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Suisse: l’intersexuation fait débat

En principe, à la naissance, un bébé est fille ou garçon. Le sexe d’un humain est déterminé biologiquement dès la fécondation. Au début pénis ou vagin viennent de la même origine. Leur construction anatomique se passe au quatrième mois de gestation en fonction de certaines hormones.

Intersexe1.jpgIl arrive dans un petit nombre de cas que les organes sexuels ne se différencient pas. L’enfant naît alors avec une indétermination de son identité sexuelle. On ne peut dire s’il est fille ou garçon. Un individu restant dans cette indétermination n’entrera pas dans les catégories normatives. Il ne pourra pas procréer.

La médecine considère l’intersexuation comme une infirmité. Par rapport au modèle de référence et à l’objectif de reproduction, la personne indifférenciée sexuellement n’est pas «finie» ou pas complète. Mais on trouve aussi, a contrario, l’idée que l’intersexuation est un signe de diversité, voire une opportunité de choisir soi-même son identité. Cette idée est souvent associée à la théorie du genre. Cette théorie affirme que les différences entre hommes et femmes sont uniquement des constructions sociales et culturelles. La biologie n’y serait pour rien. On devrait pouvoir se définir femme ou homme par choix personnel, indépendamment de ses organes sexuels, de sa génétique et de ses hormones.

Actuellement les enfants nés sans différenciation sexuelle nette sont opérés et leur sexe est choisi à leur place par les parents. Or certains de ces enfants ont un ressenti et une psychologie qui n’est pas celle du sexe choisi par les parents.  Cela les conduit à des vécus très douloureux. La question est documentée.

La Commission Nationale d’Ethique vient de rendre un avis qui fera date: les enfants intersexués ne devraient plus être opérés automatiquement. Ils doivent être associés au choix, celui-ci n’intervenant qu’à une période où ils seront capables d’en discuter et de comprendre les enjeux.

Cet avis de la Commission est logique. L’intégrité corporelle appartient à l’individu et non à son entourage - sauf si la survie est en jeu. C’est le sens du développement du droit de la personne en occident, droit fondé en particulier sur le libre choix et le libre consentement individuel. Si cette recommandation est suivie, l’enfant dont le sexe est indéterminé vivra ses premières années dans cette situation. Si l’on sait que les opérations précoces intersexe,homme,femme,fille,garçon,modèle,sexualité,reproduction,espèce,médecine,nu,pénis,vagin,sexeengendrent des troubles psychologiques chez certains, il est difficile de prévoir les conséquences de l’absence d’opération. Un petit enfant sans pénis sera classé parmi les filles par ses camarades quand ils le verront nu. Le regard de l’entourage sera ambigu, comme sa situation le sera.

Il faudra attendre plusieurs générations pour évaluer ces conséquences et leurs bienfaits ou leur nocivité. Mais dans la mesure où les associations de personnes intersexuées demandent ce respect de l’intégrité du bébé, il est logique que le législateur, le monde médical et les familles où elles naissent suivent cette recommandation.

L’intersexuation est parfois mise en avant pour justifier la théorie gender et l’hypothèse selon laquelle l’identité de genre serait une construction sociale sans lien avec la biologie. Cette affirmation n’est qu’une vue de l’esprit. Les genres sont marqués dès la naissance par des comportements différents et les théoriciens de l’indifférenciation ont fait des choix idéologiques et non scientifiques. Je parlerai demain des recherches les plus récentes et de l’abandon programmé de la théorie du genre. D’ailleurs les troubles causés par les opérations forcées indiquent bien l’importance de la représentation anatomique dans le sentiment d’être femme ou homme, et le lien ou la continuité entre culture et nature.

L’intersexuation questionne évidemment la société et sa représentation de référence, sexuée et hétérosexuelle. Mais la probabilité d’une infirmité, c’est-à-dire du non-aboutissement de dispositions naturelles, reste en l’état la plus relevante. L’hypothèse de l’émergence d’un troisième genre est abusive dès lors que ce genre ne peut se reproduire.

On peut comprendre ce qu’il y a d’humiliant et de stigmatisant à se percevoir et être perçu comme infirme de naissance. Mais cela arrive aussi dans d’autres cas: membre manquant, bec de lièvre, etc. On doit le même respect à tout humain. Rien ne justifie de discriminer ou de dévaloriser une personne née avec une infirmité ou devenue infirme par accident. Mais on ne peut considérer l’infirmité comme équivalente à la norme et considérer l’absence d’organes sexuels précis et formés comme équivalente à la présence desdits organes.

L’égalité de droits et de valeur n’est pas équivalente à l’indifférenciation. Une petite part d'intersexuation ou d'androgynité dans la société ne saurait devenir une norme.

Catégories : Féminisme, Politique, Santé, société 12 commentaires

Commentaires

  • Merci pour cette information et clarification.

  • La seule façon pour les hermaphrodites d'être accepté au sein de la société est d'être traité avec respect par les gens "normaux". La nature peut parfois se tromper, il existe des personnes qui naissent avec six doigts, des frères ou soeurs siamois, des surdoués, des personnes nées avec une malformation, c'est en les respectant et leur donnant la place qu'ils méritent que l'on pourrait aller de l'avant.
    D'ailleurs vous faites bien de vous poser la question, pourquoi spécialement l'organe sexuel ? Pourquoi ne fait on pas la même chose pour les catégories que vous avez cité et celles que j'ai cité

    Le machisme à l'envers alias le féminisme radical et dogmatisme pour crétin ou plutôt les heures les plus sombres de notre histoire après le nazisme ;)
    http://www.u-emploi.com/portailu/emploi/contacts-commercant-independant
    http://www.les-intransigeants.com/2012/11/super-u-et-son-catalogue-degenere/comment-page-1/#comments

  • Oh ! à propos de féminisme...
    A l'occasion de la nouvelle campagne anti-violence on aura droit à un autre super film , dans la veine de celui de Patrick Jean , "atrocités masculines" et autres joyeusetés au programme .

    http://blogs.mediapart.fr/blog/dominique-ferrieres/081112/one-billion-rising-le-14-fevrier-2013-un-milliard-de-femmes-se-

  • Put***, elles vont même nous pourrir la Saint-Valentin. Elles veulent tout démolir.

    Au fait, et les violences faites aux hommes?

  • Comme d'hab'... néant

  • Nemotyrannus

    À ce train là le célibat aura de beaux jours devant lui ou l' homosexualité c' est selon.

  • @Uzu

    Vous vous trompez. Ce n'est pas parce que je critique certaines féministes que j'ai quelque chose contre les homosexuels .

    Le lien que vous donnez plus haut ne correspond pas à mes valeurs . Je suis férocement anti-religion .
    Ce genre de site , et ses membres virulents qui s'affichent trop , comme @feu Kasilar , sont une des raisons pour laquelle hommelibre est taxé de retrograde et que jamais personne ne donnera oreille attentive ni ne prendra au serieux ses revendications .

  • "Une petite part d'intersexuation ou d'androgynité dans la société ne saurait devenir une norme."

    Et qui dit le contraire?

  • Qui dit le contraire? L'intersexuation est politisée dans certains milieux et utilisée pour mettre en cause la double norme masculine/féminine. L'objectif est d'une part de délégitimer la norme de référence, d'autre part de créer une nouvelle catégorie de genre.

    La Commission d'éthique a d'ailleurs été appelée à se prononcer sur le sujet d'une troisième catégorie:

    "La commission d'éthique rejette pour l'instant l'introduction d'une troisième catégorie, outre le sexe féminin et le sexe masculin."

    http://www.rts.ch/info/suisse/4418133-en-cas-d-intersexualite-les-enfants-doivent-pouvoir-choisir-leur-sexe.html

    Il y a bien l'objectif de créer une norme supplémentaire à égalité avec les sexes/genres de référence. Or on ne doit pas faire d'une infirmité une norme. A moins de vouloir faire tomber la société dans un dérèglement et une folie complète.

  • Pourquoi parler d'infirmité? Tout ce que je vois moi c'est une différence. Traiter cela comme une infirmité c'est de traité d'infirme tout ce qui n'est pas dans la norme raciale. Est ce que une noire albinos est infirme? On aime bien mettre le monde dans des petites boites confortable pour notre sens de l'esthétique et de valeur.

  • Moi je suis un hermaphrodite est je le vie très bien car ce qui est cool c'est que j'arrive à ressentir deux chose à fois celui d'être un homme et celui d'être une femme.

  • Écouter moi je suis un hermaphrodite est je le vie très bien car j'ai pus avoir deux ressenti différent celui d'être un fille et celui d'être un garçon donc pour moi ça me vas. Même si je ne peut pas faire de reproduction.

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