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Oups ! La banquise de l’Antarctique yoyote de la touffe

Oups ! La banquise de l’Antarctique yoyote de la touffe.

Cette amusante expression s’applique plus aux personnes qu’aux choses mais le continent blanc le vaut bien. Car il nous surprend: sa banquise fait du yoyo. Je m’explique.

 

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Elle fond, elle ne fond plus (image 1, source).

On apprend par Arte que cette banquise s’étend, ce qui contraint les manchots empereur à aller de plus en plus loin de leurs petits pour trouver de la nourriture en mer. Elle s’étend parce que l’eau douce de fonte des glaciers gèle plus rapidement que l’eau salée. Explication ici, ou sur la vidéo en fin de note.  Ce serait une menace grave pour les manchots. Enfin si c’est vrai, car les infos sont contradictoires. Et il est facile de trouver le malheur quand on ne cherche que le malheur.

Le National Geographic, lui, affirme au contraire que la banquise fond et recule. La menace serait alors autre: les manchots n’auraient plus assez de lieux propices à leur reproduction.

« En Antarctique, la glace de mer fluctue considérablement mais elle a connu un déclin soudain au cours des cinq dernières années, atteignant son paroxysme en 2017, selon une étude publiée l’année dernière dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States. Elle est actuellement en cours de reconstitution mais elle demeure inférieure à la moyenne sur le long terme, et les modèles climatiques prévoient des pertes importantes et continues à la fin du siècle à moins que des mesures urgentes ne soient adoptées pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. »

 

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Alors elle fond ou elle s’étend? Qui croire? Ces deux affirmations sont totalement antinomiques. Quant aux modèles climatiques, on ne peut vraiment s’y fier. Et puis les manchots peuvent migrer, s’adapter, on n’en sait encore rien. S’adapter, ils l’ont déjà fait pendant les grandes glaciations.

Plus loin dans l’article on trouve ceci:

« J’ai peur que ces manchots ne subissent le même sort que les ours polaires. »

Mauvais exemple car les populations d’ours blancs se sont reconstituées (en image 2, manchots empereurs, source).

Mais voyons ce que dit de la banquise antarctique le site Conservation Nature.

« Si la banquise semblait gagner du terrain jusqu’en 2014, la tendance s’est brutalement inversée de 2014 à 2017, si bien que la banquise de l’Antarctique a réduit autant en 3 ans que sa cousine Arctique en 40 ans. Il apparaît aujourd’hui que l’Ouest du continent tend à se réchauffer, et donc que la banquise y diminue, tandis qu’elle tend à s’étendre à l’Est, en dépit du réchauffement climatique. »

Chiffres compliqués à vérifier, mais on apprend que la banquise a augmenté jusqu’en 2014 malgré le réchauffement.

 

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La partie ouest est la plus variable. Elle se situe au-dessus d’anciens volcans encore actifs. Et ici, un autre son de cloche de 2018:

« Selon une nouvelle étude, la fonte des plateformes de glace dans l’Antarctique occidental accélère et ralentit de manière périodique en réponse aux changements de température de l’océan. Ces variations naturelles sont susceptibles d’être exacerbées par le changement climatique. »

Et plus loin on retrouve El Niño, dont la manifestation en 2015-2016 fut la plus intense connue:

« Bien que la perte de masse de la calotte glaciaire ait augmenté pendant une période chaude, elle s’est stabilisée et, dans certains cas, a diminué pendant des phases plus froides. Ce cycle pourrait être lié aux variations naturelles d’El Nino bien plus au nord, dans l’océan Pacifique tropical. »

Enfin en 2015 une étude de la Nasa affirmait que l’Antarctique gagnait plus de glace qu’il n’en perdait. Dans ce cas l’Antarctique ne peut pas faire monter les océans puisque le gain de glace vient des précipitations donc de l’évaporation des océans – qui diminuent d’autant. En 2020 elle publiait une image (image 3) montrant les gains et pertes de glace.

Pertes en particulier dans la région tapissée de volcans sous-marins dont certains actifs. Intéressant de la comparer avec un autre document de la même Nasa (image 4) qui montre les tendances du XXème siècle. Les zones de gain et de perte ont changé, montrant que l’Antarctique vit, et les image 5 et 6 de la NOAA (source) en fin de note le montrent.

Les pertes sont également occasionnées par les tempêtes qui brisent la glace de mer, la rendant plus vulnérable.

Par ailleurs une perte rapide (quelques décennies voire siècles) de la calotte Antarctique est peu probable au vu de la masse et de la climatologie particulière de la région. Je vois plus dans l’Antarctique une sorte de tampon planétaire, comme El Niño est un accélérateur planétaire.

 

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Plus récemment encore, en 2019, le Giec (IPCC en anglais) publiait un rapport spécial confirmant celui de 2016 où il est écrit:

« Changes in Arctic sea ice have the potential to influence mid-latitude weather (medium confidence), but there is low confidence in the detection of this influence for specific weather types. Antarctic sea ice extent overall has had no statistically significant trend (1979–2018) due to contrasting regional signals and large interannual variability (high confidence). »

Traduction Google, dont je mets quelques mots en gras:

« Les changements dans la glace de mer dans l’Arctique peuvent influencer le temps de latitude moyenne (confiance moyenne), mais il y a une faible confiance dans la détection de cette influence pour des types météorologiques spécifiques. L’étendue de la glace de mer antarctique dans l’ensemble n’a pas connu de tendance statistiquement significative ( 1979 – 2018 ) en raison de signaux régionaux contrastés et d’une grande variabilité interannuelle (haute confiance). »

Les variations sont donc attribuées aux conditions naturelles du climat régional. Le réchauffement n’est pas invoqué. D’ailleurs l’Antarctique est moins sensible aux influences atmosphériques qu’aux aux courants océaniques.

Que penser? Que croire?

 

 

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Catégories : Environnement-Climat 0 commentaire

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