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Hayabusa 2 : rendez-vous sur l’octaèdre

Le Faucon est arrivé à destination près du Dragon de la mer. Il a le ventre gros de sa Mascot, boîte carrée qui verra bientôt le jour dans la nuit sidérale. Un programme chargé les attend autour de ce « dé » cosmique à huit faces.

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La deuxième sonde Hayabusa (Faucon pèlerin en japonais) est arrivée à sa destination, soit l’astéroïde Ryugu (clic sur l’image pour agrandir). Surprise: sa forme n’est pas sphérique comme supposé, mais presque cubique, ou plus exactement octaédrique. Soit comme un dé à huit face, ou comme un diamant.

Au programme: l’étude de ce nouvel astéroïde et le prélèvement de matière à sa surface. Cette matière sera rapportée sur Terre pour analyse approfondie. Cela nous rappelle la première sonde Hayabusa et son audacieux et problématique voyage vers Itokawa.

De retour sur Terre en 2010 elle avait rapporté quelques grains de matière de cet astéroïde, malgré quelques ratés dans sa mission.

Forts de cette expérience l’agence spatiale japonaise Jaxa à mis un point une nouvelle sonde: Hayabusa 2. Elle est aujourd’hui à environ 20 km de Ryugu et le scrutera à distance jusqu’en août. Une fois les meilleurs sites repérés elle lancera de petits atterrisseurs à la surface de cet objet au diamètre de 900 mètres.

C’est encore une mission étonnante qui se déroule à 300 millions de kilomètres. Une mission encore plus complexe et audacieuse que celle de Hayabusa 1. Il s’agit à nouveau de récolter de la matière et de la ramener sur Terre pour analyse approfondie. Mais le système a évolué. La courte vidéo ci-dessous synthétise cette mission et ses multiples aspects.

Le nom de l’astéroïde, Ryugu, est issu de la mythologie japonaise. Il signifie le dieu Dragon des mers. D’accord, la photo ne montre qu’un tas de vieux cailloux. Ça ne ressemble pas à un Jurassic Sky, un ciel originel peuplé de créatures mystérieuses.

 

 

hayabusa,ryugu,astéroide,jaxa,japon,espace,ciel,dragon,faucon,Apprendre de ses erreurs

Mais le Faucon pèlerin aura assez à faire sans cela. En particulier il balancera Mascot vers la surface, espérant qu’il tombera du bon côté (seul un bras peut le faire se retourner en cas de besoin). Mascot, pour Mobile Asteroid Surface SCOuT, est un atterrisseur en forme de boîte carrée dont les instruments serviront à recueillir des informations sur la nature de l’objet spatial.

« L’opération de largage de Mascot sera la phase la plus critique de la mission, en témoigne l’atterrissage raté de Philae, ce qui empêchait la station de communiquer avec la sonde Rosetta et d’être correctement exposée à la lumière du Soleil, et donc d’être alimentée en énergie. Cette mission était menée par l’Agence spatiale européenne. Cette fois, ce sont le Japon, l’Allemagne et la France qui sont à la manœuvre.

« C’est encore plus risqué que Philae, car on n’a aucun système de propulsion, aucun système d’encrage. C’est une boîte, que l’on va lancer à la surface et on a aucune idée de la façon dont il va atterrir », explique Aurélie Moussi, cheffe de projet pour Hayabusa 2. Ce côté un peu kamikaze est assumé, car il n’y a pas de projet à long terme avec Mascot : il n’y a par exemple aucun système pour recharger sa batterie. »

L’agence spatiale japonaise se lance donc dans un défi passionnant. Elle bénéficie de l’expérience de l’équipe qui était en charge de l’atterrisseur Philae sur la comète Tchoury.

Les difficultés et échecs partiels rencontrées par Philae et Hayabusa 1 sont utiles. Il y a toujours une part d’incertitude dans ces missions. On ne peut anticiper la totalité des conditions, qui nous sont largement inconnues.

Mais peu importe, on y va quand-même: dans la recherche spatiale comme dans une vie humaine, on apprend beaucoup de ses erreurs.

 

 

À Propos de Mascot: 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories : Science, Univers 6 commentaires

Commentaires

  • "aucun système d’encrage" Je crains une faute d'impression...à moins qu'ils aient envoyer Bangsy dans l'espace...

  • Il est clair que l`enjeu est l`exploitation miniere des astéroides. Tout ce dont on peut rever en matiere de minerais rares. Bien évidemment on n`enverra jamais de mineurs humains sur ces cailloux cosmiques mais le Japon sera bien placé s`il parvient a maitriser le transport car c`est déja un géant en robotique industrielle.

  • Absolument passionnant du point de vue scientifique. Merci!

    Et puis... ces 4 vers d'Apollinaire.

    Incertitude, ô mes délices
    Vous et moi nous nous en allons
    Comme s'en vont les écrevisses
    A reculons, à reculons.

    Bon week-end Homme Libre.

  • Ancrage, encrage... jolie collision, association d'idées amusante.
    Par exemple: l'encre des mots ancre les mots sur la page.

    Je n'ai pas vu la faute dans l'article, j'ai probablement dû la corriger automatiquement dans mon esprit, et la coller telle quelle.

  • @ Jean:

    La maîtrise du transport est une des clés pour la poursuite d'une utilisation commerciale des astéroïdes. Dans cette mission Hayabusa la sonde ramène quelques traces de poussière. De là à imaginer un convoi pour ramener le minerais il faudra encore attendre. Le mieux étant d'amener l'astéroïde près de la Terre pour qu'une exploitation commerciale soit envisageable dans un temps raisonnable et à moindre coût.

    L'exploitation commerciale est d'ailleurs la suite logique de l'exploration spatiale.

    Pour travailler à la surface, la robotisation est la solution: pas de ravitaillement en nourriture, pas de maladie, peuvent rester en surface dans le vide tant qu'ils fonctionnent, ne subissent pas les effet des radiations cosmiques nocive à fortes doses.

  • Bonjour Colette,

    Bien trouvé ces vers d'Apollinaire!
    :-)

    Bon week-end à vous aussi.

Les commentaires sont fermés.