En suite de mon précédent billet je propose quelques réflexions plus précises sur cette approche biologique des rôles des femmes et des hommes. Un lecteur a également signalé une interview de Peggy Sastre dans Le Matin de ce jour.
Je commence par la mise en garde d’un autre internaute postée hier: « J’ai l'impression que ce livre n’est qu’une tentative de récupérer le féminisme… ». J’en suis conscient et je relativise aussi certaines affirmations de Madame Sastre. Je n’oublie pas qu’elle a déclaré sur son blog, au début de l’affaire DSK: tous les hommes sont des violeurs.
Par exemple elle attribue la violence domestique quasi uniquement aux hommes, et cite des chiffres discutables et déjà discutés sur l’ampleur du phénomène. Elle passe complètement à côté du versant féminin de la violence domestique, physique (bien réelle) et psychologique. C’est surprenant. En attribuant cette forme de violence aux seuls hommes on peut se demander si elle n’a pas contourné l’écueil sur lequel butaient les féministes, à savoir que les chiffres montrent presque autant de victimes masculines que féminines (40% en France, 50% au Canada), et n’a pas renaturalisé ou essentialisé les comportements à outrance.
La violence féminine reste difficile à aborder, tant dans la reconnaissance de son existence que dans ses représentations culturelles, et dans la psychologie qui anime une personne en moyenne plus faible physiquement que sa victime à néanmoins oser l’agresser. Peggy Sastre n’a pas exploré ce champ si important de la réalité, ni questionné la fiabilité des enquêtes.
Par exemple elle cite une étude de l’OMS sur le viol dit intime, celui commis par le conjoint, et la violence domestique. Selon cette étude qui couvre 48 pays, « entre 10% et 69% des femmes déclarent avoir été un jour agressées par leur conjoint, et pour le tiers à la moitié d’entre elles, la violence sexuelle a été de la partie ». De même, 10% à 26% des femmes occidentales auraient subi un viol conjugal.
Quelle critique opposer à ces chiffres? D’une part une telle fourchette n’est pas sérieuse ni crédible. Entre 10% et 26%? Où, dans quels pays constate-t-on de telles différences chiffrées? Pourquoi? En général il y a plus de cas annoncés dans les pays à forte imprégnation féministe. Certaines pourraient s’en réjouir, je crois au contraire que la victimisation crée des victimes qui, sans cela, auraient qualifié les choses autrement, et surtout auraient circonstancié le contexte et pris leur part dans la genèse d’une dispute violente. Ici elles sont exonérées de toutes responsabilité, ce qui est un des buts des stratégies féministes puisque cette fragilité brandie comme un étendard est propice à obtenir des privilèges pour le sexe féminin.
D’autre part les cas auto-déclarés sont peut-être de la pure fiction, ou une interprétation un jour de colère, ou une misandrie de fond chez certaines (« les hommes sont tous les mêmes »), ou une influence des médias du pays sur le viol et la violence, voire une influence directe des enquêtrices. Aucun média ne mettant en cause les thèses et chiffres des associations féministes, par crainte de leur vindicte, le conditionnement univoque bat son plein. On ne peut affirmer des chiffres qui n’ont pas été prouvés de facto, du moins pas dans un domaine aussi sensible, aux risques de dégâts considérables pour la moitié masculine de l’humanité, et sans vérification possible. Que des universitaires y souscrivent sans aucun sens critique est juste hallucinant. On peut bien sûr me reprocher de faire du déni de mon côté en tant qu’homme, mais des chiffres obtenus de manière douteuse et sans vérification, mis en comparaison avec l’observation, avec d'autres enquêtes, et avec l’écoute attentive des humains et des humaines, me montrent un divorce grave entre ces chiffres et la réalité. Le doute s’impose plutôt qu’une foi aveugle, compassionnelle et irréfléchie. Le sujet est trop grave pour ne pas creuser.
Violence institutionnelle et privée
Peggy Sastre ne quitte pas le biais stéréotypé, ou même le réintroduit avec un concept déclaré scientifique. Je n’ai pas l’impression qu’elle le fasse délibérément et je lui accorde même le bénéfice de la bonne foi.
Il se trouve en effet qu’historiquement les hommes sont assignés à la violence, officielle ou non. Ce sont eux qui la pratiquent en cas de guerre ou lors de bagarres privées, du moins est-ce la plus visible. Ce sont eux qui en meurent le plus, par la guerre, les agressions privées, le suicide. Il n’y a que dans les meurtres conjugaux où les femmes sont 3 à 4 fois plus victimes que les hommes – sur des chiffres de 50 à 150 par année selon les pays d’Europe, soit un nombre dérisoire sur l’ensemble d’une population, mais sur lequel on crée une généralité accusatrice des hommes.
La violence institutionnelle des hommes a toujours arrangé les femmes. Elles ont bénéficié de leur protection dans le passé et sur ce point je rejoins l’auteur. Les femmes ont, forcément, approuvé la division des sexes et la répartition de la violence versus maternité et soins, et qui aboutit à ce que l’on nomme aujourd’hui improprement domination masculine.
Les hommes ont toujours payé très cher leur sacrifice en faveur des femmes alors que jamais, ou très rarement, les femmes se sacrifient pour les hommes. Je parle évidemment du sacrifice de sa vie, pas du sacrifice professionnel et du bovarysme plaintif qui n’est qu’un aspect du deal qui faisait travailler les hommes pour les femmes. C'est ainsi eux qui allaient crever dans les mines pour nourrir leur famille.
La violence domestique est analysée par l’auteur comme différente chez l’homme et chez la femme. Pour les deux il s’agit de jalousie mais les hommes craignent que leur descendance ne soit reprise par un autre homme, et de perdre tout leur investissement. Je reviendrai dans le prochain billet sur ce point qui est abordé d’une manière discutable dans le livre de Peggy Sastre.
Commentaires
"Aucun média ne mettant en cause les thèses et chiffres des associations féministes, par crainte de leur vindicte, le conditionnement univoque bat son plein. On ne peut affirmer des chiffres qui n’ont pas été prouvés de facto, du moins pas dans un domaine aussi sensible, aux risques de dégâts considérables pour la moitié masculine de l’humanité, et sans vérification possible. Que des universitaires y souscrivent sans aucun sens critique est juste hallucinant. "
très belle analyse et on voit le résultat "hallucinant"
https://www.facebook.com/events/191552531189390/
Béatrice Logut
16 décembre, 01:38 ·
Est-ce que la France va ressembler à l'Inde un jour, avec 1500 hommes en âge de se marier pour 900 femmes ? en comparant les chiffres des victimes de violence conjugale, 1 femme sur 5 en Europe sera ou est victime de violence, 1 IVG sur 4 (150 000 IVG par an) soit 37 500 IVG programmées et déclarées lors des consultations suite à de la violence masculine, 1 femme sur 10 porte plainte pour viol (90 % des violeurs sont des proches), 1 plainte sur 10 abouti dans un tribunal, 100 % des femmes sont victimes de harceleurs de rue. La honte et la peur pour les hommes et les parents qui élèvent mal leurs enfants masculins ! Les jeunes femmes ont consciences de plus en plus qu'elles ne se mettront pas en ménage avant l'âge de 30 ans pour se protéger des discriminations. Est-ce que se sont les femmes soumises qui font des enfants en France de nos jours ? Nos institutions pénales ne reconnaissent pas le viol incestueux, ni les libertés et les droits des femmes. Le harcèlement psychologique est puni par la loi depuis 2010 et les témoins ont souvent peurs et n'apportent rien aux victimes ; lorsqu'une personne porte secours à une victime de violence masculine, l'agresseur porte plainte contre le héros qui part en prison avec une peine pratiquement identique. LES INSTITUTIONS N'ASSURENT PAS. LES MENTALITÉS RÉTROGRADES TUENT AUTANT QUE TOUTE FORME DE HAINE SUR NOTRE TERRITOIRE FRANÇAIS. AUCUN BON SENS DANS NOS INSTITUTIONS, NI BIENVEILLANCE A L’ÉGARD DES VICTIMES ET DES PERSONNES HONNÊTES. Enfin, nos institutions permettent aux agresseurs de se défendre, de se faire soigner lors des arrestations, mais les victimes sont livrées à elles-mêmes, isolées une fois de plus. Les institutions doivent données des droits en formant les bénévoles des associations féministes qui luttent contre les violences avec un système ou des volontaires avec des commissions pour que les victimes trouvent un logement, un travail, un système d'entre-aide confidentielle, en formant les bénévoles avec des stages, des recommandations, etc (comme en soins palliatifs, où il y a des bénévoles). BREF COMBIEN DE FEMMES VIVENT DANS LA PEUR ACTUELLEMENT : 1 FEMME SUR 5, sur 3 ; 1 sur chaque pallier dans un immeuble !
Les institutions françaises doivent cesser de donner le droit aux femmes de vivre et de mourir dans la violence. Merci.
lien au-dessus tiré de ce texte lucide et honnête.
http://www.la-cause-des-hommes.com/spip.php?rubrique76
15 décembre : JACQUELINE SAUVAGE (suite). IL Y A DEUX MANIERES DE SOUTENIR LES VICTIMES
Nous continuons de relayer les inititiaves prises en faveur de la grâce de Jacqueline Sauvage, et même si elles sont portées pour la plupart par des gens qui sont nos adversaires. Ainsi un rassemblement est organisé à Clermont, le samedi 19 décembre à 14h devant le TGI.
https://www.facebook.com/events/191552531189390/
Dans cette affaire, on voit clairement apparaître l’abîme qui sépare la démarche des misandres et celle des hoministes.
Pour les misandres, la préoccupation essentielle est d’utiliser l’affaire pour dénigrer les hommes (tous les hommes) au maximum. Dans la présentation du FB précité, Karine Plassard cite le nombre de femmes tuées en 2014 (et elles seules), évoque les femmes victimes de violence (et elles seules), et refourgue le chiffre-bidon de l’ENVEFF : "une femme sur dix en France est victime de violences conjugales". Il s’agit de faire croire que Jacqueline Sauvage n’aurait pas été victime de son mari, une brute alcoolique terrorisante de la plus rare espèce, mais des hommes en général.
Les misandres veulent également faire croire que les femmes victimes sont abandonnées à leur sort par la société, thèse inepte quand on connaît la colossale accumulation de moyens qui sont mis au service de celles-ci, depuis les associations de quartier (largement subventionnées) jusqu’au plus haut niveau de l’état. Jacqueline Sauvage n’a pas reçu d’aide parce qu’elle n’en a pas demandé (et sans doute n’en a-t-elle pas demandé parce qu’elle était terrorisée, mais c’est une autre question) mais cette aide potentielle est complètement disponible. La réalité, c’est l’inverse : ce sont les hommes victimes qui sont abandonnés par la société, parce qu’exclus des moyens en question.
Les misandres enfin veulent faire croire que la Justice est partiale et sexiste au détriment des femmes, ce que démentent toutes les études sur le sujet (relire Coline Cardi). Le cas Jacqueline Sauvage, l’incompréhension et la sévérité manifestés à son encontre par deux tribunaux sont exceptionnels concernant une femme. Les femmes violentées amenées à tuer leur conjoint sont en général acquittées ou faiblement condamnées par la Justice, comme le montre le cas Alexandra Lange http://www.liberation.fr/societe/2012/03/24/une-femme-battue-acquittee-pour-le-meutre-de-son-mari_805461
De ce fait, les misandres évacuent toute idée de partage des responsabilités lorsque la violence éclate dans un couple. Si la société et la Justice sont pourvoyeurs et protecteurs de conjoints violents, alors le conjoint violenté n’a en rien à se remettre en question : il n’a fait que subir, il n’a été en rien acteur dans la relation... et donc il n’a rien à changer dans ses positionnements à venir. Pourtant c’est bien le conjoint violenté qui a trouvé l’autre séduisant, l’a épousé, a fait des enfants avec lui, et pendant des années n’a pas eu l’idée ou le courage de la quitter, etc Il faut qu’il guérisse de ces errements, qui l’ont conduit à la pire des situations. En les dédouanant de toute responsabilité, les misandres empêchent les victimes de se mettre en question.
Résumons. Lorsqu’éclate une affaire de violence conjugale, il y a, chez les défenseurs des victimes (ou présumés tels) deux attitudes possibles, qui reflètent deux visions du monde inconciliables :
- les misandres ne défendent jamais les hommes victimes. Lorsque la victime est une femme, ils la défendent en généralisant la violence de son conjoint à tous les hommes, et en accusant la société et en particulier la Justice de protéger les hommes violents. Ce qui les intéresse, c’est d’attiser la guerre qu’ils mènent contre les hommes. Ce faisant, ils empêchent les femmes victimes de prendre conscience de leur part de responsabilité dans le drame qu’elles ont vécu.
- les hoministes défendent indistinctement les femmes et les hommes victimes, ils ne se préoccupent pas du sexe des victimes, ni de celui des bourreaux. Leur souci est de faire diminuer la proportion de violents et de victimes dans les deux genres. Affirmant que la violence (et la non-violence) sont également réparties dans les deux genres, ils sont dans une démarche de paix des sexes. Enfin, tout en défendant les victimes, ils les invitent à se questionner sur leur part de responsabilité dans les événements, et ainsi à en retirer des éléments de croissance.
Excellentes remarque de la part de "homme libre". Sur le viol, je n'ai rien à ajouter, sinon une remarque sur une curiosité de la procédure permettant de chiffrer le viol. Notons aussi que les féministes transforment ces chiffres hypothétiques en certitudes.
Or ils sont obtenus par sondage sur un échantillon restreint de la population. Ils déterminent un pourcentage qui est souvent extrapolé par rapport aux nombre total de la population féminine concernée. Quand on dit, par exemple, que 75 000 femmes SONT (même pas le conditionnel) violées chaque année en France, cela ne signifie pas que 75 000 cas ont étés jugés, en permettant à l'accusé de se défendre, et reconnus. On a simplement interrogé un échantillon représentatif de femmes, de manière anonyme et sans pouvoir prouver les affirmations de ces personnes, puis déduit des pourcentages.
Mais ce qui est étonnant dans cette affaire, c'est le silence des sondeurs. Le viol est un crime puni autant qu'un meurtre et assorti de circonstances aggravantes quand il s'agit d'un conjoint, par exemple, avec 20 ans de prison à la clé(il vaut mieux violer sa voisine que son épouse). Et ces sondeurs, qui, eux, connaissent l'identité de la victime présumée, se taisent. Ils ne signalent même pas, aux autorités, des faits gravissimes si l'on en croit les peines prévues par la loi. Il s'agit donc de non-assistance à personne en danger puisque la récidive est toujours possible, de complicité aussi, fautes punies par la loi.
En vérité, ceux qui interrogent les "victimes" savent très bien que ces pourcentages ne sont pas totalement fiables et parfaitement incertains, sinon ils préviendraient la police ou les gendarmes, ne serait-ce que pour enquêter sur ces actes criminels.
Je ne vous suivrai pas dans cette initiative consistant à libérer une femme complice de viol-inceste sur ses filles. C'est inacceptable. Les violeurs(es) et leurs complices prennent entre 15 en 20 ans de prison. Toujours plus lorsque ce sont des hommes...
Juste une remarque à l'attention d'homme libre. Je trouve la mise en page de votre rubrique "commentaires" peu claire. Difficile de savoir à qui on répond.
@ Alline: c'est le système qui est ainsi, je ne peux pas le modifier. Le plus simple est de faire précéder son comm de @ pour indiquer à qui l'on répond, la plupart le font. Et si l'on répond tout de suite après, parfois on ne met rien.
Ok, merci pour votre réponse...comme pour votre blog.