Dimanche des manifestations se sont déroulées dans une dizaine de villes en France. Annoncées à grand bruit comme une réponse à l’affaire Weinstein et comme une « libération » de la parole, elles ont été très peu suivies.
À Paris, le quotidien Libération annonce environ 2’000 participants. En regardant les images vidéo je doute qu’en réalité il y ait eu plus de quelques centaines. À Clermont-Ferrand c’étaient quelques dizaines – moins de trente à voir la réunion (image 1, © Radio France Justine Dincher).
Le quotidien Le Monde est pour une fois plus raisonnable. Il annonce en tout quelques centaines de participants:
« #MeToo : des centaines de personnes rassemblées en France contre le harcèlement sexuel. »
Mais où était passée cette vague d’indignation exprimée sur les réseaux dit sociaux? Les dirigeantes de la manifestation parisienne, dont madame De Haas d’Osez le féminisme, ont mis en cause la pluie.
Mauvaise pioche: cela signifie que la pluie serait plus dérangeante que le harcèlement sexuel. C’est pour le moins malheureux. Plus sérieusement cela pose question. Voici quelques possibles explications de ce flop, dans une petite liste non exhaustive d’hypothèses.
– la surexposition du problème est devenue abusive et dissuasive car, trop manichéenne, elle pose toutes les femmes en victimes et tous les hommes en agresseurs;
– les cas annoncés sur internet ont fait gonfler une bulle dont la réalité n’est peut-être pas si massive; impossible de le vérifier;
– le refus de nombreuses femmes de se poser en victimes et d’être prises en otages par les groupes féministes radicaux;
– le manque de distinction entre des comportements de séduction (même appuyée) et des actes réellement agressifs;
– le refus de participer à une chasse aux sorcières et au tribunal de la rue, dérive de l’État de droit.
– le refus de genrer la question, et l’abus de pouvoir féministe: à Paris on avait réservé une partie de la place aux seules femmes, au cas où elles voudraient s’épancher en place publique sans homme à proximité – mais restreindre une partie de la rue aux seules femmes est illégal et sexiste (image 2 @ V. Vantighem).
Sans passer aux pertes et profits les réelles victimes (femmes et hommes), la politisation à outrance de ces problèmes de société devient peut-être pire que le mal.
Tous et toutes nous pouvons commettre un impair. Je suis homme et je sais bien que les hommes n’ont pas tout juste par principe, au nom de leur virilité.
On doit cependant distinguer ce qui est réellement une agression, et qui doit être défini clairement, de ce qui est de la tentative de séduction ou de drague. Il faut accepter une marge d’apprentissage dans les relations, sans quoi la guerre des sexes sera sans fin.
On a beaucoup parlé des femmes incommodées ou agressées, j’aimerais aussi citer quelques exemples de comportements envers les hommes, que j’ai moi-même vécus ou que d’autres hommes m’ont raconté.
Poser une main sur le bras et la laisser un long moment. Toucher un vêtement en le trouvant beau – et grâce à cela établir une proximité et sentir le torse de l’homme au travers du vêtement. Complimenter sur la beauté ou solliciter ouvertement. Parler de ses déboires amoureux dans un climat de confidence, en ouvrant implicitement une porte à autre chose. Je ne considère pas ces stratégies comme du harcèlement ou de l’agression sexiste.
Même le toucher peut être acceptable s’il nous laisse libre de refuser. Je me souviens avoir été souvent sollicité par des homosexuels à une époque où, jeune homme, je faisais de l’auto-stop: main sur la cuisse, propositions explicites, voire sexe exhibé. À tort ou à raison je ne considérais pas cela comme des agressions ou du harcèlement mais comme déplacé. Une seule fois je me suis senti menacé et ai profité d’un feu rouge pour sortir de la voiture.
Un jour j’ai eu la surprise de voir à ma porte une femme que je connaissais un peu mais dont j’ignorais le nom. J’avais une fois bu rapidement un café à une terrasse avec elle. Je n’avais donné ni mon nom ni mon adresse. Elle, elle avait ouvert la porte de son intimité en parlant de ses déboires avec son mari, ce qui m’avait alerté sur une possible drague cachée, car nous n’avions pas établi une communication autorisant ce genre de confidence.
Ne me connaissant pas elle m’avait forcément suivi et était venue sonner un soir à 20 heures, alors que je passais la soirée avec ma compagne et des amis. Je n’ai pour autant pas considéré cela comme du harcèlement dans la mesure où il n’y a eu qu’un seul épisode. Elle s’en est d’ailleurs excusée par la suite, ce qui a réglé le différent.
Les baisers volés, les mains effleurant rapidement le sexe, ne sont pas seulement le fait des hommes. Les femmes aussi le font. Tant qu’il n’y a pas de contrainte de corps je n’y vois pas une agression. Enfin, tout dépend du contexte. Quant aux propos dits sexistes, les femmes comme les hommes parlent du joli petit cul des hommes qu’elles se taperaient bien.
Je doute que le flop de ces manifestations en France incite les mouvements féministes à se remettre en question. Il suffit de constater comment elles harcèlent Cantat et Polanski. Est-ce pour servir la justice ou l’idéologie?
Un mot à propos de Tariq Ramadan: il y a eu peu de réactions, pas de tribunal féministe mondial contre lui. C’est troublant.
Les pires attaques sur le net sont adressées à sa dénonciatrice, traitée de tous les noms (sale pute n’étant que le hors-d’oeuvre) dans des commentaires dont le contenu, la grammaire et l’orthographe laissent entrevoir l’origine culturelle des auteurs femmes et hommes. On a même évoqué le complot sioniste. Je ne pense rien sur la culpabilité ou non de Ramadan, je n’ai pas d’éléments pour le faire, je constate seulement la différence de traitement entre un homme blanc et un homme musulman.
Je termine avec la vidéo de Nicole Kidman, actrice à succès et féministe revendiquée, à voir ici. Devant une assemblée et en présence de son mari, elle donne un baiser court mais assez tendre et intime, à son partenaire d’un film, sans qu’il l’ait sollicité.
Que valent ses justifications souriantes et embarrassées, après l’affaire Weinstein? Un Award du sexisme? Son partenaire ne s’est pas rebiffé. Cela lui semblait donc normal. Cela illustre entre autres une confusion entre vie professionnelle et vie privée, et montre le climat général de permissivité qui prévaut dans ce milieu hollywoodien qui sert souvent de modèle au libéralisme des moeurs.
Et puis si le mari accepte et applaudit…
Commentaires
@ Hommelibre : c'est comme tout ... ce que l'on conteste, on finit par s'en lasser !
En effet Lise, il y a saturation et du coup perte d'intérêt. Dommage pour le fond du sujet qui mérite une réflexion plus approfondie.
Donc, à l'énorme majorité féminine qui comprend cette magnifique chanson de Ferré, je dis:
Continue de nous charmer,
#Balancetoncul :-)
https://www.youtube.com/watch?v=MjlkYxP2OLg&list=PLa2zcBuA7WkmP1iED_EvHyG81B0fVfkgu
Bonsoir,
Je suis heureuse de ce flop. J'ai l'impression que la roue est entrain de tourner depuis quelque temps . Je vois de plus en plus de gens sur les réseaux sociaux parler des violences faites aux hommes. Bon bien-sûr ces pauvres bougres se font insultés par les pseudos féministes qui se revendiquent misandres car "il ne faut pas ramener la couverture aux hommes quand on parle des violences faites aux femmes car ils sont très peu à être victimes de violences..."'. Il y aussi ces artistes français qui lancent une pétition pour que les congés de paternités soient identiques à ceux de maternités.
Ca va enfin bouger je sens !
ce tapage féministe va contrarier toutes celles qui font des avances à leur supérieur pour avoir une augmentation où une promotion, et elles sont peut-être bien beaucoup plus nombreuse que celles qui sont harcelées, moi je plaint ces pauvres femmes auquel leur supérieur n'osera plus répondre à leur avances.
Le flop de la manif n'a pas été retentissant dans les médias qui, dans l'ensemble, se sont bien gardés de parler chiffres. On a aussitôt embrayé sur Polanski, forcément coupable puisqu'il n'a pas voulu affronter la justice de son pays. Et, parmi tous ces "porcs", combien sont déjà condamnés sans avoir été entendus par les magistrats ? Inutile de prouver leur culpabilité car seule compte l'accusation. Faisons des économies budgétaires. Arrêtons d'encombrer les tribunaux. Laissons la justice entre les mains des féministes et tout porc dénoncé sera emprisonné sans autre forme de procès...
Je garde ce sujet histoire de le redistribuer à nos chères amies les féministes. Très fun le flop alors qu'elles ont soi-disant un soutient absolument (selon les médias & moyens de communication féministes. À force de crier au loup, on finit par ne plus se faire entendre. C'est bien dommage pour les vrais hommes et femmes harceler, agresser sexuellement ou violés.