L’as des As(selineau) sort de sa posture immobile. Son masque de cire fond. Il vit, respire, s’emporte. Interviewé, le ton monte. Il crie. Puis hésite. Reste bouche bée… avant d’engueuler le journaliste et de déployer ses ailes sur un air de printemps. Que s’est-il passé?
François Asselineau s’envole
Questionné sur le coût d’un porte-avion qu’il veut faire construire, FAss ne sait plus. Il bredouille. L’intervieweur insiste. Rien. FAss pourrait dire avec humilité: j’ai oublié, j’ai tant de chiffres en tête, pardonnez-moi, pouvez-vous me le rappeler?
Mais non. François Asselineau ne supporte pas la mise en échec. Il s’embrouille. Son visage est tordu. Il s’accroche et finit par agresser verbalement le journaliste avant de se donner en spectacle dans une ridicule parodie de Macron. Ses supporters diront que le journaliste voulait sa peau. Non: c’est son job. J’aurais fait de même. L’As(selineau) est habituellement si parfait, si intouchable, que la moindre faille devient un trou béant. Depuis un mois je pensais qu’avec un programme aussi ambitieux, voulant refaire entièrement une France qui n’en demande pas tant, aimant visiblement tout contrôler, il pouvait dissimuler un caractère autoritaire.
Cette séquence le confirme. Il est autoritaire. Il ne supporte pas la contradiction, la faute, n’écoute plus. Il invective le journaliste plutôt que de simplement reconnaître un oubli passager. On aurait presque dit du Mélenchon. Cet épisode, bien que court, est hautement révélateur. Ciao l’as(selineau)!
Le GES ne donne pas de consigne
Le Groupe d’Étude sur les Sexismes a ausculté les programmes et questionné directement les candidats. Au final il ne soutient aucun d’entre eux.
Dans son communiqué il informe qu’« aucun candidat ne formule la moindre proposition pour améliorer, voire même seulement étudier, l’un des problèmes suivants : paternités imposées, occultation des victimes masculines dans les programmes d’action contre les violences, éloignement des pères et des enfants suite aux procédures de divorce, prolifération des fausses accusations de violences physiques ou sexuelles, sous-performance des élèves garçons à l’école. »
Les millions de l’État continueront à engraisser exclusivement les Gorgones féministes.
Mel E. et MLP: saturation
Le Spice Boy Mel E. et la grande blonde avec des chaussures noires (et une veste rouge) ont commenté l’attaque contre des policiers à Paris. Comme d’habitude Mel E. a fait la leçon aux autres – un de ses trucs préférés – et s’est montré posé, quasi président. Mais une observation fine de ses propos et de sa bouche rappellent que l’agressivité n’est pas loin.
La Marine nationale a, elle, choisi d’attaquer. J’ai apprécié l’interview d’elle dans Causeur d’avril: elle y tient des paroles mesurées qui tranchent d’avec sa parole de meeting et lui confèrent une belle épaisseur politique. À propos de l'attentat de Paris elle n’a pas tout faux dans ses propos, en particulier sur une certaine faiblesse idéologique par rapport à la radicalité islamiste. Mais en même temps sa position est facile: elle n’est pas en charge du pays.
Et puis ce ton si détestable... Je n’arrive plus à les entendre, ni elle ni Mel E. Je suis saturé de leur ton, de leur rictus, de leurs manières de mettre en scène leur indignation. Cinq ans de l’un des deux? Ça pourrait me coûter cher en bouchons d’oreilles.
Et pendant ce temps Benoît Hamon, pourtant fidèle à sa ligne, et malgré son mérite à arpenter son chemin de croix, reste toujours inaudible.
Le jeune Emmanuel a aussi commenté. Avec un ton si sobre qu’il n’en reste rien. Sa voix et son visage n’expriment plus. Sur C dans l’air le présentateur d’un reportage annonce qu’EM parle avec gravité. Je cherche encore la gravité, docteur Clooney. EM veut se montrer dans la posture du président: calme, sûr, responsable. Mais il m’apparaît aussi vide que l’espace intersidéral.
Il termine par un « J’y suis prêt » insipide, comme si le message qui précède ne suffisait pas à le faire comprendre. C’est presque du Hollande dans le texte. Il y a un problème avec EM. Il me donne l’impression d’un ensemble décousu, d’un patchwork sans fil entre les carrés de tissus. Quelque chose qui manque, un lien organique, dans sa personnalité. (Vidéo en bas).
Fifi sexiste?
Et ça continue, encore et encore. FF a fait une remarque à la journaliste Léa Salamé qui l’interrogeait sur une question déjà mille fois débattue par lui sur les plateaux. Léa revient de son congé maternité. Fifi lui fait remarquer qu’il a déjà répondu à cela pendant qu’elle s’occupait de son bébé, laissant sous-entendre qu’elle ne l’avait peut-être pas remarqué. Il l’a en même temps félicitée pour cette naissance.
« Je comprends que vous posiez la question, puisque vous avez été absente quelques temps, et je me permets de vous féliciter d’ailleurs, mais j’ai déjà répondu 20 fois, y compris sur ce plateau, à cette question. »
Il n’en fallait pas plus. Les Gorgones féministes se sont déchaînées, soutenues par le quotidien putassier Libération. Ce serait du sexisme. La police de la parole et de la pensée veille!
« … En sous-entendant qu’elle fait mal son travail de journaliste, il applique une tactique classique de déstabilisation de l’adversaire, pas forcément sexiste au demeurant, mais qui le devient dans le contexte qui suit, car Léa Salamé aurait mal fait son travail parce que, voilà, son vagin a récemment expulsé une petite chose qu’on appelle communément un enfant. Et voilà comment Fillon assigne Léa Salamé à son rôle de mère, pas de journaliste. »
On remarque au passage l’image du tabloïd sur cette femme: « son vagin a récemment expulsé… ». Quelle classe! Bestial! Léa Salamé et sa grossesse réduites à un vagin! Le camp du bien se venge comme ils peut d’être trop correct. Je me marre, dirait Coluche.
Fifi n’a pas laissé entendre qu’elle faisait mal son travail mais que cela lui avait échappé pour la raison qu’elle donnait son attention ailleurs. Il aurait sans doute souhaité quelle ne revienne pas sur une question trop répétitive. On peut lui reprocher un certain agacement, et voilà l’affaire.
Mais les cons ça ne s’arrête jamais d’être cons. Les connes non plus. Cons et connes sont en l’occurrences des faux-culs. D’abord c’est une femme, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait dévoilé la grossesse de Léa Salamé sans y avoir été invitée. C’est elle qui avait fait un lien entre sa propre éviction de postes ministériels pour raison de grossesse, et la grossesse actuelle de la journaliste.
Ensuite Yann Moix lui avait fait des remarques ridicules sur le sexe de son bébé en pleine émission. Enfin Léa Salamé s’est elle-même mise en scène en annonçant sa grossesse comme un événement et en passant chez Michel Drucker. À cette occasion elle avait même déclaré que mener la grossesse avec sa carrière ne lui était pas facile:
«… je mène ça tambour battant en essayant d’arriver à continuer ma carrière, tout en ayant mille choses en tête sur l’arrivée de ce premier enfant avec toutes les angoisses que, forcément, ça suscite ».
Elle reconnait essayer d’arriver à continuer sa carrière, reconnaît qu’elle a mille choses en tête. On le comprend. Donc Fillon n’a fait qu’enfoncer une porte ouverte par la journaliste elle-même et par son entourage. Il n’y a rien de sexiste.
Dans un magasin que je fréquente, souvent je sympathise avec une caissière. Elle s’est mariée l’an dernier. Il y a quelques jours j’ai vu un changement. Hier je passe en caisse. Elle me dit qu’elle n’est pas à son affaire. Cela se voit et je souris. Elle aussi. Nous en parlons et je lui demande discrètement si elle est enceinte. Elle répond par l’affirmative. Mon intuition est confirmée. J’exprime ma joie pour elle. Est-ce du sexisme? Je m’en fiche. Je ne souhaite pas donner raison à la police de la parole et de la pensée. Ni idéologiser toutes les relations humaines.
J’espère qu’après cette séquence ridicule, s’il est élu, Fifi Brindacier fera le ménage dans cette chienlit.
Commentaires
Désolé, mais je ne suis pas du tout d'accord avec vous concernant Asselineau. Cela fait plusieurs fois qu'il tombe sur des journalistes qui ont des méthodes incroyables de mauvaise foi et là c'est le pompon. C'est un peu comme s'il avait préparé une question pour le coller, plutôt que de parler du fond du problème.
Le fond du problème, c'est qu'un porte-avions, ça coûte cher bien sûr, mais dans une stratégie de sortie de l'OTAN, c'est absolument nécessaire. Car intégrée dans l'OTAN, la France relaye des porte-avions américains, mais en dehors, elle doit gérer seule ses interventions. Lorsque le Charles De Gaulle est indisponible comme maintenant, la marine française est clouée au port. Donc le problème n'est pas de savoir si c'est finançable, mais c'est que dans le cadre du programme d'Asselineau, c'est indispensable. Il a d'ailleurs prévu une montée du budget militaire de 1,6% à 3%, ce qui couvre largement les frais. Et en plus ça donne du travail aux chantiers navals de St-Nazaire...
Kad, les journalistes français sont souvent vus comme trop consensuels, pour une fois que certains vont chercher à sonder les candidats et à les sortir de leur zone de confort pour voir ce qu'ils ont dans le ventre, j'apprécie.
La réaction d'Asselineau montre une perte de nerfs alors qu'au fond ce n'était pas si grave, même s'il était supposé le savoir puisque c'est dans son programme. Lui qui se présente comme contrôlant tout, cela laisse mal augurer de ses réactions s'il était un jour devant le réel de la gouvernance d'un pays.
Macron en tête?
Franchement là...je croyais les français moins bêtes! Ben que nous réservera le 2ème tour? Ils auront le président qu'ils méritent!
J'ai l'impression que la vidéo été coupée à certains endroits, un montage...
J'dis ça, j'dis rien!!!
Sur les réponses du GES je ne suis pas étonné. j'avais envoyé une lettre."envoyé une lettre en 2014 à un candidat pas encore déclarer à la présidentielle il s'était contenté de répondre de mémoire que la parité a été votée par l'assemblée et qu'il ne pouvait rien faire avec le baratin habituel. Un politique répond à des demandes le féministe à des réseaux, associations, des événements dédiés, action ministérielle, ... . Les hommes très peu et ceux qui existent ont du mal à aborder les questions sur l'éducation, l'entreprise, l'aspect social les réseaux d'hommes pour les entreprises c'est des hommes regroupés pour les normes féministes. Aucun regroupement d'hommes à une influence sur les politiques féministes d'ailleurs elles ne veulent pas une opposition c'est leur volonté de tous contrôlés mais leurs défauts ils ne reconnaissent pas l'égalité de traitement et de droit. Les normes féministes (quotas, parités, représentations,.. ) méritent des débats sans stéréotypes après tous elles sont pour l'instant obligatoire c'est la norme cependant c'est une construction sociétale fragile.