Nous serons morts depuis des milliers d’années, les volcans d’Islande feront encore parler d’eux. Et pas seulement Eyjafjöll. Parce qu’en Islande ils sont nombreux à prétendre faire la Bunga Bunga des volcans. Et Berlusconi n’y est pour rien, pas plus que les charmantes demoiselles qui dansaient la Bunga Bunga lors de ses soirées amicales.
Ici la chaleur est naturelle. Elle vient des entrailles de la terre, du bas-ventre de notre planète. A l’intérieur de leur jupe en cône ils n’attendent qu’un signe pour se déchaîner et en mettre plein les yeux - et plein les moteurs d’avions.
Un nouveau volcan islandais défraie donc la chronique depuis deux jours. Il se nomme Bárðarbunga - prononcez Bardarbunga. Il est enfoui sous la calotte glacière islandaise du Vatnajökull. 700 mètres de bonne glace bien dure. En novembre 2010 un autre volcan de cette région avait montré quelques velléités de réveil, sans suite fâcheuse cependant.
Or lundi la région a bougé. Bunga Bunga! Un tremblement de terre, fréquent signe avant-coureur du réveil d’un volcan et de la poussée souterraine du magma, a été enregistré et l’activité du volcan a augmenté. Le niveau d’alerte a été relevé à 4 sur une échelle de 5. Les volcans d’Islande sont devenus le cauchemar des compagnies aériennes en Europe.
«L'institut météorologique islandais avait relevé lundi à orange le niveau d'alerte pour l'aviation, ce qui signifie agitation élevée ou en hausse avec potentiel accru d'éruption. Au-delà, ne reste que le niveau rouge, enclenché quand commence une éruption.
Le Bardarbunga est un immense volcan situé sous un glacier dans le sud du pays. Les scientifiques le considèrent comme suffisamment dangereux, s'il entre en éruption, pour perturber le trafic aérien dans le Nord de l'Europe et en Atlantique-Nord avec ses projections de cendres et provoquer des dégâts importants en Islande, notamment des inondations avec la fonte des glaces. Mardi matin, l'institut météorologique, chargé de surveiller son activité, avait recensé quelque 2600 séismes en quatre jours dus à son activité, d'une magnitude allant jusqu'à 4,5.»
Mais rien n’est sûr: ni le fait qu’il entre en éruption, ni ses conséquences éventuelles. Il lui faudrait quand-même traverser les 700 mètres d’épaisseur du glacier. Et cela nécessite une éruption canon, une grosse chaleur et une grosse pression sous la glace. Pas impossible mais imprévisible. En comme on ne connaît pas à l’avance le régime des vents et la qualité des poussières, ni leur quantité, on peut toujours réserver ses billets d’avions pour aller danser une Bunga Bunga de bonobos sur une plage exotique. Histoire de conjurer le sort dans cet été mouillé. Après la pluie, manquerait plus qu’un volcan qui assombrirait le ciel et ferait baisser la température, comme le Tambora en 1816 ou le Laki avant la Révolution française.
Allez, musique!
Chico Buarque - Partido Alto:
Image 1: extremeIceland
Image 2: bureau météorologique d’Islande.
Image 3: la Bunga Bunga des Bonobos.
Commentaires
Et comment ça se prononce, barðarbunga? En brassant de l'R...
https://www.youtube.com/watch?v=413V0bmjvBg
C'est un Islandais qui le dit:
Eiríkur Rögnvaldsson
"This phonetic transcription isn't quite correct. Icelandic does not have voiced stops, so [ˈpaurðarˌpuŋka] would be a more appropriate transcription."
"Cette transcription phonétique n'est pas tout à fait exact. Islandais n'a pas d'occlusives sonores, de sorte [paurðarˌpuŋka] serait une transcription plus appropriée.
On apprend tous les jours :)