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Nouvelles du front

Le premier ministre français tente de convaincre des parlementaires du bien-fondé de la position française sur la Syrie. Il leur a transmis une note des services secrets français, que l’on peut télécharger sur le site de Matignon. Cette note réaffirme ce qu’a déclaré François Hollande sans apporter aucune preuve technique et explicite. En gros: «Bachar a utilisé du gaz parce que que Bachar a utilisé du gaz». Un peu court comme preuve.

syrie,guerre,hollande,obama,gaz,La note affirme que le gaz aurait été utilisé à deux autres reprises en avril par l'armée de Bachar el Assad. Pourquoi ne pas l’avoir dit à ce moment? Pourquoi les américains n’en ont pas parlé? Comment vérifier ce que l’on nous raconte? Aucun moyen. Par contre tout cela tombe à pic pour mater le régime laïc de Bachar et ouvrir la route aux islamistes.

François Hollande refuse que le parlement puisse voter après le débat prévu cette semaine. Il a le droit d’agir seul. C’est juste hallucinant qu’il ait ce droit, et qu’il n’ose affronter ni l’opinion ni le parlement. Hollande le «démocrate», élu par accident à cause de Sarkozy, se défausse derrière ses petites lunettes et son visage inexpressif.

Quelle mafia a donc pris le pouvoir en France?


La Russie dénonce les éléments de preuves produits par les Etats-Unis comme peu convaincants:

«On nous a montré quelques images où il n’y a rien de concret: ni cartes géographiques ni noms, affirme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, il y a là de nombreuses incohérences, beaucoup de doutes».


Mikhaïl Gorbatchev fustige les USA:

«Gorbatchev a fustigé l’attitude américaine visant à se positionner comme gendarme du monde. "Qui menace les Etats-Unis? a-t-il interrogé. Ils s'érigent en défenseurs de la paix dans le monde entier. Mais la défense de la paix, c'est l'affaire de tous».



Je reviendrai sur le reportage de Sofia Amara diffusé en octobre 2011, présentant la «révolte» syrienne comme pacifique, démocratique, non religieuse. Un lien mis dans un commentaire de mon précédent billet propose 8 courtes vidéos qui déconstruisent toutes les affirmations de la journaliste. On assiste depuis deux ans à la fabrication du mythe d'une nouvelle révolution arabe en vue de l’intervention souhaitée par Hollande et Obama et par les pays producteurs de gaz et de pétrole. On assiste  à la glorification d'insurgés néofascistes islamistes payés par l'Arabie Saoudite. On assiste à une guerre économique et d’influence entre les Etats-Unis et la Russie, ainsi qu’une guerre chiite-sunnites, Arabie saoudite-Syrie, gaz-pétrole. De multiples guerres en une.


Obama et Hollande n’ont pas le courage de leur cynisme.


Voir aussi les billets de:

Demir Sönmez

Sylvie Neidinger

Hélène Richard-Favre

Pascal Holenweg
Jonathan Phillips

et sur un point de vue opposé au mien, celui de D.J

Et encore, sur un autre angle, celui de Katatura.



Catégories : Politique 11 commentaires

Commentaires

  • "Obama et Hollande n’ont pas le courage de leur cynisme."

    Même pas, c'est plus grave encore. J'ai plutôt le sentiment, pour ce qui concerne Obama, qu'il réalise maintenant les conséquences de son incompétance crasse et ne rêve plus que de se retracter. Je pense qu'il est mur pour solder son Obamacare et tout le tremblement pour autant que les républicains qui le tiennent fermement par là où il faut ne lui fassent pas trop de vacheries lors du vote au congrés. Cela dit, quoiqu'il fasse, il est déjà carbonisé.

    Pour ce qui concerne le cas Hollande, je le vois comme un joueur de scrabble qui s'est, lui aussi, piégé tout seul en s'asseyant à une table de poker où la mise mini exède son tapis. Le pauvre diable est pathétique et son premier ministre livide qui en est presque, d'une voix blanche, à demander pardon par avance à Bashar si d'aventure la France se voyait contrainte de déposer un pétard au large de Lattakié histoire de tenter de faire illusion, c'est tragique. Ce garçon qui n'est pas même capable de ramener certains territoires de banlieue dans le giron de la République voudrait punir la Syrie ? La Fontaine l'aurait habillé pour la postérité.

    Motif le gaz ? Si seulement ! Mais je n'y crois pas une seconde.

  • J'avais laissé un commentaire chez Sylvie Neidinger à propos de son billet intitulé *Arabie Saoudite: dialogue "fictif"*. J'ignore pourquoi, mais il n'a pas été publié. Donc vu, que ici ça traite du même sujet:

    Le but ultime n'est pas rendre service aux saoudiens sinon aux israéliens. Il ne faut pas que les islamistes qui combattent Bachar s'emparent de la Syrie, ce sont des ennemis d'Israël, mais il ne faut pas que Bachar l'emporte non plus, allié d'Iran. Ce dernier étant l'ennemi d'Israël.

    Tant que les syriens se trucident entre eux, cela fait les affaires d'Israël et Obama, Hollande et tout l'Occident ne veulent pas bouleverser l'équilibre de forces actuelles. Et pour les victimes civiles ou non, on s'en fiche.

  • "Tant que les syriens se trucident entre eux, cela fait les affaires d'Israël et Obama,"

    Bien vu.

    Et tant que les européens se trucidaient entre eux lors de la deuxième guerre mondiale, cela faisait les affaires de qui?

    Merci d'avoir posé la question.


    "Et pour les victimes civiles ou non, on s'en fiche."

    Vous voulez nous faire croire que nous vivons dans un monde amoral?
    Bien vu également!
    Ou le triomphe de Nietzsche. Pour qui la majorité de l'humanité n'est que du bétail.

  • Les Russes ne veulent pas d'islamisme politique sur le territoire, c'est clair net et précis, au risque de soutenir un régime despotique qui leur sert de bouclier.

    Les Occidentaux (Américains en tête), soutiennent des régimes tout aussi discutables (monarchies du Golfe), pour avoir accès à l'or noir.

    Quant à la morale... s'agissant des femmes et enfants victimes, une preuve que les Américains s'asseyent dessus, c'est ici:
    http://youtu.be/lbLCY4iHDRE

  • Assad soutient aussi à l'occasion des extrémistes :

    Il est, en effet, pour le moins délicat de présenter Bachar El Assad comme un rempart inflexible contre le radicalisme religieux, lui qui finance le Hezbollah, cette aimable amicale de militants altermondialistes un peu exaltés mais bien sympathiques, et qui, entre 2003 et 2006, a apporté une aide désintéressée aux jihadistes d’Al Qaïda désireux d’affronter les légions impériales en Irak. Un homme bon, on vous dit, seulement attaché au bonheur de son prochain et détaché des querelles partisanes ou des revendications communautaires.

    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/08/30/de-facon-subrogative-en-tapinant/#xtor=RSS-32280322

  • @ Pli:

    Vous rappelez à juste titre que la géopolitique syrienne n'est pas un chemin tapissé de loukoums. Vous avez raison. Mais si nous faisons de même, assumons-le ouvertement et voyons ce que les citoyens en décident. Après tout le pouvoir des dirigeants vient d'une élection.

    Je n'ai guère d'admiration pour Hollande, au départ une question de personnalité et de vision manquante. J'aurais voté pour un Rocard, un Bérégovoy, pas pour Hollande. Son comportement ici est particulièrement autoritaire et tout cela sent l'affaire montée. Je ne dis pas que des occidentaux ont lancé du gaz sarin, mais l'envie d'abattre Assad date de bien avant, et là, cela tombe bien pour Hollande et Obama. Mais leur précipitation est suspecte.

    Cela dit l'opposition me paraît beaucoup plus malsaine qu'Assad. Le fanatisme ne permet plus aucun dialogue, et c'est une région entière qui verse peu à peu dans l'intégrisme et le djihadisme.

  • J'ajoute, à propos de l'article que vous avez mis en lien, que je suis d'accord avec certains aspect décrits par l'auteur. Je ne suis certainement pas devenu anti-américain, mais je déplore ce que fait Obama, qui au début m'avait enthousiasmé. Je pense aussi qu'une analyse géopolitique en relation à la montée en puissance de la Russie, à la guerre du gaz et au refus d'Assad de construire l'oléoduc qatari sur le territoire syrien, n'est pas inopportune, sans avoir le goût du complot. Les saoudiens se faisant avec insistance les avocats de l'intervention devant la Ligue Arabe, c'est quand-même croquignolet.

    Par contre l'article semble manquer sa cible en parlant d'une révolte pacifique au début, type printemps arabe et d'une répression massive. Le reportage de Sofia Amara, tourné en juillet 2011 et diffusé en octobre suivant, et favorable à l'ASL, montre des manifestations sans aucune répression, des policiers désarmés, et déjà une imprégnation confessionnelle très forte. D'autres vidéos montrent les provocations des opposants.

    En juillet 2011 j'avais écrit un billet sur Assad, qui tuait sa population. J'étais aussi dans à l'ignorance de ce que je vois et lis maintenant. Ce qui est montré est multiple, recoupé, non démenti, c'est assez sûr. En tous cas au moins autant que les certitudes de Hollande ou Obama.

  • "Il est, en effet, pour le moins délicat de présenter Bachar El Assad comme un rempart inflexible contre le radicalisme religieux, "

    Mais qui prétend qu'il est un enfant de choeur? Qui prétend que ce n'est pas un tyran avec du sang sur les mains? Des tonnes de sang. Seulement entre la peste et le choléra, peut-être que le choléra est préférable. Votre lien n'est rien d'autre que l'avis de qqn qui se donne bonne conscience en tapant sur tout ce qui bouge et même sur ce qui ne bouge pas. Facile.

    Qui a intérêt à mettre des islamistes au pouvoir au moyen-orient? Toujours les mêmes qui ne demandent qu'une occasion de montrer leurs muscles.

  • Quant au journal Le Monde, cela fait un moment qu'il a choisi sont camp et qu'il désinforme. Adieu le journalisme d'investigation, neutre ET objectif. C'est devenu un journal partisan.

  • Apparemment, les Syriens n'auraient pas d'opposition progressiste digne de ce nom d'après certains très renseignés, alors va pour Assad, c'est déjà pas si mal pour ces sous développés( ironie ), et pourquoi donc changer une équipe qui gagne ? Et puis c'est vrai quoi, que Poutine, la Chine, le Hez et les mollahs qui n'ont aucunes arrières pensées géostratégiques ou théocratiques, ils l'ont tellement prouvé, évidemment, c'est beaucoup moins suspect quand même que les US ou la France.

    Les qataris sont les idiots utiles de l'affaire, il en faut toujours.

    La vraie question est que Assad ne maitrise plus rien tout despote qu'il est. Il est probable que son frère Maher el-Assad soit à l'origine des attaques chimiques, un type considéré comme particulièrement maboule probablement sous médocs anti douleur suite à la perte d'une jambe récemment et ayant un haut rang dans l'armée syrienne, la garde républicaine. Je fais l'hypothèse que ce dingue ait mis un colt sur la tempe de son frère Bachar qui n'est plus qu'un VRP sous ordre de l'armée syrienne. La Syrie c'est aussi une histoire de famille

  • Pli, J'imagine bien que les autres aussi en font de la géopolitique. Mais ils semblent assez malin pour mettre le mauvais rôle sur ceux qui aiment ça.

    La Syrie n'aurait d'opposition que des sous-développés? Au-delà de l'ironie, la Syrie est un pays de gens cultivés. Il y a beaucoup d'universitaires, d'intellectuels. Je connais quelques syriens, dont des demandeurs d'asile. Ils souhaitent plus de démocratie à l'occidentale, oui, mais ne demandent pas le renversement d'Assad. Ce ne sont certainement pas eux qui vident les villages chrétiens, qui tuent dans la rue, qui mutilent.

    Affaire de famille, hé oui. C'est une de mes réflexions autour de ces événements: les dynasties. C'est assez paradoxal: plutôt socialiste du temps de l'URSS, certains de ces régimes ou anciens régimes sont en même temps dynastiques, voire monarchiques. La question des dynasties est un thème en soi surtout dans nos démocraties qui ont tenté de les supprimer pour donner à chacun sa chance. Mais elles se reconstituent. Ce sera l'objet d'un prochain billet.

    Sur l'occident, je reposte ici un lien reçu ailleurs, vers un article fort intéressant sur les restes de la pensée majoritaire des années 70-80. Je pense que l'on va vers un grand chambardement intellectuel en Europe.

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