Cette affaire fit grand bruit. En 2004 l’ONU annonçait les premiers réfugiés climatiques au monde au Vanuatu. On apprenait par la suite que c’était une fausse nouvelle. Aujourd’hui on continue à brandir le cas du Vanuatu comme le symbole d’une catastrophe climatique sans précédent. Mais ni la panique urgentiste ni la légende urbaine des réfugiés climatiques du Vanuatu ne tiennent devant la science. Venez, partons pour les îles.
L’ONU avait donné un puissant coup de pouce aux thèses alarmistes. Était-ce justifié? Partons vers l’État qui symbolise le risque de chaos climatique.
« Le Vanuatu s’est doté d’un ministère des Changements climatiques pour tenter de répondre aux problèmes incarnés par la montée des océans et l’érosion des littoraux, que l’on impute directement au réchauffement climatique. Les services météorologiques de l’archipel estiment que depuis 1993, le niveau de la mer a augmenté de 11 cm, soit deux fois plus que la moyenne mondiale. »
Voyons ce chiffre de plus près. 11 cm font 110 mm. De 1993 à 2017 (date de l’article), il y a 24 ans. Le niveau de la mer aurait donc augmenté de 4,6 mm par an (110 mm ÷ 24). Soit l’équivalent de 46 cm par siècle.
En 2014 un site de jeunes gens d’États insulaires du Pacifique, 350 Pacific, annonce même une augmentation de 6 mm par an. Soit 60 cm par siècle. Les jeunes qui croient cela ont bien de quoi flipper. Mais la source n’est pas citée.
Alors cherchons. Justement, une étude scientifique porte précisément sur cette région, les îles Torres, où en 2004 les 70 habitants du village de Lataw ont été déplacés de quelques dizaines de mètres, et qualifiés pour cela de « premiers réfugiés climatiques du monde ».
Pour mémoire le Vanuatu est un archipel volcanique subissant de forts mouvements tectoniques, avec des zones de subsidence (affaissement du sol, comme à Venise). L’étude date de 2011 et a été publiée par le Pnas. Elle porte sur la même période. Elle traite de l’élévation apparente du niveau de la mer par rapport aux côtes et de la subsidence des sols liée à la tectonique des plaques. Elle invalide les chiffres précédents.
Extrait de la présentation:
« Nous montrons ici que les mouvements verticaux des îles Torres eux-mêmes dominent l’élévation apparente du niveau de la mer observée sur les îles. De 1997 à 2009, le niveau absolu de la mer a augmenté de 150 +/- 20 mm. Mais les données GPS révèlent que les îles se sont affaissées de 117 +/- 30 mm au cours de la même période, ce qui a presque doublé l’augmentation apparente graduelle du niveau de la mer.
De plus, les grands tremblements de terre qui se sont produits juste avant et après cette période ont provoqué plusieurs centaines de mm de mouvement vertical soudain, générant des changements apparents du niveau de la mer plus importants que ceux observés pendant toute la période intermédiaire.
Nos résultats montrent que les mouvements verticaux du sol doivent être pris en compte lors de l’évaluation des risques de changement du niveau de la mer dans les régions tectoniques actives. »
En douze ans le niveau de l’océan n’a donc pas augmenté de 13 à 17 cm, soit de 1,1 à 1,4 cm par an (1 mètre 40 en cent ans).
D’après cette étude il reste de 2 à 4 cm d’élévation pour cette période de 12 ans. Lesquels peuvent s’expliquer par les séismes forts et fréquents dans cette région:
« … les grands tremblements de terre qui se sont produits juste avant et après cette période ont provoqué plusieurs centaines de mm… »
Plusieurs centaines de mm, soit plusieurs dizaines de cm? De quoi perturber les mesures sur l’élévation des océans. Néanmoins la part d’élévation liée au réchauffement a été globalement quantifiée, croit-on. Ainsi: « … la température moyenne de la Terre s’est élevée de 0,6 °C, augmentation qui a provoqué une dilatation de la couche océanique des mille premiers mètres de 15,6 cm. » Selon cette annonce, l’élévation du niveau des océans est due à la dilatation, pas à la fonte des glacier ni des calottes.
Certaines constructions de la capitale Port-Vila étant à fleur d’eau (image 2), il paraît inévitable que les fluctuations naturelles puissent un jour provoquer une submersion.
Selon une autre étude, non exhaustive mais significative, le niveau mondial des eaux monterait de 0.8-0.9 mm par an, soit 8-9 cm en 100 ans.
Pas loin de là aux îles Kiribati, l’élévation est de moins de 1 mm par an pour la dernière décade. Pour une plus longue période la tendance est nulle en moyenne des différents marégraphes.
Quand aux 70 habitants du village de Lataw, il est abusif et malhonnête de les nommer des « réfugiés ». À toutes les époques les êtres humains se sont adaptés au climat et aux conditions météorologiques changeantes. Au plus ils sont déplacés.
Oui mais les ouragans vont noyer les îles, dit-on aussi.
« Les cyclones sont chaque fois plus intenses et se produisent de plus en plus souvent hors de la période habituelle », indiquait un représentant du ministère des Changements climatiques du Vanuatu à Greenpeace à la veille de l’arrivée de la tempête Donna au début du mois de mai 2017. »
D’ailleurs Pam, en 2015, ne fut-il pas le plus puissant jamais cyclone vu dans la région du Pacifique? Eh bien non.
Ces déclarations sont inexactes ou délibérément fausses. D’ailleurs les image 3 et 4, du MetService de Nouvelle-Zélande, montre que tant le nombre que l’intensité des cyclones sont à la baisse depuis 50 ans.
Et pour l’océan, l’image 5, du gouvernement australien, confirme qu’il n’y a pas d’augmentation significative de niveau, seulement des variations multi-décennales ou indéterminées. Où est la montée catastrophique des eaux?
Entre les déclarations publiques et la réalité climatique il y a donc un fossé. Cet article paru dans Cairn info confirme le faible impact du réchauffement sur l’archipel du Vanuatu et la prévalence des causes naturelles déjà connues et inhérente aux particularités de ces îles.
« S’il contribue à la montée des eaux, le réchauffement climatique n’a pas le rôle dominant qui lui a été attribué dans les inondations observées aux Torrès. En effet, les mouvements tectoniques soudains (séismes) ou plus lents nommés intersismiques (entre les séismes), ainsi que des variations temporaires du niveau marin dans le bassin Pacifique liées par exemple à l’oscillation australe (El Niño et La Niña) sont les principaux responsables de la rapide montée des eaux observée sur la période 1997-2009. (…)
Aujourd’hui essentiellement côtiers, les Torrésiens ne l’ont pas toujours été. Ils sont plus sensibles aux changements environnementaux littoraux que du temps où ils résidaient à l’intérieur des terres. »
Ce « du temps où ils résidaient à l’intérieur des terres » laisse penser que ceux d’avant, leurs ancêtres, savaient déjà ce que nous semblons découvrir aujourd’hui. Ils connaissaient les aléas de la nature et la vulnérabilité des littoraux. Ils se déplaçaient et s’adaptaient en conséquence.
Enfin le site ThinkHazard, qui liste les risques naturels dans le monde, précise:
« Le changement climatique est susceptible d’affecter la stabilité des pentes et de la roche mère du fait de l’évolution du régime des précipitations et/ou des températures. Il est difficile de déterminer où et quand d’importantes avalanches de pierres pourraient se produire à l’avenir, car cela dépend des conditions géologiques locales et d’autres facteurs non liés au climat. »
Beaucoup de précautions de langage pour dire qu’on n’en sait rien. Sinon que le risque majeur identifié n’est ni les ouragans, ni la submersion, mais les glissements de terrains. Avec des montagnes pentues et du déboisement, ce n’est pas étonnant.
En inventant des réfugiés climatiques, régulièrement mentionnés, sans fournir aucune preuve scientifique, l’ONU s’est plantée sans jamais revenir sur cette grossière erreur. Mais elle a aussi, malheureusement, donné à l’époque un gros coup de pouce aux climato-crédules et aux apocalyptiques, en plein essor après le succès mondial de l’autre légende urbaine: le réchauffement en crosse de hockey de Michael Mann.
Les faits actuels montrent que le réchauffement planétaire est lent et s’inscrit dans des variations multi-séculaires et/ou multi-millénaires. En l’état il n’y a pas de signe annonçant une urgence climatique.
D’ailleurs, concernant le Vanuatu, l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) affirme: « Les mesures les plus réussies que nous ayons prises en matière de protection des côtes ont plus porté sur la restriction des activités humaines et animales inadaptées et non durables dans la zone côtière que sur une réaction directe à la hausse du niveau des océans ou aux tempêtes. »
Nous pouvons penser l’avenir énergétique et environnemental sans flip ni précipitation hasardeuse, afin de réfléchir à tous les aspects. Et si le réchauffement continue pendant ce siècle, nous devrons nous adapter – de nombreuses recherches vont déjà dans ce sens.
Pas de précipitation donc. Des décisions pouvant engager l’avenir pour des siècles ou des millénaires, et pour des dizaines de générations, ne peuvent être prises dans la panique, l’angoisse ou l’affolement. La peur sert à soumettre et contraindre, ou à foncer droit dans le mur.
Il n’y a pas d’urgence. Nous devons prendre le temps de réfléchir et débattre encore, observer, améliorer ce qui peut l’être sans casser la baraque ni changer tout le sytème.
Et surtout, quoi que nous fassions, les capacités énergétiques doivent être maintenues, pour les hôpitaux, pour la recherche, pour la vie quotidienne. C’est une priorité « radicale ».
Commentaires
"la subsidence des sols liée à la tectonique des plaques." Inutile de parler en ces cas de subsidence. Les îles volcaniques ont été créées en une fois, puis la plaque tectonique a continué sa progression et le hot spot l'a percée à nouveau, créant ainsi une nouvelle île plus jeune...
Après cela, l'érosion fait son oeuvre. Une île volcanique est destinée à disparaître à court terme, géologiquement parlant...
Enfin, il est bon de rappeler à propos des mesures du niveau des mers que la marge d'erreur est de +/- 2 mètres.
La dilatation des eaux de 15.6 cm sur les premiers 1500m me paraît totalement du domaine de la géopoésie, comme disaient mes profs à l'uni...
la propagande sur le réchauffement climatique ça donne ça
https://www.wedemain.fr/La-raison-pour-laquelle-je-ne-veux-pas-d-enfant-Nous-sommes-trop-nombreux_a3677.html
Hola Homme Libre,
Grand merci pour cet article si riche en informations et qui remet les chiffres qu'on nous serine en perspective. Peu d'entre nous prennent le temps de vérifier, contraster (ce que devraient faire les journalistes, c'est leur boulot).
Bon week-end, hivernal ici.
Géo, si je me souviens vous avez participé à une discussion portant sur le marché de l'eau.... sur le blog de Hommelibre il y a quelques mois. Ce magazine pourrait vous intéresser.
https://www.arte.tv/fr/guide/20200104/
Main basse sur l'eau Arte Samedi 0:50
@leclerq
Attitude qui n'est partagée que par les Européens riches et "instruits", prêts à faire de la place à ceux qui se moquent totalement des prédictions (justifiées ou non) de la science ou qui sont soumis à des pressions trop fortes dans leurs propres contrées.
Voilà qui ressemblerait furieusement à une autre forme de "Grand remplacement", prédiction tant honnie lorsqu'elle fait référence à la religion.
Merci, Hommelibre, de remettre, article après article, et celui-ci ne fait pas exception, l'église au milieu du village... climatique! Bien à vous.