On ne serait donc pas femme ou homme par la nature mais uniquement par une construction sociale, collective d’abord, puis individuelle. Bien que disposant de testicules et du chromosome X, un homme pourrait se ressentir et se déclarer femme.
Je veux être ce que je ressens
A preuve, selon la théorie gender, les personnes transgenres: ce qu’elles ressentent être n’est pas ce que leur corps montre, et le changement de look, voire des interventions hormonales ou chirurgicales, pourraient mettre la personne en accord avec son ressenti.
J’accorde une place importante au ressenti. Mais j'en connais les limites et les possibles errances. Ce n’est pas un marqueur absolu de l’individu. Le ressenti peut être conditionné, préformé, ou simplement réactif, et forger l’individu dans une idée sincèrement vécue mais erronée du point de vue des racines de son être ou de l'interprétation et la mise en mots de ce qui se passe en lui.
Mais peu importe: le subjectif a ses droits. A notre époque il règne en maître. Difficile de le relativiser sans être ensuite taxé d’essentialisme, de prédéterminisme ou de passéisme, tant l’idéologie du choix individuel est devenue comme un dogme qui brise et annulerait toutes les appartenances catégorielles.
Alors soit, essayons: on est ce que l’on décide, femme, homme, et cela indépendamment de notre sexe biologique. Mais une telle affirmation est tellement contraire à la perception historique que les humains ont d’eux-même qu’on ne peut l’accepter sans se poser des questions, et sans commettre une discussion critique à l’encontre de cette théorie. Car la théorie se veut normative: à Egalia en Suède, on éduque les enfants de 1 à 6 ans sans aucune référence aux sexe et à une différence genrée.
Rien n'est au-dessus de ma volonté
J’ai déjà abordé la question du découplage de la culture - soit le genre et son productivisme - d'avec la nature - soit le sexe biologique et ses conséquences. La théorie du genre est une autre manière d’exprimer l’un des termes d’un dualisme philosophique fondamental: la division du corps et de l’esprit, ou la question de savoir si l’humain procède du hasard ou s’il est habité d’une forme d’organisation virtuelle. Ce que l’on pourrait rapporter à la notion de Dieu, sous quelque forme - métaphysique, mystique ou autre - dont on l’envisage, et si l'on osait étendre la réflexion au-delà des limites couramment admises.
Dans les tragédies anciennes, les héros et héroïnes étaient confrontés à des situations qu’ils et elles ne contrôlaient pas entièrement. Leur destin pouvait en faire des meurtriers, ou des condamnés sans crime. La place de l’humain dans le destin était d’accepter ou de se rebeller, mais de reconnaître qu’une autorité invisible était placée au-dessus de sa volonté. Dans la théorie du genre, l’accouplement avec l’existentialisme est consommé. Cette vision matérialiste fait de l’humain le fruit d’un hasard qui décide peu à peu de sa réalité, en dehors de toutes considération autre que l’influence normative du groupe - perçue comme une oppression - et la réponse individuelle considérée comme libératrice. On est dans Marx: «Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience». On n'a pas encore démontré que la conscience individuelle soit limitée à l'être social.
L'indifférenciation des fonctionnements quel que soit le sexe d’origine, et le productivisme qui y est associé - je suis femme ou homme non selon mon corps mais selon ma seule volonté, font du gender une théorie de l’apparence. Il n’y a plus d’être humain en soi, mais seulement une masse de cellules formées par l’environnement, et qui y réagit. Il n’y a plus de principe directeur intérieur fondateur, car la volonté ne peut fonder la volonté. La volonté n’est pas principielle, elle n’est qu’un outil psychique au service d’autre chose. L’égalitarisme forcené annule toute hiérarchie intérieure dans la constitution psychique. L’égalitarisme tend à tous nous rendre stupides, et objets du milieu environnant et de la réaction mécanique que nous lui opposons. La rébellion individuelle devient dès lors la principale légitimité personnelle, au détriment de toute inspiration ou intuition personnelle transendante et de toute cohésion sociale.
Je suis en représentation permanente
Dans cette quête du choix ultime, celui d’être homme ou femme selon son ressenti et sa décision volontaire et non selon la biologie, on constate une prégnance très forte de l’apparence. Dans cette idée, être femme ou homme est un modèle relatif, pas une vérité physique en soi. Classiquement, la biologie nous fait, et nous devons l’accepter et nous adapter au monde. Or selon le gender la culture nous rendrait maîtres de tout. La biologie n’est pas choisie, la culture l’est. Donc nous choisissons d’être homme ou femme selon un décision culturelle, modélisée, stéréotypée, fondée sur l’apparence. La vie privée, l’intimité, n’ont plus de valeur dans ce système car elles soustraient l’individu à l’influence du groupe et à la réaction à lui opposer.
Etre femme ou homme est alors une représentation, pas une réalité. Qui dit représentation dit spectacle. L’individu que l’on croit porter au pinacle y laisse en réalité toute identité individuelle et pouvoir personnel. Il devient le produit, supposé autonome, d’une théorie. En refusant une part normative à la biologie, l’humain est le pion d’un spectacle dont il pense tirer les ficelles.
En fait, la théorie du genre est une amplification de la société du spectacle. Nous choisissons notre genre sans faire état d'un lien entre le biologique et le culturel. Nous ne nous appartenons plus réellement car il n’y a plus de distinction objective entre moi et les autres. Il n'y a donc plus d’intériorité. La finalité du genre est cette confusion entre moi et les autres. Les limites relationnelles sont abolies. Le désordre qui s’en suivra favorisera l’instauration de pouvoirs coercitifs qui remplaceront la conscience et l’éthique personnelle par de plus en plus de lois et de police. La fourmilière humaine est en route, tentative de réinstauration d’un communisme cette fois culturel avant de redevenir politique. L’alliance entre la théorie du genre, d’inspiration féministe, et le communisme, est objective et assumée. Pour preuve cette déclaration de Catherine MacKinnon en 1989: «Féminisme, socialisme et communisme sont une seule et même chose, et un gouvernement socialiste/communiste est le but du féminisme».
On ne peut être plus clair.
Le processus est déjà en route.
Quelles valeurs et stratégies réinstaurer ou inventer pour résister à cette négation de l’individu alors même que, dans l’ambiguïté de la théorie du genre, il semble valorisé?
Commentaires
Les études de genre sont déjà bien implantées dans les universités et plusieurs programmes d'éducation et de formation à l'échelle nationale se référant aux études de genre sont mis en oeuvre de façon discrète et insidieuse, notament dans les crèches. je n'ai personnellement rien contre les études de genre, qui sont parfois très intéressantes bien que d'une lecture ardue, et destinées à des adultes. Ce qui me rend perplexe c'est la volonté de les involver à l'éducation des touts-petits. Ce projet de société n'a pas été soumis à la majorité de la population et cette approche par lobby me hérisse le poil.
L'échec est de toute façon programmé, car les touts-petits ne sont pas stupides et verront bien que leur éducation est faite essentiellement par des femmes (forcées à faire ce métier, à cause d'un diktat le diktat masculin opresseur...)
A 3 ans ils auront déjà intégrés que ce sont les femmes qui s'occupent d'eux... ou quand le féminisme renforce les stéréotypes qu'il dénonce :-))
Il est assez révélateur que le genre se performe par l'habit et la mise en scène sociale (valeurs patriarcales...), comme nous le montre les magasins de vêtements largement orientés sur les femmes. La presse féminine et people (20 millions lectrices hebdomadaires), nous renseignent aussi sur ce qui fait vibrer le féminin (sans jeu de mots..). Bref, pas de quoi s'inquiéter. Ayant personnellement été éduqué de cette façon, j'en connais les limites, qui s'appellent hormones..
Non, ce charivari de société qui nous sera prochainement proposé via les médias sera un flop monumental. Dire qu'il faudra attendre 30-50 ans et que je ne serais pas là pour y assister.... c'est mon seul regret.
Il y a quelques mois, j'ai été surprise de voir une émission de télévision (rts) concernant les enfants qui naissent avec un sexe indéterminé.
Si je me souviens bien, il s'agit d'une naissance sur 600 en Suisse.
C'est une situation très compliquée, parce qu'il paraît qu'il est difficile de savoir s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. C'est un dilemme pour les parents et le corps médical. Bizarrement, les tests ADN ne sont pas toujours limpides !?
Jusqu'à présent, on a pris des décisions en sachant qu'on risque de se tromper. Et effectivement, il y aurait eu beaucoup de situations malheureuses.
La solution serait d'attendre jusqu'à l'âge de 8-9 ans, avant d'intervenir chirurgicalement. Mais il est compliqué de laisser l'enfant dans l'ambivalence. Il s'agit d'une sorte d'hermaphrodisme.
Ce qui m'a le plus étonnée en voyant cette émission : il s'agit d'un cas de figure relativement fréquent.
Ces enfants seraient les premiers à devoir être entendus, lorsqu'il est question d'une sorte de "choix". Eux et leurs parents sont confrontés à une situation terrible, bien loin des élucubrations théoriques.
Les études genre sont une construction sociale. Les genristes essaient de tout faire passer pour des constructions sociales (machistes, of course), afin de tout niveler au niveau de leurs convictions, si c'était possible...
Comme ils n'ont rien d'autre à proposer que leurs credo, ils deviennent assez vite irrités ou agressifs.
Rien d'autre, j'exagère: il y a des observations pertinentes sur la manière dont on éduque les enfants à devenir ce qu'ils sont, avec tact ou exagération, selon les situations...
Il y a un énorme mensonge dans cet article. Le féminisme n'a rien à voir avec le délire du genre. Les conquêtes féministes furent juridiques et sociales et émancipatrice. Par exemple supprimer la signature du bonhomme pour ouvrir un compte ou valider un contrat de travail.
Le genre, délire qui nie la biologie et que j'assimile, en tant que biologiste évolutionniste, à un néo-lyssenkysme, n'est pas le prolongement des avancées des droits des femmes. Cette théorie complètement débile n'apportera aucun progrès du droit et ne contribue absolument pas à lutter contre l'aliénation économique néolibérale. Bien au contraire, le gender est diffusé par toutes les instances euro-mondialistes, par la Banque Mondiale, l'OCDE et l'UNESCO. Elle s'est développée depuis Pékin, en 1995 et s'intègre parfaitement dans la société répressive et régressive d'aujourd'hui (surveillance sociale, aseptisation, calibrage et formatage de tout, revanche du fric et des cons, lois et normes décidées par les lobbies...) . Le genre vise à déstructurer les personnalités pour fabriquer les zombies dont le néolibéralisme a besoin.
Quant aux progrès juridiques, il en reste à conquérir... Il s'agit des droits des moins de 18 ans, il suffit de lire le code civil pour se rendre compte qu'il demeure des aberrations assez insupportables, surtout pour les adolescents. Comme par hasard, aucun idiot utile genriste ne s'en est rendu compte. Normal, pour eux, enfants et jeunes sont objets de leurs lubies et non sujets.
@ Rodolphe DUMOUCH
L'article n'est pas mensonger, les études genre sont issues des woman's studies, issues du féminisme.
les études genre partent du postulat de la domination masculine.
Quelques sites pour vous convaincre
http://www.geschlechterforschung.org/fr/ch/
http://www.unige.ch/etudes-genre/Liens.html
http://www.unige.ch/rectorat/egalite/liens.html
le tout soutenu par les bureaux de l'égalité...
Les études de genres récupèrent et pervertissent les combats antérieurs pour les droits des femmes mais n'en sont pas le prolongement ni la suite, elles en sont une déviance.
Ce qu'il faudrait comprendre, c'est pourquoi l'oligarchie mondialiste et les technocrates de Bruxelles s'acharnent à promouvoir cette débilité, à en faire la propagande et le matraquage, dans l'intérêt précis de qui et de quoi.
Bonjour John. Il ne faut pas oublier le rôle de la chimie, les médicaments, voir la nourriture dans les modifications biologiques et morphologiques des corps, modifications qui font interactions avec la perception psychologique de chacune et de chacun de se ressentir plutôt femme ou plutôt homme. La main humaine intervient de plus en plus pour agir sur la main de "dieu" qui nous a donné un corps et un sexe déterminé à notre naissance.
La culture nous apprend à développer notre sensibilité et notre perception du monde. Personnellement, je ne pense pas que l'on devient femme ou homme. On est né femme ou homme avec un sexe déterminé, à de très rares exceptions près. Nous façonnons ensuite notre personnalité, parfois grâce à la science. Et celles et ceux qui optent pour un changement de sexe ne pourraient le faire sans la chimie et la chirurgie qu'offre la science. Sans intervention de la main humaine, la biologie reste assez fiable pour déterminer si je suis un homme ou une femme... Malgré toute ma sensibilité à l'autre sexe, je reste bel et bien un mec 100% naturel. Notez que je n'ai rien contre les pratiques de la main humaine. Juste faire gaffe de ne pas jouer à l'apprenti sorcier.
Bonne journée, John.
On pourra dire ce que l'on veut tout ce qui peut arriver aux femmes de désagréable est nécessairement de la faute des hommes....dernier exemple la théorie candienne de la ménopause qui serait due au fait que "les hommes préfèrent des partenaires plus jeunes".
http://www.lemonde.fr/vous/article/2013/06/17/l-origine-de-la-menopause-fait-debat_3431284_3238.html
Judith Butler à l'origine du queer se déclarait pourtant comme féministe (radicale)
A Alain: vous semblez dire qu'il y a une majorité de femmes professeurs ou infirmières s'explique par le fait de la domination masculine. Vous reprenez la thèse des genristes, qui affirmerait que s'il y a une majorité de femmes professeurs ou infirmières c'est parce que l'homme domine la femme, et qu'il faut abolir le genre (à ne pas confondre avec le sexe d'une personne) pour instaurer une véritable égalité.
Je suis curieux de savoir comment vous en arrivez à ce point, et j'aimerais que vous l'exposiez, car j'ai de sérieux doutes sur cette hypothèse...
@hommelibre:
Une fois encore, vous vous référez à la "théorie du genre". Sans être une grande spécialiste (ni une grande amatrice) des études genre, je n'ai jamais entendu ces mots dans la bouche de personnes pratiquant un discours basé sur le genre. L'usage de ce mot ("théorie"), au singulier qui plus est, donne l'impression qu'il y aurait une seule manière de concevoir le genre, alors qu'en réalité, il y en a de multiples, et nuancées.
Un petit tour sur Wikipedia (qui quoi qu'on en dise est un outil utile), nous apprend ceci:
"Le genre est un concept utilisé en sciences sociales pour désigner les différences non biologiques entre les femmes et les hommes.
Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques entre femmes et hommes, le genre réfère aux différences sociales, psychologiques, mentales, économiques, démographiques, politiques, etc."
Il ne s'agit donc pas de nier les différences biologiques. A mon sens, il ne s'agit pas de substituer "genre" à "sexe", mais bien de découpler "sexe biologique" et "sexe social" (genre).
Je ne dis pas que CERTAINS ne souhaitent pas substituer le genre au sexe, et donc nier toute différence biologique. Je dis que prétendre que le concept même de "genre" vise à cette fin, c'est faire un procès d'intention.
Il n'y a pas de "théorie du genre", il n'y a qu'un concept, le genre. Il y a de fortes divergences d'opinion sur la position de la frontière entre sexe et genre (qu'est-ce qui est biologique, qu'est-ce qui ne l'est pas?).
Nier l'existence du genre me paraît aussi absurde que nier l'existence du sexe. Il y a deux sexes biologiques, c'est certain; il y a aussi des représentations sociales de ces sexes, variables selon le lieu, l'époque, la situation sociale etc.
Ce qui me fait rire, c'est que nombre d'opposants à la "théorie du genre" se servent en réalité du concept de genre. Exemple: quand certains mouvements hoministes (je ne sais pas si c'est le mot approprié) s'alertent des difficultés scolaires des garçons, il mettent précisément en avant une problématique de genre: les garçons ne sont pas déterminés par leur sexe biologique à réussir moins bien que les filles à l'école, ce sont des dynamiques sociales qui causent ce fait. Autrement dit, l'échec scolaire des garçons n'est pas lié à leur sexe, mais à leur genre.
A mon sens, c'est une erreur de croire que le concept de "genre" n'appartient qu'à une poignée de féministes extrémistes. Il appartient à tout le monde. Nous sommes tous libres de l'utiliser pour produire notre propre analyse de la société.
Enfin, le concept de "genre" n'est pas du tout si révolutionnaire qu'il semble de prime abord. Jung (un psychanalyste, donc écrits non-scientifiques à prendre avec des pincettes) utilisait les concepts d'animus et d'anima pour montrer qu'il y a chez chaque individu, dans des proportions variables, des traits de caractères traditionnellement associés à la femme, et d'autres traditionnellement associés à l'homme. L'idée que personne n'est 100% homme ou femme d'un point de vue social et psychologique n'est donc pas nouvelle!
A Laura: le genre nie le biologique dans les rapports humains. Par exemple si les filles préfèrent les poupées et les garçons les camions c'est parce qu'ils sont influencés par la société et leurs proches.
Si vous voulez vraiment connaître la théorie du genre, voici l'adresse:
http://www.youtube.com/watch?v=PfsJ5pyScPs
Si après vous affirmez que la théorie du genre est toujours valide et peut remplacer tous les rapports humains, alors j'aimerais que vous argumentiez.
PS: l'hominisme fait au contraire la différence entre hommes et femmes. Pourquoi sinon la domination masculine est-elle l'une des thèses du féminisme?
@ApprentissageVie:
Je connais ce reportage. Il est effectivement intéressant, même si je ne le pense pas suffisant.
"Si après vous affirmez que la théorie du genre est toujours valide et peut remplacer tous les rapports humains, alors j'aimerais que vous argumentiez."
Mais toute mon argumentation consistait précisément à montrer que la "théorie du genre" n'existe pas; il n'y a que des études genre, plus ou moins pertinentes.
«Il n’existe pas 2 sexes (mâle et femelle) mais 48»
"Le mâle 100% est aussi rare que la femelle 100%. En réalité, nous serions tous à hauteur de 10, 20, 30 ou 40% constitué par des marqueurs biologiques de l’autre sexe. Voilà pourquoi il serait temps d’accepter de compter au-delà de deux."
"Nos certitudes actuelles c’est qu’il y a seulement deux sexes, et qu’entre les deux se trouvent des ratés. Ce que les chercheurs découvrent c’est qu’il a deux pôles, entre lesquels se déploie un large spectre d’individus dont le développement —lors du processus de différenciation sexuelle de l’embryogenèse—s’est effectué suivant d’infinies variations"
La suite ici : http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2013/06/il-nexiste-pas-2-sexes-m%C3%A2le-et-femelle-mais-48.html
@ pierregr
C'est intéressant, mais concrètement qu'est-ce que vous faites de ces données, qu'est que celà peut apporter ?
Ça me paraît assez évident : à partir du moment où nous avons toutes/tous une part de l’autre sexe en nous (pas à cause de la culture mais génétiquement), pourquoi faire encore tant de foin sur l’envie d’avoir des rôles bien définis pour chaque sexe ? Car les gens qui tiennent absolument à ce qu’il n’y ait qu’« un » homme ou « une » femme sont presque toujours dans l’erreur, si ça tombe, ils sont à 2% de l’autre sexe !
@ Pierregr:
48, ce n'est pas gênant. Nous sommes multiples, c'est mon point de vue de base. Ce multiple est cependant inséré dans un ensemble plus grand et unifiant, soit le sexe biologique. Qu'il y ait de la femme en l'homme (qui possède les deux types de chromosomes) et de l'homme en la femme, que cela soit en partie génétique, cela ne me semble pas mettre en cause l'appartenance à un sexe donné plus qu'à l'autre. Et chaque sexe a ensuite son comportement de référence - en particulier dans la sexualité. Les intermédiaires ne sont pas des ratés, mais des variation entre deux pôles, avec plus de l'un que de l'autre.
De mon point de vue la culture a servi entre autres à renforcer l'appartenance et la comportementalité des polarités sexuelles. C'est cela que la théorie des genre veut éradiquer. Je pense au contraire que si cela s'est passé ainsi ce n'est sûrement pas pour rien. Les humains étant intelligents, ils ont eu des raisons de prolonger la biologie dans la culture. Peut-être même la culture a-t-elle servi à aider à se situer mieux des individus à la polarité incertaine. La culture a contribué au développement des polarités sexuées: ce qui est posé par la théorie du genre comme étant limitatif, négatif, générateur de domination et discriminant, je le pose en tant que positif et d'une discrimination nécessaire, interactive, indispensable à la reproduction de l'espèce.
Il est question d'un "curseur" sur une échelle de théorique 48 possibilités.
Ca doit être compliqué lorsqu'on se retrouve à être à peu près au milieu, disons dans les parages de 22-26.
L'exception confirme certainement la règle, mais on est content de ne pas être cette exception !
S'il est clair que la culture a servi à renforcer l'appartenance à une polarité sexuelle, je préfère une société assez sûre d'elle pour être souple et dans laquelle les rôles sexués ne sont pas gravés dans le marbre, en ce qui concerne les choix de la vie quotidienne : aller au bistrot, faire du sport, nager en public, conduire une voiture, travailler en dehors de sa maison, faire de la politique etc.
Je cite ces activités, car actuellement encore, elles ne sont pas d'un accès socialement admis pour les femmes dans certains pays du monde.
Le film saoudien "Wadjda" montre cette réalité avec beaucoup de finesse. On y apprend comment hommes et femmes sont captifs d'un système boiteux, qui certes a l'avantage d'être très clair sur le partage des rôles, mais dont la rigidité est un aveu de faiblesse.
Parfois, le problème n'est pas seulement dans la tête, mais aussi dans le corps, comme c'est montré dans cette émission de la télé romande :
http://www.rts.ch/emissions/36-9/4302695-un-corps-deux-sexes.html
Je ne crois pas que les personnes qui s'y expriment soient des enquiquineurs qui essayent de démolir les fondements de notre culture par un discours ampoulé.
Si j'ai bien compris, beaucoup de ces personnes sont stériles et elles ne pourront pas perpétuer l'espèce.
Leur cas, leurs témoignages donnent une certaine épaisseur au débat autour du genre, de la norme et de la normalité.
En regardant l'émission pour la deuxième fois, je me suis demandé si les inventeurs des "théories genre" n'avaient pas eu connaissance (et même de très près) de destins de personnes "intersexe".
Ce n'est pas un hasard, Judith Butler (Troubles dans le genre) fonde sa recherche sur l'observation des communautés LGBT.
C'est un livre très intéressant, brillant parfois, mais je ne vois pas quel projet de société ce type d'études peut nourrir. je ne mesure pas concrétement les avantages et les désavantages qui s'y rattacheraient. Quelqun a une réponse?