On a domestiqué l’eau qui tombe en construisant des barrages et des canaux d’irrigation. La prochaine étape sera-t-elle de capter la force de l’eau qui monte ? Une revue scientifique américaine publie le résultat d’une expérience réalisée par des chercheurs de l’Université de Columbia à New York et Loyola à Chicago. Comment cela marche ?
« La clé de l'expérience, publiée dans la revue Nature Communications, est l'utilisation d'inoffensives spores bactériennes, des petites unités sphériques qui se forment à l'intérieur d'une cellule bactérienne. Les spores gonflent avec l'humidité et rétrécissent une fois sèches. Ce mouvement de gonflement/rétrécissement dégage de l’énergie. »
Des bactéries, des spores : on est dans le tout petit. Presque dans le gadget. Oui, mais ce qui compte est le résultat. Un moteur, un châssis pour le poser, des roues, un système de transmission, et cela marche, selon la vidéo en fin de billet. Combien en faudrait-il pour tracter une automobile ? Peu importe, ce n’est pas l’objectif. L’énergie dégagée pourrait servir à alimenter des prothèse et des batteries.
Ozgur Sahin, coauteur de l’étude mentionnée par la Tribune de Genève, précise :
« Ce processus est très puissant, (mais) jusqu'à maintenant nous n'étions pas en mesure de capter cette énergie efficacement», confie-t-il. L'équipe a construit de minuscules moteurs avec de minces bandes de ruban de plastique, recouvertes des spores, qui alimentent une mini-voiture et des diodes électroluminescentes (LED). Exposées à l'humidité, les spores se dilatent et entraînent les bandes de plastique. Elles se contractent très vite lorsque la source d'humidité est enlevée. Ce mouvement de va-et-vient peut entraîner des roues et des pistons. Lorsque vous assemblez beaucoup, beaucoup de bandes ensemble, vous augmentez la force qu'elles produisent», déclare le chercheur. »
Puisque nous y sommes, cette info parue en janvier : des voitures alimentées par une pile à combustible sont produites en série et commercialisées.
« Les deux constructeurs japonais Toyota et Honda mènent la course et sont pour le moment les seuls à avoir annoncé la commercialisation en série de véhicules hybrides à hydrogène rechargeables : la Toyota Mirai dont la commercialisation débutera au mois d'avril 2015 au Japon, et la Honda FCV au mois de mars 2016. »
Il y a déjà eu des précédents, mais jamais encore de production en série et de commercialisation comme pour n’importe quelle voiture. Ces nouvelles berlines feront partie de notre avenir :
« Présentée à l'occasion du Mondial de l'Automobile 2014, la Toyota Mirai affiche des performances et une autonomie comparables à celles d'une voiture à essence. À peine trois minutes sont nécessaires pour effectuer le plein d'hydrogène et elle ne rejette que de la vapeur d’eau. »
On revient au moteur à vapeur. Enfin, presque.
La créativité humaine est admirable. D'ailleurs, aujourd'hui, les voiliers ne touchent même plus l'eau : ils volent.
Commentaires
Les plantes, particulièrement les arbres, transportent l'eau jusqu'à leur cimes, dans quelques cas (Sequoia sempervirens) jusqu'à une hauteur de plus de cent mètres. Les miracles de la nature!
@ Ben Palmer:
En effet, et pourtant les arbres n'ont pas de coeur pour pomper et pousser la sève. Extraordinaire.