« Ces gens ont quelque chose que nous n’avons pas. Une volonté de diamant, une détermination dès le plus jeune âge. On n’arrive pas à ce niveau par hasard. C’est l’alliance des bonnes fées et du travail acharné. »
Les couples sur glace me fascinent. Leur quête de beauté est insatiable, incoercible. En si peu de temps, le temps d’un concours, ils entrent dans nos imaginaires. Ils éveillent des images de toujours, toujours actuelles.
Le couple français Papadakis-Cizeron tient la vedette. Personne ne la leur conteste. Ils enthousiasment le public et convainquent les juges. Ils se promènent sur les sommets depuis des années. Et cette année ils sont en or sur l’Olyampe.
17 ans ensemble. Une alchimie totale s’est établie entre eux. Depuis 17 ans ils passent des heures à se côtoyer, à partager des moments très particuliers. Il faut une forme d’amour pour se supporter ainsi, dans une discipline parmi les plus exigeantes qui soient.
Cela se voit sur leur visage, dans leurs gestes, dans la confiance inébranlable qu’ils ont l’un envers l’autre. Certains partenaires sur glace sont également en couple dans la vie. Cela se comprend. Ce qu’ils partagent par exemple lors d’une victoire est d’une intensité rare.
Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ne sont pas en couple. Lui est gay. Mais ils ont développé une complicité et une amitié exceptionnelles et partagent des moments que peu de couple connaissent, dit-elle.
C’est une collaboration mais c’est aussi une forme d’amour. Dans le patinage en couple il faut cet amour. Les partenaires ont besoin l’un de l’autre. Aucun ne prend le dessus, cela ne marcherait pas.
C’est aussi l’amour du travail bien fait. La finition technique du couple français est qualifiée d’impeccable.
Dans un reportage la patineuse Nathalie Péchalat dit d’eux: « C’est très beau, c’est très esthétique. Il y a une prise de risque mais qui ne sera pas mise en avant. Leur carte maîtresse n’est pas cela, c’est la beauté, l’élégance, la grâce, l’unisson. »
L’amour de la beauté. On peut débattre pendant des heures sur une définition de la beauté; eux, en six minutes, en font une démonstration si évidente! Cette beauté est comme quelque chose qui nous reconstitue dans notre intégrité (au sens d’unité intérieure), nous restitue à nous-même.
La beauté encore. Celle de Gabriella. De profil son visage est presque ingrat. Un grand nez crochu et un menton proéminent. Elle ne s’est pas faite refaire. Elle l’assume. Ce n’est pas l’important. Son sourire, ses regards, ses mains, ses mouvements, ses abandons, dégagent une grâce qui la font si belle, si touchante et séduisante en même temps!
Mais ce n’est pas que l’amour. Ces gens ont quelque chose que nous n’avons pas. Une volonté de diamant, une détermination dès le plus jeune âge. On n’arrive pas à ce niveau par hasard. C’est l’alliance des bonnes fées et du travail acharné.
Et au final, quand nous les regardons, cela semble si facile! C’est une belle histoire que Gabriella et Guillaume écrivent.
Mais parfois cela ne se passe pas ainsi. Kamila Valieva, en attente d’une décision sur l’accusation de dopage, a raté son dernier programme avec des chutes. Trop de pression, perte de confiance en soi, possiblement. Elle a craqué sur le Boléro de Ravel. Je trouve cela triste. À 15 ans l’épreuve est très dure.
Sa coach l’a ensuite sermonée, lui demandant pourquoi elle avait abandonné la bataille après la première chute. Pas de compassion mais toujours de l’exigence. Les champions ne s’éduquent pas comme des bisounours.
Mais elle reviendra, je l’espère. Elle a un gros talent. Son long corps et ses longues jambes lui permettent des figures originales et très esthétiques. Maintenant elle va devoir reconstruire une image publique abimée. Elle va devoir s’aimer.
Elle aussi aura peut-être, un jour, sa belle histoire.
Commentaires
Les anglais Diane Towler et Bernard Ford resteront le couple qui en 1966 avait révolutionner la danse sur glace !
Depuis cette époque, les couples n'ont cessé de présenter des spectacles d'une beauté à couper le souffle ... on reste bouche bée devant tant de grâce qui donne l'impression qu'ils patinent sans toucher la glace ...