Examinons aujourd’hui quelques aspects de la mythologie de la soumission. La maison, ancien royaume de la famille sur lequel la femme avait le pouvoir, est devenue un lieu d’abjection et d’aliénation. Alors que dans l’Histoire et dans la représentation symbolique elle est le lieu d’émergence de la famille, du couple, de la personnalité, de l’individu, du soin, et un haut lieu de civilisation, elle serait devenue une prison comme par magie. On imagine la pauvre femme nettoyant à genoux la cuisine familiale. Et l’on passe sous silence le paysan qui pataugeait dans le purin des vaches et dans la boue.
Mythologie de la soumission féminine
Le salut, l’émancipation, passait par le rejet de la maison et l’occupation de l’extérieur politique, culturel et économique. La stratégie de dénigrement de la maison nécessaire à cet objectif a fonctionné pour diverses raisons. L’une d’elles est l’énoncé du Code Napoléon qui assujettissait les femmes mariées à leur mari. Les femmes ne pouvaient pas ouvrir de compte en banque, toucher leur salaire, travailler, sans l’accord du mari. Cela a généré l’image de la femme soumise et n’ayant pas de liberté individuelle ou civique alors que le mari gagnait un salaire et votait. On laisse de côté bien sûr le fait que les hommes ne disposent du droit de vote que depuis peu eux aussi, cet oubli laissant penser qu’ils l’ont depuis toujours et que la soumission-victimisation des femmes est immémoriale. On laisse aussi de côté les innombrables femmes qui ont travaillé à la ferme avec leur conjoint, au commerce, qui ont fait tourner le monde pendant les guerres. Des femmes non soumises, pas enfermées dans leur cuisine, qui souvent tenaient la bourse, fortes et responsables, sans lesquelles le monde aurait été boiteux.
L’image de la femme soumise, taiseuse, cloîtrée dans sa cuisine, s’est répandue comme un virus d’abord dans la bourgeoisie, puis dans la population féminine qui, à force de matraquage, s’est en partie mise à croire à ces thèses. Mais si le non-droit de vote concernait l’ensemble des femmes, l’autorisation maritale de travailler n’a touché qu’une faible proportion de femmes de la bourgeoisie. Les femmes du peuple travaillaient, participaient à l’exploitation agricole et tenaient boutique. Elles ont aussi été engagées aux travaux durs des charbonnages au XIXe siècle avant d’être affectées au tri du charbon et à l’entretien des lampes.
Une exposition se tient jusqu’au 31 août à Petite-Rosselle en Lorraine sur le thème: «Femmes de mineurs, à la mine dans le bassin houiller lorrain».
Trouver un oppresseur
Les ouvriers de l’époque avaient un maître: la bourgeoisie commerçante qui s’était lancée dans l’industrie naissante, passant de la manufacture à l’usine. Il n’y avait pas de loi sur le travail, pas de congés payés, pas d’assurances sociales, pas de Prud’hommes et une considération absente des chefs d’entreprise à l’égard des travailleurs - d’où la suspicion qui perdure à l’égard du patronat. Pendant une période, même les enfants de 8 ans travaillaient à la mine.
Etrangement on retrouve le langage ouvrier dans le féminisme: «luttes d’émancipation des femmes». Les féministes n’ayant pas d’adversaire direct comme les ouvriers, elles en ont créé un de toutes pièces. Ici l’oppresseur est universellement considéré comme l’homme, en lui-même ou au travers des structures de la société. Des féministes américaines ont même affirmé que la maison est le lieu le plus dangereux pour les femmes. La violence domestique est une des armes pour imposer le mythe de la femme écrasée qui se bat pour être libre de l’oppresseur masculin. Des statistiques absurdes ont circulé il y a quelques années - et sont encore relayées aujourd’hui - selon lesquelles la violence conjugale serait la première cause de mortalité féminine, avant les cancers, accidents et infarctus! L’explication de ce délire serait une domination masculine universelle (autre pièce de la mythologie). Domination masculine? Il n’y a qu’à voir les gueules noires des mineurs, dont beaucoup sont morts sous terre pour nourrir leur famille, pour, à n’en pas douter, se trouver en face d’un être essentiellement violent, dominant, prédateur... Pour matraquer cette version du mythe, les statistiques ont été reprises et véhiculées par des instances politiques officielles sous la double influence de lobbys et de la culpabilité masculine savamment entretenue.
«Strasbourg, 24.11.2009 – « La violence domestique est la première cause de mortalité chez les femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde, devant la guerre, le cancer et les accidents de la route », a déclaré Sandra Barnes (Royaume-Uni, PPE/DC), Rapporteur du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe sur la violence à l'égard des femmes, à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le 25 novembre.»
Il s’agit bien du Conseil de l’Europe. Evidemment, parler du monde dans son ensemble laisse de vastes zones d’ombres où les chiffres ne peuvent qu’être extrapolés ou manipulés, ou sont simplement inconnus. Il n’y a aucun moyen sûr de vérifier le nombre de victimes de violence conjugale dans des pays moins organisés que des pays occidentaux, et même dans ceux-ci les chiffres sont d’une variabilité qui touche à l’aléatoire. Les seuls chiffres sûrs sont les procès avec condamnation, ce qui réduit singulièrement le nombre d’agressions.
Parlons donc de l’Europe. Le site planetoscope.com reproduit différents indicateurs et l’on voit alors ce qu’il y a de déraisonnable dans cette propagande. Les victimes de meurtres conjugaux sont, pour 2010 en France, 146 femmes et 25 hommes. Soit pour les femmes 0,027% de tous les décès.
En même temps, sur environ 550’000 décès qui surviennent chaque année, 20’000 sont dus aux accidents domestiques, plus de 3’500 par accident de la route, et environ 160’000 par cancer. Le cancer est à lui seul la cause d’environ 30% des décès. On appréciera le sérieux du Conseil de l’Europe.
Mais l’important n’est pas la vérité: l’important est la mythologie. La femme en victime sacrificielle, émergeant des âges d’obscurité grâce aux luttes féministes, cela a plus d’effet pour la comptabilité des associations féministes que la femme solide. On donne toujours à la victime - fut-elle une caricature du réel. La course aux subventions d'Etat a besoin de victimes.
Le féminisme a certainement contribué à assouplir les conventions sociales, dans la ligne des auteurs et penseurs contestataires antérieurs et des hommes, nombreux, qui ont toujours soutenu les femmes. Mais aujourd’hui il montre en direct, sous nos yeux, comment on fabrique un mythe. L’important du mythe n’est pas la vérité, c’est sa fonctionnalité: mettre en scène ce que l’on veut montrer de l’humain et de son rapport au monde. Pour la vérité, il faudra repasser.
Commentaires
Les amazones sont de retour ...
" L’important du mythe n’est pas la vérité, c’est sa fonctionnalité: mettre en scène ce que l’on veut montrer de l’humain et de son rapport au monde. Pour la vérité, il faudra repasser "
C'est la pièce maîtresse de beaucoup de mouvements .
En jouant sur les émotions , le pathos , l'irrationnel , il est plus facile de faire gober n'importe quoi aux gens.
En martelant les même messages , en faisant vibrer , et en employant de grands mots comme dans les films...
En empêchant de réfléchir , et par là de remettre en cause ce qui est dit , quand ce n'est pas en l'interdisant tout simplement ( comme cette loi en Suède , comme les congrès interrompus à Lyon ou là : http://www.youtube.com/watch?v=M2KPeMcYsuc
Je pense de plus en plus que cette propension à jouer sur l' irrationalité et le émotions des gens est au coeur de la machinerie féministe radicale.
En effet Nemotyrannus. Je constate cette irrationalité dans presque tous les forums où l'on ose critiquer la doxa féministe. Immédiatement c'est la stigmatisation, les insultes, le qualificatif de réac ou de misogyne, bref, des noms d'oiseau qui ont pour but de couper la réflexion et de prendre le chemin d'échanges trollesques.
Les forums sont à peu près les seuls espace publics où l'opinion des gens est la religion et pas le politiquement correct. Tant de personnes ne veulent pas changer d'avis, pas étonnant qu'ils réagissent aussi violemment. C'est un défouloir où ils débranchent leur cerveau, où leur bêtise crasse macère et les conforte dans leurs erreurs.
Si je devais comparer, ce serait comme un camp d'entraînement d'Al Qaïda: une véritable propagande. Je vous dois d'ailleurs vous féliciter, hommelibre: c'est l'un des rares sites où on peut avoir un avis différent du votre.
Quand aux trolls, ils ressemblent aux casseurs: aucune idée personnelle, juste l'envie de salir l'autre. Ne croyez pas que ce soit la majorité, ce sont des imbéciles. Dans cette société si policée, Internet leur permet d'exprimer leur frustration, leur rage, leur peur, leur haine, leur perversion, leur stupidité.
Internet est un système anarchiste, ne soyez pas étonné de cette médiocrité, si vous cherchez un espace où vous voulez changer les choses et entamer un débat allez dans le réel. Rien de mieux...
Je poste parfois dans le site egalite et reconciliation où on peut justement avoir un avis différent des autres.
Force est de constater que même sur ce site qui est tout de même marginal d'un point de vue social, je suis obligé de ressortir les blogs démontrant la supercherie de la violence conjugale, prouvant également que les hommes subissent de la violence de la part de leur compagne. D'ailleurs il sufit de voir autour de soi pour s'en convaincre. Heureusement ces personnes ne sont pas nombreuses, mais malheureusement ils commencent à se faire moins rare sur un site radicalement antiféministe pourtant.
Le comble c'est que je vais sur ce site uniquement parce que Alain Soral ne dit pas que des fantaisies du moins d'un point de vue du féminisme, mais de la bouche d'un de ses admirateurs j'ai eu le droit au "Monsieur Soral a dit que les femmes sont les plus précaires" où j'ai enchaîné sur des liens confrontant la personne à la réalité, j'ai aussi eu le droit au sermon habituel émotionnel (in fine c'était une jeune femme): hommes frustrés, s'excuser d'être une femme...
Et ironie du sort, en lisant "l'homme est l'avenir de la femme" de Natacha Polony elle dit exactement la même chose, et croit également aux chiffres bananiers sur l'inégalité salariale. Pourtant son livre est très bien écrit, bien documenté et son analyse est solide.
En réalité concernant la critique du féminisme, rares sont les personnalités comme l'auteur de ce site à dénoncer méticuleusement toutes les supercheries.
Zemmour peut-être, de toute façon je vais attaquer "premier sexe" si j'en ai l'occasion...
Je commence sérieusement à donner raison à ApprentissageVie, les forums sont infestés d'au moins une minorité de personnes convaincus du "bien-fondé" du féminisme.
Il suffit de voir les réacs qui viennent troller sur ce site et que je prend un plaisir à me les faire.
@ ApprentissageVie
les forums en plus, il y a de la censure !!!
c'est pas bien vu de critiquer le féminisme.
et concernant des auteurs comme Polony et d'autres aucun ni aucune n'a analyser à fond toutes la ptopagande féministe, et sur les domaines qu'ils n'onts pas analysé, ils répétent la propagande féministe sans se douter de l'ampleur de cette propagande, en réalité toutes les affirmations féministes sonts sujettes à caution et doivent être analysées et démontées, c'est un cancer qui ronge le monde occidental pas autre chose.
Critiquer le féministe revient à critiquer les américains et américaines qui veulent conquérir le globe. Et critiquer les US, c'est s'attirer des très très gros problèmes. Et de plus, elles diront que leur mission est de SAUVER la planète. Quel grosse fumisterie. Serge
Voici comment on pourrait schématiser le féminisme: descendant du capitalisme, il sert comme le communisme en son temps d'épouvantail pour pousser les rouages de la machine capitaliste à continuer à supporter ce système.
C'est le mythe du choix: quelqu'un m'a dit qu'on pouvait choisir de sortir de ce système mais on ne peut pas: même en s'opposant on sert le système. Avec l'économie mondialisée sert le grand capitalisme.
Pourquoi le féminisme sert-il le capitalisme? Il y aurait lutte des genres, l'homme oppresse inconsciemment les femmes. Dans le même temps, pour se rassurer dans une vie de plus en plus précaire, on consomme: on nourrit le système qui nous oppresse.
Et vous remarquerez que malgré le féminisme toujours plus présent, les crises sont toujours plus dangereuses.
S'agissant du féminisme, il a deux faces: la face éclairée, "vendeuse" est créée en Suède, la face sombre est créée au Québec. Ainsi, l'idéologie égalitaire est développée en Suède; l'idéologie que l'homme est un salopard s'est développée au Québec.
Pourquoi voit-on cette différence? La Suède est un pays nordique, ses langues sont minoritaires, tout comme son rayonnement d'avant le féminisme affiché.
Le Québec est une ancienne colonie française, on y parle le français.
On "bénit" la Suède car il y a une proximité culturelle et n'est pas dangereuse pour dominer le monde.
On "maudit" le Québec car même s'il fait partie du Canada il est bien plus proche de la France. Et la France est l'adversaire des Etats-Unis: sans la France, les Etats-Unis n'auraient peut-être pas été libérés. La langue a un rayonnement international, et elle compte toujours parmi les grandes puissances.
Le féminisme permet d'affaiblir la France, qu'elle cesse de s'opposer au Nouvel Ordre Mondial. Ses dirigeants ne sont plus des chefs mais des êtres consensuels, bien peu ont encore une haute idée de la France pour la faire évoluer. Car comment un homme peut-il se construire sans une femme bénéfique à ses côtés? Comment une femme peut-elle se construire sans un homme bénéfique à ses côtés?
Le sentiment antifrançais est fort aux Etats-Unis.
On peut également avoir une autre grille de lecture: elle permet de ne pas construire une Union Européenne forte, qui pèserait sur le monde, car elle est divisée entre européistes et atlantistes. Cette Union pourrait s'opposer aux Etats-Unis.
Mais voilà, nos propres élites font preuve d'une coupable indulgence pour eux: Mr Nicolas SARKOZY n'en que l'exemple le plus frappant...
Plutôt que se méfier des femmes québécoises, méfiez-vous des Américains. C'est d'eux que viennent le féminisme (théorie du genre). Ils détestent les français, tout simplement, et le fait que vous parliez la langue française vous disqualifie pour être leurs amis.
@leclercq
Je ne doute pas de la sincérité d'une Natacha Polony ou d'un Zemmour concernant le féminisme, mais j'ai l'impression qu'il y a comme un blocage à dire tout ce que l'on pense du féminisme, de façon véridique.
Pour que ces gens là puissent être médiatisés, il faut qu'ils se sacrifient un minimum, puisque toutes les institutions sont contaminés par le virus bien-pensant. Et encore je ne parle pas du risque d'agressions des fanatiques ou de délation "légale" que subiraient ces gens.
Qui par exemple à part les hoministes et certains antiféministes reconnaîtront que les enfants sont ceux qui décrochent le plus au niveau scolaire ? Qui parmi ceux que j'ai cité au moins mais dont je me sens plus proche de leurs critiques sur le féminisme a fait une seule fois allusion aux hommes battus et au pères à qui l'on a spolié la garde de leurs enfants avec le secret dont seules leurs épouses ont la réponse.
Hélàs, il y a encore énormément de boulot pour changer l'état de l'inconscient collectif
A prometheus: le problème des antiféministes est qu'ils s'opposent aux féministes, et donc en partie pour l'égalité des droits entre hommes et femmes. C'est pour cela que c'est dangereux: faut-il revenir aux temps anciens? Dans cette imposture?
Il faut plutôt voir cela comme une guerre invisible, où nos peuples se déchirent d'eux-mêmes. On se saborde, on perd de vue ce qui est important, car il est plus facile de faire ça...
PS: j'ignore pourquoi vous avez choisi ce pseudonyme, est-il lié à Prométhée? Vous sentez-vous proche de lui, symboliquement parlant?
A leclercq: le féminisme se décrédibilise, comme le capitalisme. C'est un pourrissement. D'ailleurs le féminisme est l'allié du capitalisme, pour consommer toujours plus, de chercher notre modèle dans une croissance infinie limitée par un monde fini, c'est un modèle qui hypothèque le futur pour acheter le présent. Qu'importe si on tue la planète, tant qu'on consomme...