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Nouvelle guerre d’Irak: bientôt un pouvoir intégriste?

Les djihadistes ratissent le nord de l’Irak. Leur cavalcade est rapide et victorieuse. Bagdad est à une encablure. A quelques tours de roues de camion. En face personne ne semble de taille à les arrêter.

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Les tribus sunnites du désert prêtent main-forte à cette conquête. Selon Cécile Hennion, journaliste au Monde, 

«En menant une politique sectaire contre les sunnites (minoritaires mais détenteurs du pouvoir central jusqu'à la chute de Saddam Hussein en 2003), ce dernier (ndlr: le premier ministre chiite Nouri Al-Maliki) a joué un rôle non négligeable dans la radicalisation des tribus locales. Face aux manifestations, puis à l'insurrection des villes sunnites, ce dirigeant à poigne n'a pas hésité à envoyer des milices chiites, mieux entraînées et armées que l'armée régulière, mais tout aussi extrêmes dans leur discours et leurs méthodes que leurs ennemies djihadistes sunnites.

(...) Selon un habitant de Mossoul, qui a fui sa ville, « depuis des années, les milices de Maliki nous insultent et nous frappent à leurs barrages. Maintenant, elles voudraient notre aide contre l'EIIL ? C'est la vengeance de Dieu qui s'est abattue sur leur tête ! »

On apprend aujourd’hui que le pouvoir chiite a demandé officieusement l’aide américaine pour stopper les djihadistes avant qu’ils ne s’emparent de la capitale. On remarque le peu d’empressement du prix Nobel de la Paix, Barak Obama, à s’élever contre ces événements. Il était plus prompt et plus incisif à fustiger la Russie, mère de tous les vices selon lui, qu’à dénoncer l’intégrisme tant en Syrie qu’aujourd’hui en Irak. La situation montre à tout le moins que la vision géopolitique de Moscou au Moyen-Orient est plus raisonnable que celle de Washington.

L’administration Obama semblait avoir lâché sa pression sur la région et s’être retournée vers l’Europe et les richesses de l’Ukraine, en attendant celles des steppes de l’Asie centrale. Il semble que rien ne marche comme Obama le veut. Israël est rebelle, la Syrie de Bachar va possiblement se relever, la Russie a montré une attitude ferme contre l’impérialisme qui marque la politique étrangère américaine.


La chute de Bagdad

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La situation en Irak n’est pas surprenante. La deuxième guerre du Golfe a été engagée sur le mensonge des Armes de Destruction Massive (ADM) inexistantes, et apparemment sans plan précis de reconstruction et sans que l’armée américaine ait réussi à se faire aimer par la population. Son retrait était-il prématuré? Certains le pensent. En effet le début de la guerre civile en Syrie, alimentée par les pétromonarchies et menée sur le terrain par des brigades djihadistes - qui ont pris l’ascendant sur l’opposition laïque, a commencé à cette période. Le passage de la frontière était libre, l’approvisionnement en armes facile. 

Mais qu’auraient changé quelques années de plus? Le djihad est là, installé dans près de la moitié du pays. Si l’armée américaine était restée elle aurait dû se déployer sur ces territoires, et la minorité sunnite n’en aurait eu qu’une haine plus grande. 

Le désordre de cette région n’est pas nouveau. Les Etats-Unis ont soutenu Saddam Hussein contre l’Iran, puis l’ont affaibli quand son appétit sur le Koweit a été trop grand. En allant l’achever pour des raisons qui sont soit géostratégiques et secrètes soit irrationnelles, Bush junior a laissé la place libre aux factions intégristes. Les attentats n’ont jamais cessé en Irak. Les tensions entre les communautés musulmanes chiites et sunnites atteignent aujourd’hui leur paroxysme, avec la possible prise de pouvoir par les djihadistes de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), proche d’Al-Qaïda. Ce mouvement s’est renforcé. Son ambition est la conquête du Levant, soit la Syrie, une partie de l’Irak, le Liban, Israël, les territoires palestiniens et la Jordanie.

Laisser les djihadistes prendre le pouvoir est à haut danger pour la région entière. Ils auraient l’opportunité de créer une armée islamiste et des camps d’entraînement du terrorisme. Qui aujourd’hui, à part les Etats-Unis, sont capables, peut-être, de freiner l’EIIL? Selon la porte-parole du Département d’Etat, aucune troupe au sol ne sera envoyée. L’administration américaine n’exclut pas des frappes aériennes par des drones. Elle se défend d’une impréparation dont elle donne pourtant le sentiment. 

Or il faut faire vite. Bagdad pourrait tomber dans quelques heures ou dans quelques jours. Ce serait alors une autre page de l’Histoire qui s’ouvrirait, aux conséquences encore incalculables aujourd’hui.

 

 

Image 1: Le Parisien et AFP.

Catégories : Politique 18 commentaires

Commentaires

  • On a fournit des armes aux djihadistes en Syrie, la porte à côté, avec une frontière qui n'existe quasi plus, n'était-ce pas un peu à prévoir ? A moins que cela soit prévu ????
    Le plus irrationnel est peut être la Turquie qui n'a cessé d'aider ces extrémistes au nord de la Syrie et ce plaint maintenant d'être menacée sur sa frontière avec l'Irak, sans parler des otages turcs. Pourtant l'EIIL était la même des deux côtés de la frontière.

    Personne ne relève vraiment cette contradiction qui évoquerait l'idiotie, s'il ne s'agissait de géostratégie avec des gens forcément conscients de ce qu'ils font.
    Soit ils ont joué avec le feu des alliances improbables qui se retourne contre eux, ou alors c'est une manière de justifier la venue des forces de l'OTAN dans les parages, pour recréer une opposition syrienne crédible sur le terrain.
    Bref, les habitants du croissant chiite ne sont pas prêts de retrouver une vie paisible dans ce berceau de la "civilisation" humaine.

  • Ces questions sont légitimes, Aoki. Et comme il est difficile de croire que les grandes nations n'ont pas de stratégie à long terme, ce pourrait être délibéré. A moins qu'il n'existe des tensions et des divergences au sein des administrations d'Etat, assez fortes pour troubler la politique étrangère.

    Et malheureusement, comme vous l'écrivez, les populations civiles vont encore payer.

  • Ouaip, d'autant plus que l'armée irakienne compte 100 fois plus d'hommes, est en principe mieux structurée et armée, Tout ce gentil monde se sont débinés en courant, c'est un peu suspect en y regardant bien. Quand bien même l'EIIL est composée de terreurs.

  • Je suis pour la création d'un Sultanat basé sur le fanatisme religieux.
    Peut-on être contre la diversité ?
    Peut-on être contre l'autodétermination ?

    Si oui ... de quel Droit et au nom de quoi ?
    Au nom du pétrole bon marché ?

  • "L’Émirat islamique en Irak et au Levant est commandé par Abou Bakr al-Baghdadi pour le compte du prince Abdul Rahman al-Faiçal (frère du ministre saoudien des Affaires étrangères et de l’ambassadeur saoudien à Washington). Il est co-financé et encadré par des officiers états-uniens, français et saoudiens. Depuis un mois, il dispose d’armement nouveau en provenance d’Ukraine, où l’Arabie saoudite a acquis une usine d’armement, et via la Turquie, qui a installé une ligne spéciale de chemin de fer à proximité d’un aéroport militaire pour approvisionner l’ÉIIL."

    http://www.voltairenet.org/article184202.html

    "À ce stade, s’il est clair que l’offensive de l’ÉIIL avait été préparée avec Washington contre les intérêts iraniens en Irak, il semble que les jihadistes ont outrepassé leur mission et soient actuellement hors contrôle."

    http://www.voltairenet.org/article184262.html

    C'est pratique de maintenir des régions entières dans la déstabilisation après qu'on eût fait la guerre. Les ennemis d'hier peuvent devenir de futurs collaborateurs moyennant soutien; les gouvernements fantoches sont chassés les uns après les autres pour leur moindre défaillance à la soumission de Washington.

    Mais pour la population Irakienne qui a subi la férocité du gouvernement Maliki, EIIL arrive en libérateur.

    http://www.france-irak-actualite.com/2014/06/coup-de-tonnerre-en-irak-mossoul-libere-par-le-djihad-anti-maliki.html

    Mais EIIL est une organisation de résistance ou de terrorisme?
    Pour lire, ouvrir les liens à la suite de cet article.

    N'a-t-il pas été dit que les gouvernements qui ne s'alignent pas aux intérêts de Washington seront considérés comme des adversaires et déposés? C'est valable pour les pays de l'OTAN, mais c'est aussi valable pour les pays du Moyen Orient. Il leur est interdit de travailler en dehors du cercle tracé par l'Administration Américaine.

    Maliki a été récompensé pour avoir chassé Saddam, mais il n'a pas à former un état ni même un semblant d'état s'il le voulait - il ne l'avait pas fait - encore moins à vouloir se passer des USA pour se rapprocher de l'Iran qui continue d'envoyer Washington se promener sur le dossier nucléaire.
    Cette seconde déstabilisation de l'Irak est un clair avertissement adressé à Hamid Karzaï (Afghanistan) si son programme de politique extérieure et nationale comporte des collaborations bilatérales avec les BRICS ou l'un d'eux, il peut s'attendre à une semblable déposition.

    En privatisant l'armée dans tous les pays, Washington dispose d'une force de frappe bon marché, souple, immédiate, invisible, déplaçable n'importe où pour déposer n'importe quel gouvernement. En Occident, le processus est en train de se mettre en place (Pologne. Bientôt Ukraine) pour dresser les états démocratiques réfractaires à l'impérialisme.

    Imaginez que demain, l'Irak fasse partie de la communauté de producteurs d^hydrocarbures fédérés par la Russie, l'Iran, le Vénézuéla et d'autres et qu'ils s'entendent à se passer du dollar dans les règlements internationaux des paiements... Surtout que le pétrole irakien est un très bon sweet crude, meilleur marché au traitement et facile à acheminer!

  • Béatrix,

    Votre piste semble la plus pertinente. En effet, des pays très riches en matières premières énergétiques se déconnectent progressivement du dollar. Si l'Irak rejoint le mouvement (ce que plusieurs observateurs et surtout des spéculateurs pensaient jusqu'à présent), la chute du dollar serait ainsi précipitée.
    Syrie- Ukraine -Irak , les états unis jouent très gros en fait. Ce qui explique ce manque de discrétion et cette agressivité dans leurs manœuvres géostratégiques.

  • Pendant ce temps, les forces kurdes se sont emparés de la ville pétrolière de Kirkouk, pour la "protéger" d'une offensive de l'EIIL. La main-mise définitive du Kurdistan irakien sur de vastes ressources pétrolières, faisant de celui-ci, de facto indépendant, un pays riche, semble devoir rendre inéluctable l'éclatement final de feu l'Irak.

  • Si Bush n'avait pas démantelé l'armée irakienne en 2003, l'évolution aurait peut-être été différente. Cette décision, peu intelligente, montre le manque de projet pour l'Irak à l'époque.

    Vouloir unir sur le même territoire des populations différentes est une choses, mais quand elles sont à ce point en opposition cela devient problématique. La partition se profile peut-être, en effet.

    Etonnants kurdes. Auront-ils ici une solution à leur demande de territoire national? Et quelle en seraient les conséquences (Kurdistan iranien et turque)? Prévoir un bon parapluie: il y aura encore au moins quelques siècles de turbulences dans cette région.

  • John, comme je sais que vous vous intéressez à l'astronomie, puis-je vous recommander de visionner cette vidéo?

    http://zone-7.net/v3/videotheque/mission-apollo-canular-revele

    Aussi:

    http://www.youtube.com/watch?v=NMM9oya_jwI

    Comme pour le nouveau Pearl Harbour, food for thought, et impossible de battre les lois de la physique.

    http://www.dailymotion.com/video/x14gtd7_11-9-le-nouveau-pearl-harbor-1-3-les-avions-et-la-defense-aerienne_news

    Et pour mémoire, en 2007:

    http://www.youtube.com/watch?v=XB9Vtvl5OPg

  • "En effet, des pays très riches en matières premières énergétiques se déconnectent progressivement du dollar."

    C'est la première raison de la guerre des usa contre l'Irak. Saddam Hussein voulait facturer son pétrole en Euro. Crime impardonnable.

  • @ Johann:

    J'ai de la peine à me laisser convaincre, mais ce serait un peu long ici. Je vais réfléchir à un billet sur le sujet.
    Merci pour les liens.

  • "http://www.youtube.com/watch?v=NMM9oya_jwI"





    !

  • Plouf, cet exemple que vous mettez en ligne, déjà cité par Johann, n'est pas signifiant d'une tricherie pour moi. Il montre que l'équipe s'est préparée à l'avance sur Terre pour mimer l'alunissage et donc anticiper les problèmes. Je suis ok avec cela.

    En vue de la composition des équipes, filles et garçons ont été testés

    Selon le nombre de personnes mobilisées, dont on ne voit qu'une partie ici, comment obtenir assurément le silence de tous sans faute sur des décennies?

  • A mon sens, cet exemple démontre surtout que Johan a perdu la raison... Mais j'aurais pu être moins concis dans mon commentaire.

  • Observez et réfléchissez:

    http://www.capcomespace.net/dossiers/espace_US/apollo/apollo17/AS17-134-20387.jpg

  • Johann qui croit qu'il y a des complots partout devrait peut-être savoir que le monde entier lors de la mission Apollo était à l'écoute à l'aide de la télémétrie spatiale. Avec ce genre de technique on aurait de suite su que les transmissions radios des astronautes ne venaient ni de la Lune et ne venaient ni des distances quand les astronautes communiquaient lors de leur trajet aller et retour. De plus il auraient fallut placer plusieurs satellites relais en orbite géostationnaire en cas fausses missions lunaire pour5 que tout le monde puisse écouter car les ondes sur Terre ne tournent pas en rond. Et ça aussi beaucoup auraient facilement détecté cette supercherie sur des retransmissions venant de satellites en orbites et non de la Lune avec la télémétrie spatiale.

    D.J

  • DJ qui croit ...

    « ...la télémétrie spatiale. Avec ce genre de technique on aurait de suite su
    que les transmissions radios des astronautes ne venaient ni de la Lune et ne venaient ni des distances quand les astronautes communiquaient lors de leur trajet aller et retour. »

    Sauf que personne d'autre que la NASA n'a jamais annoncé avoir réussi à intercepter le signal de télémétrie émis par Apollo 11 *** pendant *** le voyage entre la terre et la lune, ou le retour.

    « De plus il auraient fallut placer plusieurs satellites relais en orbite géostationnaire en cas fausses missions lunaire pour que tout le monde puisse écouter car les ondes sur Terre ne tournent pas en rond. »

    La télémétrie d'Apoloo 11, faite pour être reçue naturellement par les eskimos et les bushmen sur leur radio-téléphone-fax à pédale. N'importe quoi DJ.

    La réalité, c'est que PERSONNE en dehors de la NASA ne l'a intercepté pendant les trajets terre-lune et retour.

    « Et ça aussi beaucoup auraient facilement détecté cette supercherie sur des retransmissions venant de satellites en orbites et non de la Lune avec la télémétrie spatiale. »

    Les russes n'ont pas eu besoin d'envoyer des astronautes pour déposer une caméra sur la lune, prendre des photos et les envoyer vers la terre, *** en février 1966 ***, pas moins de 3 ans avant les américains et sans satellites géostationnaires relais.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Luna_9

    Accéssoirement, les télécommunications de Luna-9 ont suivi les protocoles standards internationaux de l'èpoque, ce qui a permis aux anglais de l'observatoire Jodrell Bank de recevoir, en même temps que les russes, les images transmises par Luna-9, et que les anglais publièrent *** avant *** les Russes, assurant aux russes la crédibilité qui fait défaut à la Nasa aujoud'hui.

  • Une excellente production ARTE sur la fabrication en studio d'images du premier homme sur la lune.

    http://www.youtube.com/watch?v=BGGoTKvu4NE

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