L’école maternelle d’Egalia en Suède théorise donc l’indifférenciation des genres en supprimant toute référence sexuée pour les mômes de 1 à 6 ans. J’en faisait rappel dans un récent billet. Une chose me turlupine depuis: les enfants font-ils pipi dans des toilettes communes, éventuellement ensemble? Ont-ils le droit d’aller voir par où ça coule quand il s’agit du sexe opposé?
Car la curiosité naturelle des enfants passe aussi par là: pourquoi une fille n’a pas de zizi, pourquoi un garçon en a un? Pourquoi sont-ils différents? Et pourquoi l’urine ne sort-elle pas du même endroit?
Les enfants passent plusieurs heures en maternelle. Il n’ont rapidement plus de couches. Ils vont avoir besoin d’aller aux toilettes. Doivent-il y aller séparément? Dans la logique de l’indifférenciation des genres, la seule séparation doit être chronologique: ils font pipi quand ils ont besoin et n’ont pas besoin en même temps. Et s’ils ont besoin en même temps, ils ne vont pas forcément au même endroit. On peut supposer qu’ils ne voient pas leur différence.
Mais... il peut arriver qu’un enfant se salisse et doivent être déshabillé. Ou qu’il se déshabille lui-même, comme cela arrive. Ou qu’il aille voir dans les toilettes où un autre enfant du sexe opposé urine. De plus les éducatrices doivent certainement imposer le pipi assis pour les garçons - ne l’oublions pas: Egalia est en Suède, pays où les hommes sont domestiqué par les harpies. Il semble difficile d’empêcher les enfants de voir leurs différences pendant des années. L’évitement n’est pas possible indéfiniment.
Que se passe-t-il donc quand une petite fille voit un petit garçon ou vice-versa? Ils posent des questions? Leur répond-on? Si oui, que leur répond-on? Qu’à part faire pipi cela sert aussi à faire des bébés? A partir de là, quelle que soit l’explication et la représentation que les enfants peuvent s’en faire, ils savent qu’il y a une différence entre les garçons et les filles. Il y a deux configurations morphologiques: un espace creux destiné à recevoir, et un espace plein destiné à pénétrer.
C’est comme ça. Et inévitablement la différence morphologique des sexes va induire une différence d’attitude dans l’approche des filles et des garçons. Le garçon doit aller dedans, franchir un obstacle; la fille est le trésor convoité. Ajoutons que le garçon est éduqué à ne pas forcer la fille, et la fille est éduquée à dire non au garçon. C’est ainsi depuis la nuit des temps.
Comment fera-t-on pour éviter d’aborder la différence sexuée? Différence dont les spécificités morphologiques impliquent des comportements différents d’un genre à l’autre, et des conséquences très différentes pour la fille devenue grande: grossesse en particulier? Découpler le genre du sexe est non seulement déraisonnable mais peu réaliste. Imposer une nouvelle croyance selon laquelle les différences sexuées n’impliqueraient aucune différence de comportement, c’est un évitement psychologique, presque un déni. Un évitement probablement néfaste à la construction des relations hommes-femmes. Evidemment ce sont surtout les lesbiennes féministes qui imposent la théorie du genre, qui veulent formater la société à leur convenance, et qui travaillent à casser le masculin. Pas étonnant qu’elles croient à leur théorie: comment pourraient-elles réaliser ce qu’est un homme? Dans leur tête l’homme n’existe que comme prédateur. Ou pas du tout.
Petits garçons d’Egalia et du monde entier, faites pipi debout, demandez-vous ce qu’il y a sous les jupes des filles, posez les question qui dérangent. Vous n’êtes pas des animaux de laboratoire destinés à tester une théorie. Ne vous laissez pas faire par les matrones. Elles ne connaissent rien aux hommes.
Commentaires
Sacha Guitry : « L’homme et la femme ne feront plus qu’un ; reste à savoir lequel
On ne connaît pas encore le résultat mais on connaît les intentions
Depuis Dolly l'homme est condamné.
Suspecté oui, condamné pas encore !
Je crois que les enfants finissent toujours par faire ce qu'ils doivent faire.
Ils toucheront une plaque chaude, se mouilleront à la fontaine glacée en hiver, mangeront de la terre ou du savon et iront voir comment est fait l'autre.
Il y a des expériences incontournables.
Les enfants de 3-4 ans sentent bien que du côté de l'entre-jambes, c'est un peu particulier et que la curiosité doit être cachée aux yeux des adultes.
J'espère que les enfants confiés à des personnes coincées de ce côté-là trouveront les stratégies adéquates pour pouvoir continuer à constater qu'on n'est pas tous pareils.
Et bien Calendula, vous en faisiez de belles à la maternelle... !!!
:-)))
Moi je me souviens d'une fille à l'école primaire, qui nous donnait des leçons de choses et à qui nous le rendions bien. C'est formidable le sens de la réciprocité dont nous pouvions faire preuve. On avait un peu plus: 8 ou 9 ans, je crois. A 10 ans c'étaient des cours privés avec une charmante voisine du même âge.
Vers 6 ans je voulais embrasser sur la bouche et épouser une amie de ma soeur qui en avait 18. Je n'ai jamais compris pourquoi elle ne m'a pas dit oui! Mais je crois que je savais déjà qu'il y avait une différence et le garçon que j'étais avait pris l'initiative... Raaahhhh... Je ne me souviens plus de ma stratégie pour connaître le charme secret de l'autre sexe, mais j'y étais déjà très sensible... Heureusement, oui, les enfants trouvent comment contourner les interdits ou les évitements.
:-)))
Bonne journée.
Vous avez 100% tort! Vous êtes en train de nier le genre! Uriner debout est un scandale qui nie à la femme le droit d'être l'égal de l'homme. D'ailleurs moi, en tant que femme militant pour l'égalité, je vais déposer un projet de loi pour INTERDIRE aux femmes d'être enceinte! Les hommes ne le peuvent pas, pourquoi devrions-nous nous aliéner pour eux!??? C'est SEXISTE, cela dénature la femme en la faisant passer au rang de simple reproductrice! Il faut l'égalité de fait: personne enceinte!!
la société contemporaine a vraiment l'art de s'inventer des problèmes pertinents ! elle a aussi la capacité à nous prendre pour des imbéciles. A quand une juste révolte contre ces tendances ahurissantes ? Les enfants sauront mieux et vite réagir, j'en suis convaincu.
Il semble bien que, incapable de gérer les grands problèmes sociaux et économiques de notre société, les frustrés de la théorie se sont rués sur des domaines de recherche qui ne demandent ni études scientifiques difficiles et longues, capacités intellectuelles rares, ni talents artistiques soumis au jugement général, pour s'engloutir dans le préservé et rassurant des recherches sur l'enfance, dont le public est aussi "prisonnier" (c'est-à-dire dépendant) et incapable de se défendre que celui des institutions carcérales, qu'ils essaient de soumettre totalement à leurs tentatives idéologiques et pseudo-scientifiques.
C'est une maladie qui frappe l'entier des professions dites "sociales", des éducateurs jusqu'aux responsables de la petite enfance, qui doivent consacrer une grande partie de leur temps à se rassurer mutuellement lors de nombreux colloques sur leurs capacités théoriques à accomplir leur tâche et, plus encore, à rassurer leurs cadres, dont l'expérience de terrain est généralement très limitée, qu'ils méritent d'avoir des fonctions de pouvoir, aussi petit et factice qu'il soit.
Cette manière de concevoir les choses sous-entend évidemment, que toutes les traditions et le savoir implicite, sans parler de ce que l'on appelait autrefois l'instinct maternel, qui sous-tendent l'éducation dans notre culture sont malades, biaisées et de plus probablement responsables du fait que nous vivions dans un monde imparfait. Une famille livrée à elle-même doit probablement, vu sous cet éclairage, être une sorte d'enfer qui accumule les erreurs et les fautes, une mère de famille une gourde incapable de savoir comment s'occuper de ses enfants et indigne de lui transmettre de quelconques habitudes qui ne soient destinées à être corrigées et améliorer à l'aune des dernières acquisitions théoriques.
hommelibre,
Les exploits évoqués plus haut sont ceux de mes propres enfants, car je ne me souviens pas bien des miens propres. (Bon d'accord, le savon, c'est moi, paraît-il.)
Un petit traité de la gestion de la nudité en famille et en société en Finlande, vu sous l'angle de la pratique incontournable du sauna :
Dans mon enfance, on y allait en famille: soit papa-maman et les enfants.
Ou alors, toutes les femmes de la famille ensemble, puis tous les hommes. Dans cet ordre, parce que les femmes préparaient le repas.
J'ai donc toujours vu mes tantes et grand-mères, ainsi que mon père nus, mais dans des circonstances séparées. C'était totalement normal.
De même, les collègues faisaient des sorties-sauna ensemble, mais toujours hommes/femmes séparés.
Les petits garçons pouvaient venir avec les femmes et les filles. L'inverse me semble peu probable et je ne m'en souviens pas.
Il n'y avait que les touristes allemands pour aller se cacher dans les buissons pour essayer d'apercevoir les gens qui sortaient pour se jeter dans le lac tout nus.
Je vais enquêter pour savoir si cela aurait changé.
Est-ce que quelqu'un sait comment les Suédois font de nos jours ? Parce qu'il faut s'imaginer que la Suède ne se réduit pas à "Egalia" ;-)))
J'ai enquêté sur les nombreux sites en finnois consacrés (et je pèse mes mots : c'est sacré ...) au rituel du sauna.
Les fronts sont en train de bouger:
D'une part les saunas mixtes (non-familiaux) ont fait leur apparition en Finlande, au grand dam des puristes. Ca vient de Suède et d'Allemagne ! Pour le moment, ça semble exceptionnel. Donc les suédois seraient toujours et encore dans la mouvance dénudée.
Mais :
D'autre part, le port de costumes de bain dans les saunas publics des piscines se répand en Suède, chez les immigrés non-finlandais.
Ceci est vu d'un très mauvais oeil par les finlandais, car ils considèrent qu'un caleçon de bain dans un sauna est in-hygénique, ce serait un nid à bactéries et même toxique ! On doit s'asseoir nu sur une sorte de truc jetable, un peu comme un set de table. (nommé "peppulappu")
Porter un costume de bain dans un sauna est le signe qu'on n'est pas finlandais ou alors un ado malheureux et complexé et ça, on doit pouvoir l'admettre. Même s'il se trouve des gens pour affirmer : si on ne peut pas aller nu au sauna, alors il faut s'en abstenir !
Bon, on a donc le choix entre y aller nu ou être une sorte de paria. J'ai déjà de la peine à m'intégrer au rituel complet, parce que je n'aime pas la bière...
En revanche, j'aime beaucoup me frapper avec le bouquet de branches de bouleau fraîchement coupés. ;-))))
Voici bien une question Pentecotiste,la Suède en compte beaucoup
Ce genre de question ne devrait plus être posée.Surtout quand on sait le petit garçon découvrant son zizi bien avant de savoir marcher.Geste des plus naturels qui dans le temps était accompagnés de tape sur la main du petit .Punition montrant bien le manque de savoir et de psychologie enfantine seule excuse pour ces parents castrateurs.Et les enfants tellement brimés une fois mariés trompaient allégrement les conjoints ce qui se fait encore de nos jours.Trop de religiosité c'est pas bon non plus
Très jolies photos rappelant le temps ou les cousins étaient préposés à l'éducation des cousines,fallait bien progresser dans un monde ou tout le monde travaillait tellement que les enfants s'éduquaient entr'eux et c'était pas plus mal,rire
toute belle soirée pour vous Hommelibre
"Porter un costume de bain dans un sauna est le signe qu'on n'est pas finlandais ou alors un ado malheureux et complexé et ça, on doit pouvoir l'admettre."
Quelle belle conception de la tolérance de la part des tous-nus
@lovsmeralada :
Pourtant depuis 1968 la religion n'est pas présente dans les hautes sphères de l'Etat, et comme vous dites il y a toujours tromperie. Sauf que dans l'éducation à l'inverse d'avant les années 70 où elle fut rigide, elle est très laxiste, ce qui n'empêche pas l'adultère et au contraire en devenant banal voire extrêmement encouragé est rentré dans les moeurs.
Trop de rigidité n'est certes pas bon mais il faut imposer des limites à un moment donné.
@Prometheus,ne me dites pas qu'au rayon socialiste l'adultère n'existe pas,ce parti est connu pour ses légendaires tromperies en tous genres.L'échangisme est bien une invention socialiste ,qui n'a rien de sociable et de bio
@Hommelibre,
faire pipi entre garçon et fille amène à des concours dont il faut pouvoir se souvenir pour encore en parler et poser sur le passé un regard rempli de tendresse
Ce d'autant pour ceux qui ont eut des petits gars,quand on sait le plaisir du nouveau né à tater* son phare naturel* ,on se dit voilà un geste qui plus tard fera de lui le vrai homme Bio,se satisfaisant tout seul et sans enquiquiner les autres en exigeant toujours plus et davantage et surtout avec la condition number on qu'ils fassent le sale boulot à sa place.
Cet homme là n'est pas un humain avec manque de savoir vivre,non il apprécie vraiment ce dont la nature l'a doté.On ne peut en dire autant des grincheux et éternels empécheurs de tourner en rond et encore plus puritains que la Vierge Marie! au fait le in Vitro existait-il au temps des Romains,rire
toute belle journée pour Vous
"Evidemment ce sont surtout les lesbiennes féministes qui imposent la théorie du genre, qui veulent formater la société à leur convenance, et qui travaillent à casser le masculin".
Merci pour cette phrase qui m'a fait bien rire ! Vous n'avez donc pas encore compris ce qu'est le genre. Déjà, il s'agit d'études sur le genre, et non d'une théorie. La théorie, c'est une construction intellectuelle, les études sont des conclusions qui suivent une étude de terrain...
Ensuite, les études sur le genre sont bien loin de chercher à "casser le masculin" : elles cherchent à dissocier, dans un comportement considéré comme masculin, ce qui est inné de qui est acquis (autrement : ce qui n'est pas "naturel"). L'effet n'est pas de "casser le masculin" ou de "castrer les hommes" mais au contraire de les libérer : leur permettre d'être vraiment eux, libérés des normes et des pressions sociales qui imposent tel ou tel comportement dans une situation.
Exemple ? Un mec se fout de votre gueule, méchamment. Réaction attendue : colère, voire agressivité, et même cassage de gueule s'il se calme pas. Mais en fait, à quoi ça sert ???? On s'en fout, du crétin à l'humour douteux, on peut totalement l'ignorer. Mais peu d'hommes se donnent ce droit.
Alors, cette agressivité, est-elle "naturelle" ou "apprise" ? Et si vous pouviez trouver la réponse la plus en accord avec vous-même, que ce soit de la colère, du rire ou de l'indifférence, vous seriez pas mieux dans vos baskets ? Eh bien, c'est ça qu'apportent les études sur le genre. Identifier que dans d'autres cultures, d'autres hommes réagissent autrement, et que cela signifie que tel comportement n'a rien de "naturel", il est juste stéréotypé parce que la société a décidé que vous devriez réagir comme ça et pas autrement.
Etudes sur le genre = liberté pour tous et pour toutes, hommes, femmes, lesbiennes (féministes ou pas), gays, adultes, enfants.
@ Eric
Les "études sur le genre" n'ont rien de scientifique, au contraire la science l'invalide. On appelle ça théorie, mais on pourrait tout aussi bien appeler ça croyance, précepte, ou superstition; comme il a été démontré dans le documentaire sur la théroie du genre en Norvège. C'est fondé sur du vent (et pas mal de rancoeur aussi). Si le genre se rapporte si fidèlement au sexe biologique, ça veut tout simplement dire qu'il en découle; et vous savez la plupart des gens n'aiment pas marcher sur leurs mains la tête à l'envers, il préfèrent se tenir debout normalement, ça semble plus approprié.
"L'effet n'est pas de "casser le masculin" ou de "castrer les hommes" mais au contraire de les libérer : leur permettre d'être vraiment eux, libérés des normes et des pressions sociales qui imposent tel ou tel comportement dans une situation."
Vous êtes en train d'inverser là, je crois plutot que c'est parce qu'ils sont vraiment eux, des hommes libres, qui ne plient pas aux pressions féministes et au matraquage que ça vous dérange; le problème vient de vous, pas de nous.
Il s'agit de chercher à féminiser toujours plus les hommes à la demande de femmes qui ont de sérieux problèmes avec tout ce qui peut s'apparenter de près ou de loin à la figure paternelle et tout ce qui en découle. Ces névrosées veulent maintenant l'appliquer en force à toute la société. La vraie injonction elle se situe là, et ça me met très en colère.
"Exemple ? Un mec se fout de votre gueule, méchamment. Réaction attendue : colère, voire agressivité, et même cassage de gueule s'il se calme pas. Mais en fait, à quoi ça sert ???? On s'en fout, du crétin à l'humour douteux, on peut totalement l'ignorer. Mais peu d'hommes se donnent ce droit."
Alors là on vous a pas attendu pour agir à notre guise, si l'idiot ou l'idiote n'en valent pas la peine. Néanmoins, de nombreux cas de bullying par exemple, nous prouvent que se faire violence est parfois salutaire malheureusement.
"Etudes sur le genre = liberté pour tous et pour toutes, hommes, femmes, lesbiennes (féministes ou pas), gays, adultes, enfants."
Ca ne m'étonne qu'à moitié, mais vous avez omis (inconsciemment en fait?) les hétéros de votre liste!
Cette théorie, études, appelez cette anerie comme vous voulez, cache de plus en plus mal une misandrie, doublée d'une hétérophobie (ce sont la plupart du temps des lesbiennes féministes qui s'y intéressent vous ne pouvez pas le nier). Par ce que vous nommez liberté, moi je vois contrainte et injonctions à faire ce que les féministes auraient décidé pour nous, ce qui est quand même un comble.
Non la vraie liberté pour tous, si on vous prend au mot, c'est de choisir de ne pas se partager les taches ménagères 50/50 avec une femme, d'arrêter de travailler pour s'occuper vraiment des enfants en tant que mère, d'être une femme au foyer si on le souhaite etc. Donc on est d'accord, vous qui êtes pour la liberté pour tous, qu'en dites vous?
Egalité hommes/femmes :
une revendication sexiste !
L’égalité hommes/femmes semble tellement évidente aujourd’hui dans des pays qui se veulent démocratiques, qu’être encore obligé de la revendiquer procure un sentiment de honte. Qui oserait, aujourd’hui, s’opposer à ce qui apparaît comme la plus élémentaire des justices ?... Et pourtant, il se pourrait que ce mot d’ordre, partant d’une très belle intention ne soit pas seulement un malentendu mais cache un nouveau sexisme !
Les inégalités créées par des discriminations sexistes, au cours de notre histoire ou encore aujourd’hui, rebutent le citoyen d’un pays moderne. Elles sont les traces d’une époque que nous souhaiterions révolue. Nous n’en voulons plus !
La culpabilité qu’elles engendrent encore chez tout démocrate a cependant tendance à nous aveugler et à faire rimer nos réactions, où la passion n’est pas absente, avec précipitation et confusion. Le caractère exaspérant de certaines distorsions rend en effet tout manque de parité totalement injuste et ce ne sont plus simplement les lois et les comportements sexistes que nous condamnons mais toute différence. Parce que les plus grands abus étaient souvent justifiés par la nature, toute inégalité dans les résultats ou dans les comportements devient aujourd’hui la conséquence du sexisme de l’homme dominant. Celle-ci devient alors inacceptable et toute personne éprise de progrès et de démocratie se doit de la combattre s’il ne veut pas être traité de machiste et réactionnaire. Et pourtant …
Il y a effectivement de très nombreuses injustices à éradiquer. De nombreuses inégalités dans les comportements et les résultats peuvent venir d’une construction sociale et de discriminations sexistes mais ce n’est pas toujours le cas, même si les conclusions des Etudes de genre, que nous avons souvent intégrées et qui se veulent scientifiques sont catégoriques. Ce que l’on appelle à tort la « Théorie du genre », n’est en fait qu’un postulat. S’il est en effet évident que la nature ne suffit pas à expliquer les différences de comportements et de résultats, celle-ci n’est cependant pas neutre. Les sciences permettent aujourd’hui de mettre à jour l’influence des incontournables différences biologiques sur nos motivations et nos réactions. Inversement, il est totalement impossible de prouver que celles-ci ne dépendraient que de l’environnement social. Celui-ci joue certainement un rôle important mais il faut même ajouter, à l’influence indéniable du biologique, la structuration différente du psychisme qui intervient après la naissance mais qui est indépendante de la culture. Elle est certes, difficile à prouver mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas la concevoir. En effet comment pourrait-il y avoir la même structuration du psychisme chez une petite fille née d’une personne du même sexe et ayant un corps de femme et chez un petit garçon né d’une personne du sexe opposé, et ayant un corps d’homme, quand nous savons très bien que tout petit enfant, qu’il soit garçon ou fille, a pour référence première sa maman et que cette empreinte le marque toute sa vie ? Ce que certains semblent prendre pour un détail, aurait-il moins d’importance que le fait de proposer comme jouet une poupée ou un camion ?
S’il est vrai qu’il y a encore énormément d’injustices à combattre et qu’il est nécessaire de s’y engager avec détermination, est-il cependant utile de les exagérer pour mobiliser les troupes ? Il n’est pas certain que cette guerre des sexes stérile améliore le « vivre ensemble » ! Il se pourrait même que cet égalitarisme exacerbé favorise la remontée du sexisme traditionnelle des hommes envers les femmes et l’apparition d’un nouveau sexisme des femmes envers les hommes.
La différence des sexes plus encore que toute autre différence est difficile à accepter car elle nous empêche de comprendre l’autre, qui a ce que nous n’avons pas et nous fait douter de ce que nous sommes(1). La trouver anormale est un bon moyen de la mettre de côté et de nous sécuriser. N’est-ce pas ce que nous faisons en adoptant l’idéologie du genre et en disant que la différence de l’autre est uniquement le produit de l’injustice et de la construction sociale ? Alors que pendant des millénaires la différence féminine a été cultivée et dénigrée par l’homme, elle devient l’œuvre du patriarcat, valorisée à la fois comme victime résistante et pour ses qualités. Alors que la femme n’est plus jugée « incomplète », c’est l’homme qui apparait déviant soit parce qu’il serait « dominant » soit parce qu’il serait incapable de bien s’éduquer et de devenir, si ce n’est une femme, un troisième type suffisamment androgyne pour faire preuve des qualités, dites autrefois féminines, d’harmonie, de proximité, d’authenticité, de compassion, de sensibilité, de spontanéité, de lâcher prise, devenues aujourd’hui la norme.
Le mal a changé de camp mais il y a, en fait, toujours infériorisation de la différence et ce nouveau sexisme est peut-être plus pervers encore. Alors que la nature était jugée responsable de l’infériorité de l’ensemble des femmes, c’est en effet l’individu homme qui est maintenant rendu coupable de son conditionnement et de son manque d’épanouissement. Ceci suffit à justifier sa mise à l’index par le sexe féminin qui, en toute bonne conscience, comme une mère parfaite, attend « la guérison de l’homme malade » (2) …
Il se peut en effet que l’homme se féminise encore davantage pour correspondre aux nouvelles valeurs modernes. Il se peut aussi que cet homme, qui « s’évapore » davantage qu’il ne se métamorphose, se sente de plus en plus mal à l’aise avec son identité d’homme et qu’il ait besoin de s’affirmer pour se sécuriser. Dans une société qui nie la différence au lieu de la gérer, « plus on vit dans l’uniforme plus on a besoin de lieu identitaire, plus on a besoin de se sentir entre soi » nous prévient Régis Debray. C’est aussi lorsque l’adolescent n’a pas de modèle d’homme suffisamment solide a imiter qu’il est obligé d’en inventer un et qu’il a alors tendance à caricaturer. Il ne faudrait pas alors oublier que parmi les caricatures de l’homme se trouve le nazi !
Le désir d’unité dans un ventre maternel est naturel. Vouloir le réaliser tient par contre de l’utopie et nous savons déjà où nous ont entrainé les rêves d’unité de race et d’unité de classe. Ne serait-il pas nécessaire d’être attentif à ne pas verser dans la quête d’unité de sexe en confondant les revendications d’égalité en droits, plus que légitimes, et le droit à une égalité hommes/femmes illusoire ?
(1) « Le sexe en tant que différence est ce qui interdit radicalement à l’homme de s’enfermer dans l’image qu’il se fait de lui-même. » Denis Vasse La chair envisagée, Seuil, 1988, p 297.
(2) « Vers la guérison de l’homme malade », deuxième partie de « XY de l’identité masculine » Elisabeth Badinter
Jean GABARD
Conférencier et auteur d’un essai sur les relations hommes/femmes et l’éducation des enfants :
« Le féminisme et ses dérives – Rendre un père à l’enfant-roi »
Les Editions de Paris, novembre 2011.
Madame Lovsmeralda, quelle confusion dans vos commentaires...