À quel moment une attitude naturelle devient-elle socialement ou pénalement répréhensible? Combien de fois une sollicitation doit-elle être répétée pour être requalifiée en harcèlement? Faut-il codifier l’entièreté des relations entre femmes et hommes, ou laisser une zone grise d’incertitude et d’ajustement?
Imaginons l’histoire d’un homme qui aime regarder les femmes dans la rue. Il s’installe sur un banc, suffisamment loin du trottoir pour garder un peu de discrétion. On lui a toujours dit que ce n’est pas bien de fixer longtemps une personne, surtout une inconnue.
Mais pourquoi renoncer à ce bonheur? Ce qui est montré, c’est ce qu’il est permis de voir. Il ne devrait pas y avoir de mal à s’y attarder. Enfin, en théorie, car dans la vie cela ne se passe pas ainsi.
Notre homme ne se soucie pas des regards d’autres passants. Mais l’un d’eux, tout pétri d’enthousiasme justicier, remarque notre contemplatif. Il s’en approche et, porté par l’esprit du temps, lui fait remarquer que son regard insistant sur les femmes peut être qualifié de harcèlement.
L’homme s’en défend: il ne sollicite personne et se contente de contempler la beauté de certaines femmes. Et il ne regarde que celles qui marchent. Par exemple celle-là, grande et droite, avance avec un mélange fascinant de souplesse et de détermination. Ah, ce chaloupé!
Et celle-ci on a l’impression qu’elle danse. Plus loin une gendarmette parle avec ses collègues. Il la connaît de vue. Il a déjà remarqué sa silhouette fine, son pas marché-glissé, et son dos bien droit.
Il n’y a pas que les seins, les fesses ou le visage qui attirent l’oeil d’un homme. Le port du dos est aussi très sexy.
– Dans mon univers, il n’y a pas de place pour une femme voûtée dont le regard reste collé au trottoir, dit l’homme sur le banc.
– Ah, vous voyez, en plus vous discriminez!
– Bien sûr. J’ai mes préférences. pas vous?
– Ne vous défaussez pas sur moi, vous êtes un porc à regardez ainsi les femmes!
Notre homme est désarçonné par cette agression. Ne sachant que répondre il s’enhardit à appeler la gendarmette, qui vient vers eux avec ses collègues. L’homme lui explique le différent. Et aussi combien il est séduit par sa manière de porter son dos droit vers le ciel.
La gendarmette rit, sans montrer trop explicitement qu’elle apprécie le compliment. Et elle conseille au passant-justicier d’aller voir s’il n’y a pas quelque chose de plus important à faire ailleurs.
Si maintenant l’on revient au harcèlement, comme suggéré dans mon précédent billet ce terme implique une répétition d’actions ou d’attitudes. Une seule fois n’est pas du harcèlement (quel que soit le harcèlement envisagé: sexuel, professionnel, etc). Deux fois, c’est encore court.
À trois fois il y a un signal d’alerte: cette répétition est-elle le fruit d’un mécanisme comportemental habituel, ou n’est-elle due qu’à un éventuel manque de signe clair susceptible de mettre fin à la sollicitation? À la quatrième fois le signal est carrément rouge: attention danger. À la cinquième fois, la limite est dépassée, on passe du côté obscur de la force.
Enfin, cela dépend des circonstances et des personnes. Certaines, très réactives, se sentiront agressées à la deuxième sollicitation. D’autres, au caractère plus positif, supporteront sans malaise un nombre plus grand de sollicitations.
Entre le « stop » de rejet de l’un, et le « non mais oui » ou le « peut-être » de l’autre, la gamme des réactions à une sollicitation est étendue.
En cas de désaccord entre deux personnes, une sollicitante et une sollicitée, je préconise que tout soit exprimé et recadré immédiatement. La limite, si elle est dépassée, doit être rétablie rapidement et sans équivoque. C’est aussi de cette manière qu’on apprend la notion de limite et où la placer.
Si un homme doit normalement sentir quand une fenêtre sexuelle ou affective est ouverte chez une partenaire potentielle, et qu’il y a possibilité de désir réciproque, il peut aussi parfois évaluer faussement la situation et commettre une erreur d’appréciation. D’où l’importance de messages clairs exprimés sans attendre, qui ne laissent pas de résidu non terminé.
Des voix en appellent aujourd’hui au consentement explicite continu. Chaque étape de l’approche devrait faire l’objet d’un « oui » clairement formulé (bientôt signé sur un carnet à souche?). Si cela a le mérite de la clarté, l’inconvénient est de dépouiller la relation naissante de tout son mystère et de sa lumineuse fragilité.
Entre le premier verre, l’invitation chez elle ou chez lui, le premier baiser, la première caresse, et au final l’accouplement (je résume), il y a une évolution progressive que notre ressenti décode. L’habillement, le comportement et la gestuelle de la personne désirée est donc très important tout au long de ce processus d’approche.
Pas besoin de demander le consentement à chaque étape, genre: « Puis-je t’embrasser sur la bouche avec la langue? Caresser ton sein droit? Prendre ta main? » On le sait d’instinct. Et si l’on doute on prend le risque, on essaie, et on sent si ça passe, ou au contraire si l’autre dit son refus – par le corps ou par des mots.
Parfois on pose la question « Puis-je... » parce que cela a du sens dans un moment précis avec une personne précise. Mais pas à chaque étape. Il y a là une zone grise, aux contours mouvants, une zone d’adaptation à l’autre. Un geste passe ou non, une intention est perçue ou pas: c’est la magie de l’instant et de l’apprivoisement mutuel. Une zone où l’on peut à chaque seconde dire oui ou non.
Le harcèlement doit donc être répété, pressant au-delà de la légitime insistance masculine, commis de manière déplaisante ou agressive, et surtout:
on doit y avoir opposé clairement une fin de non-recevoir avant que cette légitime insistance ne puisse être requalifiée en harcèlement.
Commentaires
La question qui se pose : en quoi cela vous intéresse-t-il à ce point ? Vous n'êtes plus jeune, vous avez donc de l'expérience. Mais l'intérêt diminue avec l'expérience, parallèlement. A 17 ans, la vue d'une fille faite au moule en mini-jupe me faisait tomber par terre. Et aujourd'hui, je n'en ai rien à foutre, et ça, c'est vraiment au sens propre.
Vous n'êtes pas tenté de laisser tomber et laisser les djeunes se débrouiller entre eux ? Le système va retrouver son équilibre par lui-même, c'est la loi de tous les systèmes...
Qué pasa Géo, un petit coup de mou, la prunelle sèche, la libido en bandoulière ? Une petite cure de DHEA (mais contrôlée hein, pas de surdose, c'est un stéroïde potentiellement cancérogène, pensez à votre prostate...), cela pourrait vous faire regrimper le compte-tours...Encore que l'effet sur l'activité sexuelle soit aléatoire, mais faut jamais négliger le Dr Placebo...
Autrement vous avez les huiles essentielles - vous savez à qui vous adresser - ou si vraiment cela ne marche pas, la consultation auprès du RP Ignaz en sa clinique de la steppe...
Mais non, justement pas ! Vous n'avez rien compris. Quand j'étais jeune, je me vois un peu comme le loup de chez Tex Avery : yeux exorbités, langue par terre, à chaque apparition de pin-up...
Je téléphone à un ami pour ses 60 ans, et lui demande quel effet ça lui fait. Oh, on regarde un peu moins les jeunes dames très jolies...
Tilt ! Cela a été une révélation. Aujourd'hui, j'en ai complétement terminé avec cette addiction à la beauté féminine et j'en suis très content. Maintenant, je ne fais pas de prosélytisme et vous faites ce que vous voulez...
Après tout, tout cela n'est qu'une question de biochimie, d'hormones. Il faut vivre avec son temps, donc avec son âge...
La dope au viagra, nein danke.
Il n'était pas question de viagra ou médicaments similaires qui soignent les troubles de l'érection...Sans désir ou stimulation, le viagra est sans effet, il n'est en rien un stimulateur de la libido, autant pisser dans un violon... Ceci dit,on garde le moral...
Ce n'est pas une question d'hormones...
Si on a un peu (ou beaucoup) vécu, pas mal pratiqué, connu les après-midi torrides et les nuits de rêves éveillés, à un moment donné, il en faut simplement beaucoup pour être encore impressionné par une éventuelle adversaire.
Pas grand chose à voir donc avec le viagra... encore que la recette puisse être ludique.
Il y a tout de même un rapport avec le viagra, mais bref...
Un peu de littérature n'a jamais fait de mal à personne :
"L'Adieu aux armes", de Hemingway
"Au delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable", de Romain Gary. Qui s'est suicidé à 66 ans, ayant écrit sur un billet que cela n'avait rien à voir avec Jean Seberg. A la lecture de la biographie de celle-ci, on comprend que Gary ait ressenti le besoin de préciser...
Tiens, c'est marrant, dans quelques jours j'ai 66 ans. Mais je garde le moral. Pour quoi faire, je n'en sais rien...
Pourquoi pas une petite visite au musée Mauritshuis situé à La Haye, Pays Bas, pour fêter vos 66 ans ? Vos lecteurs seraient ravi de lire vos commentaires sur les chefs d'oeuvres de Vermeer notamment "La jeune fille à la Perle" qui vous regarde du coin de l'oeil.
Une autre idée... vous offrir un petit terrier Jack Russell, il adorerait taquiner le Géo "bougon" et vous accompagnerait dans de belles et nouvelles aventures qui vous attendent encore.
Géo et Jack à la conquête des musées européens... j'imagine déjà les commentaires truculents que vous partageriez avec nous.
@hommelibre
Je suis certain de ne plus avoir une libido de jeune homme, ou même d'homme jeune (pour moi) comme Géo, ayant depuis pas mal de temps dépassé ce beau nombre, mais je trouve votre choix de photographies excellent. Et je n'éprouve aucun mépris envers celles qui ne leur ressemblent pas. Merci donc.
Peut-être ne devrais-je pas intervenir dans ce débat, parce que femme.
Libre à vous de lire ou pas ...
Il me semble qu'il n'y pas que la libido franchement sexuelle dans la vie.
Ce n'est pas parce qu'on ne s'intéresse pas à repérer des objets de désir
charnel qu'on est déjà un peu parti ou qu'on a envie d'en finir !
La passion a un côté souffrance. On peut tout avoir envie de ne plus souffrir de ce lancinant désir, à tout âge, sans pour autant être dépressif ou anormal.
Le cinéma nous permet de vivre des passions par personne interposée, il y a une médiation, on n'est pas directement confronté. On peut être porté par la lecture, la musique ou effectivement les tableaux de Vermeer ou autres. Même par la lecture de billets de blog ! ;-))
Observer quelqu'un de dos - voilà une approche pas frontale, il n'y a pas d'affront. C'est typiquement la situation de la terrasse de café. Combien de gens de tout âge et tout sexe ne disent pas aimer s'adonner à l'activité qui consiste à regarder passer les gens ?
Si on ne pouvait pas observer les gens qui passent dans la rue ( quelque soit leur âge, sexe, statut social) on ne serait plus en Occident.
Je ne crois pas qu'on puisse remettre ce regard en cause.
C'est amusant comme les complexes des hommes s'étalent au grand jour face à certains mots: "viagra" en est un.
Il veut dire "perte de virilité", "impuissance", "vieillissement", bref, drame, douleur et honte.... il faut peut-être revoir sa copie.
Le seul moteur (outre des cas purement mécaniques) de l'érotisme est l'imagination, pour les femmes comme pour les hommes (tiens? une égalité). Je reste persuadé par exemple que le fameux point G n'est pas situé à un endroit précis (pas tout à fait au fond, à gauche en entrant, avancez de quelques centimètres... et tout autre errement sortit tout droit du rapport Hite) mais bien situé quelque part dans une des hémisphères du cerveau. Et en fonction du contexte, autre donnée extrêmement volatile. Bref, plus ou mois un mètre plus loin que la légende urbaine ne le prétend.
L'érotisme est purement intellectuel (si j'ose dire) et n'a rien à voir avec l'usure du corps ou l'âge, mais bien avec une lassitude née d'une appréciation un peu blasée de la femme (ou de l'homme en fonction de ses attirances personnelles, mais comme nous savons tous, cela ne nous regarde pas).
Ce qui consiste à envisager toute nouvelle approche d'une éventuelle nouvelle relation d'une manière détachée genre: mignonne, jolie démarche, joli corps (encore qu'on a des surprises, souvent, la loi de la gravitation universelle peut être sans pitié pour certaines), une lueur d'intelligence dans le regard.... mais est ce que ça vaut vraiment l'effort d'une approche, voir les vicissitudes d'une relation à plus ou moins long terme?
La séduction peut être amusante si on est d'humeur (c'est, là aussi, un jeu de l'esprit) mais l'effort est souvent disproportionné à l'analyse avec le résultat qu'on est susceptible d'obtenir, même dans la meilleure des conjonctures.
Bref, je lève haut mon étendard de la paresse et de l'égoïsme réunis, et je m'en porte assez bien. Bon, bien sur, il y a des exceptions, celles ou on est d'humeur (encore une fois) à croiser le fer et à remporter (ou pas) la victoire.
Mon cher Geo, nous avons à peu près le même âge, mais nous avons des approches différentes. Le viagra est très loin d'être une nécessité, mais ce peut être amusant d'un prendre de temps à autre, non pour pallier un problème érectile (il faut tout de même être conscient que beaucoup de djeuns de 18 à 35 ans s'en servent aussi) mais pour les sensations un peu différentes et assez... comment dire, amusantes et créatives? qu'il peut donner. J'assume ça très bien, et je ne me sens nullement dévalorisé ou acculé au bord de la dépression quant d'aventure je me dis que ce soir, pourquoi pas, ça va le faire...
Haut les cœurs (et le reste) Géo... la vie est belle, et la soixantaine une sacrée période de plaisir et de maitrise des éléments... parce qu'on le vaut bien!
Oui mais moi, cher PDO, cela ne m'intéresse plus. Et moi, je l'ai écrit, je ne fais pas de prosélytisme. J'en ai juste un peu ras-le-bol de ces compliquées peine-à-jouir qui 99 fois sur 100 s'emmerdent en baisant. Vous n'avez jamais entendu parler de Brassens ? Et comme le dit Calendula, il y a deux notions sur libido : la freudienne, juste basée sur le kiki, et la jungienne qui signifie énergie vitale. Pour vous, vous existez parce que vous baisez. Grand bien vous fasse, mais vous verrez, vous arriverez tôt ou tard à une limite. Vous pouvez vous référer à Gary et Hemingway, que j'ai cités, mais aussi à Jorge Semprun, la Montagne Noire ou François Nourrissier, le Chêne Brûlé, par exemple.
La séduction, c'est un autre chapitre. Sauf que si comme tout le monde, j'aime discuter avec une belle femme, j'ai toujours peur que cela fonctionne trop bien et c'est plutôt souvent le cas. Heureusement, les femmes souvent pensent que le mâle ne doit pas faire que le premier pas, mais aussi le deuxième, le troisième. Et si cela me posait problème autrefois, j'en suis aujourd'hui très content...
J'ai un passé d'expatrié en Afrique, vous voyez le genre ? Vous êtes en Mauritanie, seul dans une petite ville très éloignée de la capitale, dans la partie négro-africaine de ce pays et je dirige le plus grand projet financé par les Français dans ce pays. Il y a beaucoup de Peuhles, Cérères plus précisément, toutes plus belles les unes que les autres, et elles veulent toutes mettre la main sur le Blanc pour sortir de leur pays. J'ai donc un peu l'habitude d'être une cible. Un jour, j'ai du recevoir une jeune femme de 20 ans (j'en avais 54, 55) qui s'était fait la plus belle , mis son plus beau boubou, etc et m'a déclaré que je devais l'épouser, un homme ne pouvant décemment rester seul...
Il a fallu lui expliquer que non.
Aujourd'hui, je cherche à m'occuper de la libido au sens jungien du terme. C'est nettement plus compliqué et justement, se poser des questions fondamentales, c'est de mon âge.
PS. "Une autre idée... vous offrir un petit terrier Jack Russell, il adorerait taquiner le Géo "bougon" et vous accompagnerait dans de belles et nouvelles aventures qui vous attendent encore." Je fais tous les jours 2 à 3 heures de promenade avec un terrier, mais un cairn. Très sympa. On ne s'occupe presque pas l'un de l'autre, sauf quand Monsieur a décidé qu'il est temps de jouer au bâton.
C'est le chien d'une voisine, qui m'a un jour engueulé parce que je passais souvent devant lui sans le prendre. Depuis, on a parcouru des centaines de kilomètres dans la région et après, je le remets à sa maîtresse...
Merci beaucoup pour le conseil Geo. Mais je possède déjà (ou elle me possède? Je n'ai pas encore tranché) une charmante petite femelle Boston Terrier, et j'abonde dans votre sens à ce propos. C'est la lumière de mes jours, vous et moi, on se comprend parfaitement à ce propos.
Pour le reste, chacun son truc Geo. La différence entre nous, c'est que je n'exclus rien. Toute ma vie a été ainsi: si les choses se passent (je parle de relationnel) c'est très bien, si les choses ne se passent pas, c'est parfait aussi. Je suis aussi libéré des contingences que vous, juste je trouve ma position plus amusante et plus créative. Il m'est interdit de m'interdire, pour reprendre un vieux slogan qui sent bon les pavés sous la plage.
Je n'ai pas de problème avec le Viagra (Si je trouve que c'est sympa de passer par là, je ne vais pas m'en priver (et ça n'impacte pas ma sacro-sainte image d'homme). Concernant les femmes: les féministes, les intéressées, les emmerdeuses, il suffit de ne pas les choisir. Il existe tout de même pléthore de filles qui n'ont pas ces diverses tares. Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Pourquoi me priverais-je de moments de partage, de rires et de connivence, (ou de sexe) si ça n'impacte pas ma vie? Il faut certes se protéger (pas au sens préservatif, encore que), mais quant à son autonomie, son espace, ses temps, ses plaisirs impartageables.
Pas de raison.
Voila voila, quoi!
Bonne journée à vous ainsi qu'aux autres participants à ce petit échange de vue.
95 fois sur 100, Géo... Ça laisse plus de marge...
Et toutes ces confessions d'intervenants à partir d'un commentaire sur votre libido qui ne se voulait que galéjade, Freud, Jung et autres littérateurs à la rescousse, pff...
Allons Gilesbert,...
Il ne s'agit pas de confessions ou de confidence, presque toute la ville est au courant, pour ma part tout au moins! :-). Pour qu'il y ait confession, il faudrait qu'il y ait mystère (et boules de gomme).
Et puis, il existe, tant pour Geo que pour moi, un truc qui s'appelle la liberté d'expression... Et pour vous la liberté de la trouver mauvaise , de soupirer et de hausser les épaules.
That's all folks.
@ Géo,
J'aurais donc convoqué Carl Gustav et Sigmund ! A la bonne heure :-))
Au fond, mon idée était d'affirmer qu'on peut vivre des choses très prenantes sans passer obligatoirement par la case de la sexualité pure. Oui - au fond c'est ce que vous appelez la libido jungienne.
Si on n'est pas tout de suite branché sur la séduction et un aboutissement potentiellement sexuel, on est plus libre et en plus, on ne risque pas d'être déçu !
Ainsi, "l'homme qui regarde passer les femmes" et donc toute personne qui observe ses semblables, n'a pas à rendre de comptes sur ce qui se passe dans sa tête.
@ PDO
Comme vous, je pense que tout ça se passe d'abord dans le cerveau. Lorsqu'on aperçoit quelqu'un, je crois qu'il y a d'abord très vite le " ça m'intéresse - ça ne m'intéresse pas" et peut-être aussi le " dangereux-pas dangereux". Ensuite, des pensées plus précises.
J'aimerais juste relever que tous deux, d'après ce que vous écrivez, vous appréciez de discuter avec de jolies femmes, qui auraient les attributs nécessaires à vos yeux pour être séduisante.
Pour comprendre pourquoi cela peut se terminer en queue de poisson, il ne faut pas oublier que la femme en question peut avoir des "critères" à elle. P.ex. : mignon, jolie démarche, une lueur d'intelligence dans les yeux, pour vous citer.
A mes yeux, les hommes les plus séduisants sont ceux qui ne donnent pas l'impression d'être en manque, et qui ne cherchent pas de façon ostensible
un résultat immédiat ( qui aurait forcément la forme d'une partie de jambes en l'air ;-))). L'attitude agaçante des femmes qui ne sont pas immédiatement partantes pour l'acte qui tient tant à cœur à bien des hommes n'est pas qu'une attitude surjouée, mais fondée sur beaucoup de raisons biologiques et historiques, qu'on ne peut pas automatiquement laisser tomber sous prétexte qu'on est au XXIème siècle.
Mais je ne suis qu'un individu et quand-même consciente que tous les goûts sont dans la nature. Bien des femmes peuvent envisager les choses autrement et rechercher avant tout de brefs contacts sexuels et passagers.
"Bien des femmes peuvent envisager les choses autrement et rechercher avant tout de brefs contacts sexuels et passagers." Comme beaucoup d'hommes. En fait, la limite ne passe pas toujours entre hommes - femmes. Personnellement, justement, le sexe sans sentiment ne m'intéresse plus depuis longtemps, s'il m'a jamais intéressé. Il y a un parallèle à faire avec les voyageurs, le goût du voyage. J'ai passé une nuit à en parler en Angola avec un Portugais, grand voyageur, et grand amateur de conquêtes féminines. J'ai habité dans beaucoup de pays différents, surtout en Afrique, mais j'y ai habité. Je n'ai pas fait que les traverser en voyageant, et chaque fois que cela s'est passé comme ça, j'en suis resté frustré. J'aurais aimé être allé voir sur ces montagnes quel est le paysage que l'on voit de l'autre côté, me baigner dans cette rivière, explorer cette forêt. Le Portugais grand séducteur et voyageur pour voyager versus le Vaudois fidèle à l'histoire qu'il vit avec une dame et attaché à connaître l'essence du pays dans lequel il habite. Discussion passionnante...
Je ne l'ai plus revu et j'ai bien peur qu'il n'ait été tué par l'UNITA. Dommage, on aurait pu faire le bilan près de trente ans plus tard...
Dangereux/pas dangereux? peut-être.... mais dans le sens "je risque de me bruler les ailes et de briser mon petit cœur" ou au contraire "Il va me violer dans un terrain vague"? Quel est votre interprétation de "dangereux" donc? (juste pour mon édification personnelle, spas!
Oui je suis globalement d'accord avec votre intervention. Mais ce n'est pas la beauté - selon les goûts de chacun, j'ai bien compris - qui compte: c'est cette chose indéfinissable qui est le "charme". J'ai connu des Quasimodos qui avaient du mal à gérer leur planning Outlook!
En tant qu'homme, je serai bien davantage séduit par ce quelque chose qui sent un peu la poudre (une petite flamme un chouia perverse dans le regard, une manière de bouger, une sorte de réserve qui sied si bien à qui n'en pense pas moins...) J'imagine (non, je sais) que l'inverse est vrai aussi pour une femme: c'est réciproque.
Sans oublier l'humour, le plus corrosif possible: la vieille sagesse populaire qui consiste à dire "femme qui rit est à moitié dans ton lit" se vérifie sans faillir.
Tout ça, et plus encore, à une condition primordiale: il faut vraiment être profondément, naturellement comme ça. On ne peut pas truquer et donner une image fallacieuse, ça se sent tout de suite.
Vous semblez suggérer que le but est "d'emballer" et de coucher avec la victime présumée... ce n'est pas mon cas. et ce n'est peut-être même pas général. Quelqu'un qui me fait passer une bonne soirée lors d'un quelconque raout ou nous avons eu un vrai plaisir à échanger à fleuret moucheté n'a pas d'obligation de service après-vente. Mais j'adorerais un diner en tête à tête un jour prochain histoire de creuser un peu le personnage. Et un jour peut-être, ou alors pas du tout... ce n'est pas important. Mais si ça arrive ou pas, on est de toute manière gagnants tous les deux.
@PDO,
Le "dangereux-pas dangereux" était d'ordre tout à fait général. L'idée que l'on jauge l'autre très rapidement, par ce qui me semble être un réflexe atavique. C'est ainsi que l'on déciderait p.ex. à côté de qui on s'asseoir dans les transports en commun.
J'ai pensé à la partie de jambes en l'air parce qu'il avait été question de Viagra ! Et de l'idée que la femme avec laquelle on pouvait investir du temps et de l'énergie devrait être migonne. Je pense qu'il ne faut pas se restreindre aux beautés conventionnelles, car on s'interdit ainsi beaucoup de belles recontres. Et je comprends tout à fait qu'un Quasimodo puisse avoir du succès.
@Géo,
La comparaison avec le voyageur est vraiment bien trouvée. On comprend tout de suite les typologies.
Et je suis d'avis qu'il existe des voyageuses- baroudeuses tout comme des femmes qui feraient de petites escapades ou alors pas du tout.
Mais c'est aussi une question d'âge, de circonstances et de disponibilité. Une mère de famille vivant dans un village n'a pas la même énergie et liberté qu'une célibataire citadine. Moins d'occasions.
En cela, "Sur la route de Madison" est une histoire tellement emblématique. Je crois que ce livre/film a parlé à tant de personnes, parce qu'il s'y joue le scénario tragique du possible qui est en fait impossible.
Se lancer dans une nouvelle histoire, c'est prendre le risque de se brûler les ailes. Ce qu'on prenait pour quelque chose de léger peut s'avérer sérieux.
Et en cela, peut -être faudrait- il que je corrige ce que j'ai écrit plus haut à PDO : il peut y avoir un danger sentimental !
Je n'ai pas vu "Sur la route de Madison" mais je connais le pitch. Je ne veux pas dire que cela ne m'est pas arrivé, mais au bout du bout, il n'en reste pas grand chose. Je crois que ma plus belle histoire d'amour, c'est celle qui n'a pas vraiment eu lieu. J'avais 17 ans, et je rêve encore de la beauté de la fille. Une Genevoise, par ailleurs, rencontrée dans le train Munich-Lausanne et justement, Genève pour elle...
Mais justement, ce que je trouve agréable, pour moi, c'est d'avoir décidé de tirer un trait sur tout ça. Assumer de vivre seul et de ne plus s'appuyer sur la béquille que représente l'Autre. Cela a été difficile au retour de mon opération de la hanche mais j'y ai parfaitement réussi. J'ai l'expérience de plusieurs missions où j'étais seul face à tous les problèmes possibles et imaginables, cela aide et cela donne des idées. Le couple, cela a un petit côté infantilisant et protecteur. Et donc très positif, mais cela a plein d'aspects pervers. Vous n'avez qu'à observer les vieux couples d'un peu plus près, cela saute aux yeux.
Les rencontres amoureuses ont des hauts et des bas. Des hauts très hauts qui durent quelques minutes, des bas très bas qui peuvent durer des jours, voire de longues semaines...
Mais je ne parle que pour moi, j'insiste sur ce point.
Laissez cette jeunesse à ses dérapages. Moi j'aime la manière de voir et exprimer d'hommelibre. Notre temps n'est plus là, mais un homme qui aime regarder les femmes et si bien le décrire, ça me ramène à de très beaux moments et ma foi, ça en devient excitant.
Certes pour cela il faut avoir un homme aux "abords" et bien évidemment plus jeune.....car Géo est le reflet déprimant de trop nombreux hommes de son âge.
Par ailleurs, la tendresse qui accompagne ces merveilleux moments, à cet âge-là est un plus et il me semble bien dommage de s'en priver, quelque soit l'âge.
Merci hommelibre, c'est pour cela que je lis encore vos billets, et tant pis pour cette jeunesse, même voir les moins jeunes, qui se privent de ces délicieux moments de séduction; partagés quand vous répondez au regard, ou solitaire si vous ne le voyez pas.....mais ce sont des petits moments de bonheur qu'il est fout de brimer dans cette nouvelle vision du relationnel homme-femme.
Vous m'avez bien capté, Arnica, merci.
Erreur: message pour Corélande! Avec mes excuses.
Le danger sentimental... on ne vit pas sans risques, d'autant que fait partie de ce risque des moments inoubliables. Le "retour sur investissement" ( si j'ose dire) est tel qu'il ne faut pas hésiter: pour moi c'est banco. Même si on vit un scenario à la "Route de Madison" (et oui, ça arrive) ... j'aurais du dire surtout si c'est un scenario de ce type.
ceci dit, ça ne se joue pas sur une petite amourette non plus: la passion n'empêche pas de raison garder!
On pense à l'Allemagne romantique:
le beau, le bon, le bien
et retenons des commentaires le verbe "pratiquer"...!
Ou le "kalos kagathos" grec.... comme quoi, ça reste une valeur sure à travers les siècles.
"la passion n'empêche pas de raison garder!" Ah bon ? Vous avez mis le doigt sur ce qui nous sépare, PDO. Je n'y crois pas.
La passion, c'est tomber amoureux. Et le côté névrotique de toute passion amoureuse n'échappe probablement à personne...
Bien Geo. Je prends note du fait que vous n'y croyez pas. Nous avons donc des opinion divergentes.
Ce n'est vraiment pas un problème. Continuez sur votre voie et bon succès...