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Revoir l’éducation des garçons (3) : difficile périphérie

Revoir l’éducation des garçons (3) : difficile périphérie.

J’ai pris comme pierre angulaire de ma réflexion la dissymétrie femmes-hommes. Elle est marquée par la maternité, qui exige des protections particulières. Les hommes sont plutôt périphériques face à cette fonction première, même si leur participation y contribue.

 

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Elle y contribue en deux temps. Le premier temps est la fécondation. En soi le coït est court et il se suffirait sur le plan biologique. Mais les êtres humains ne sont pas des solitaires qui essaiment et dont les femmes partent seules dans la forêt pour élever leurs enfants. Ils doivent se séduire. Le second temps est l’après, la grossesse, la naissance, et la naissance d’une famille qui s’inscrit dans la durée.

Je parle ici du point de vue hétérosexuel pour simplifier l’écriture. Je présume que cela peut aussi s’appliquer aux autres formes de couples.

Une femme souhaite un compagnon sûr. Pas un homme qui va faire des petits ailleurs. À l’origine elle attendait aussi qu’il protège sa famille. De par sa plus grande force et le fait que perdre un homme pénalisait moins le clan que perdre une femme, un homme pouvait être exposé à la mort.

L’homme se sachant sacrifié par un déterminisme ancestral doit savoir qu’au moins on a besoin de lui. Une place dans l’intimité d’un couple et dans la socialité du groupe.

On pourrait dire que bien des femmes se sont également sacrifiées, et une partie de mon constat s’applique aussi à elles. Cependant sans les anciennes batailles où il se couvrait de gloire ou de boue, son rôle est devenu périphérique et cela lui est malaisé. Ceux parmi les hommes qui rêvaient d’être Icare chutent à nouveau.

 

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Les guerres mondiales ont montré que les femmes pouvaient faire tourner la machine économique sans eux.

De plus les dispositions sociales des pays développés font que les femmes ont moins besoin des hommes. Elles peuvent poser davantage d’exigences et de ruptures quand une relation se met à lui déplaire.

Aujourd’hui il faut ajouter la culpabilisation massive des hommes, qui permet au hasard d’une analyse historique biaisée de penser que les femmes peuvent enfin prendre une revanche sur leur « bourreau ». C’est en tous les cas le discours de nombre de féministes radicales.

La responsabilité des hommes en tant que chef de famille à l’époque et dans les pays où cela existait, était immense. L’image du patriarche dominateur n’est qu’un avatar de cette fonction. Si la femme trône par nature, de par la maternité, l’homme trône par élection, s’il le choisit et s’il est choisi.

Une notion doit dès lors habiter l’éducateur ou les parents: développer le sens de responsabilité des garçons. Les filles savent plus jeunes qu’elles ont une responsabilité, par les menstruations. Dès lors toute relation avec un garçon s’inscrit dans un possible que le garçon ignore totalement.

 

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Le garçon doit apprendre par une voie intellectuelle. Cette responsabilité porte sur différents points, dont (non exhaustif): la relation sexuelle – que fera-t-on le lendemain matin, que sait-on des désirs de la fille? Ou l’engagement dans une relation.

Il s’agit de plus que de transmettre des principes, il faut aussi les détailler, et les partager dans une action. Car un principe est parfois trop général, il doit s’appliquer à chaque situation, aux caractères, aux natures.

Mais quand on cherche à mettre en mots un principe on généralise forcément puisque le principe doit s’appliquer à tous et toutes sans distinction particulière. Aux parents de trouver l’équilibre entre la rigidité du principe et la souplesse de l’adaptation. Plus on va dans le détail des situations plus le principe général s’articule dans une complexité qui peut être saisie grâce à l’attention que l’on porte à l’enfant.

Quel que soit le principe ce sont les parents ou éducateurs qui en trouvent l’application adaptée.

Il y aura encore à dire sur la responsabilité. J’y reviendrai. Je ne ferai toutefois pas une liste des applications, cela se fait au gré de la vie, comme un marin qui connaît son cap grâce aux étoiles mais s’adapte aux vents et à la houle.

 

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Et dans le cas qui nous occupe cette notion de responsabilité est imprégnée par la dissymétrie des sexes, mais non comme un moule de bronze rigide (il y a trop de choses où femmes et hommes peuvent faire la même chose) mais comme une balise.

Jusque là rien de bien nouveau. Si l’idée est bonne peu importe qu’elle ne soit pas nouvelle. Ce qui change néanmoins est d’abord d’assumer que les filles et les garçons sont différents. D’ailleurs le titre de cette série est emprunté à une réflexion féministe parue dans Le Temps le 29 janvier 2018. L’universalité et l’indifférenciation des sexes a fait long feu.

On pourrait arguer de ce que l’humanité a évolué. Nous ne sommes plus au temps des clans et les hommes ont moins besoin de se sacrifier. Leur place peut être repensée. En effet. Quoique: il me semble que nous portons encore cela en nous, profondément. La guerre en Ukraine montre que majoritairement, ce sont toujours les hommes qui vont mourir pour leur patrie pendant que l’on protège les femmes et les enfants.

On peut éduquer filles et garçons à l’identique dans des domaines où l’équité est primordiale, tout en gardant des zones spécifiques à chaque sexe et en tenant compte de l’individualité de chacun et chacune.

Ces différences essentielles, formatrices et normatives, ne sont pas un si gros problème quand elles s’insèrent dans une pensée globale d’égalité en droit et en chances et donc de respect. Cela n’empêche par exemple pas un garçon d’être danseur étoile et une fille pilote d’hélicoptère.

 

 

PS: ici un site sympa sur « Comment être un étudiant responsable », avec des recommandations de base et bonnes à rappeler.

 

À suivre.

 

 

Note 1

http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2023/01/31/revoir-l-education-des-garcons-1-3336254.html

 

Note 2

http://leshommeslibres.blogspirit.com/archive/2023/02/11/revoir-l-education-des-garcons-2-3336795.html

 

 

Catégories : Philosophie, Repères, société 7 commentaires

Commentaires

  • "On ne naît pas femme, on le devient", disait notre chère Simone de Beauvoir. Eh bien non, ce n'est pas aussi simple que cela, si on en croit les expériences réalisées sur les jeunes singes, où l'on voit les mâles préférer les jouets mobiles et les femelles les peluches. "Chassez le naturel, il revient au galop", disait ma grand-mère qui n'avait pas lu Les livres de Simone. Et les trans ont beau faire, ils changent leur apparence, pas leur gènes.
    Mais les féministes ne l'ont pas compris (voir le lien sur "Le Temps"). Pour elles, c'est toujours le mâle qui fait le mal. Elles sont persuadées qu'elles vont pouvoir, par l'éducation des garçons, changer les comportements innés. On pourra peut-être supprimer le foot et le remplacer par la marelle dans les cours de récréation, mais on ne changera pas un garçon en fille. Et c'est heureux car il y a deux sexes qui n'ont pas forcément les mêmes intérêts, les mêmes motivations, les mêmes désirs, et ne font pas les mêmes choix. Une société de clones, non merci !

  • @hommelibre,

    Vous parlez de l'éducation parentale, et moi, comme toujours, je pense à l'école, au jardin d'enfants ou à la crèche !
    Ces lieux de socialisation, où des garçons qui n'ont pas de sœur se retrouvent à fonctionner avec des filles et vice-versa.
    Ce sont aussi des lieux de mixité sociale, où des enfants de toutes provenances se retrouvent en classe, au réfectoire et dans la cour de récréation.

    Longtemps, on a évité la mixité garçons-filles. La mixité religieuse ou sociale n'est pas non plus une donnée éternelle.
    Dans mon enfance, je suis allée dans une école primaire protestante pendant mes deux années en Allemagne.

    Je crois que la crèche et le jardin d'enfants ont un grand rôle à jouer dans l'apprentissage du respect mutuel. C'est fondamental. A cet âge-là, la différence filles/garçons n'est pas primordiale et je trouve que c'est un avantage.
    L'éducation à la vie en société va devoir s'opérer à beaucoup de niveaux et les garçons ne sont pas les seuls à devoir s'adapter. Et à cet âge-là, la communication avec les parents est essentielle.
    A l'école primaire, les filles apprennent à connaître le comportement des garçons lorsqu'ils sont en groupe, et vice versa.
    C'est étrange, mais les élèves se séparent spontanément par sexes. Peut-être pas à 100%, mais tout de même très significativement.
    Les règles et sanctions de l'école devraient s'appliquer pareillement à tous et toutes selon des critères qui sont expliqués aux enfants. Ces règles devraient protéger le garçon pacifique et cadrer la fille bagarreuse.

    Mais les enfants apprennent énormément de la simple observation de leurs camarades et une grande partie échappe aux yeux des adultes. Les enfants comprennent que mieux vaut être fort et avoir des copains que d'être seul et faible.
    Si un enfant est mobbé à l'école, c'est un défi épouvantable pour les parents. Et également pour les enseignants. De nouveau : contacts fréquents, pilotage en commun.

    Si les enfants savent qu'ils peuvent parler librement avec des adultes, se confier en cas de problème, ça peut vraiment bien se passer.
    J'ai vécu ma 9ème année dans une classe de filles et c'était vraiment ennuyeux. Les garçons que j'avais pourtant trouvé baveux et bêtes en 7ème et 8ème me manquaient terriblement. :- )))
    Ca m'a appris quelque chose sur la complexité de la réalité.
    Après cette année sans, je ne me suis plus jamais plainte des garçons, même s'il y aurait eu de quoi. :-)))))

  • lLes premières années me semblent aussi très importantes car l'enfant n'est pas encore dans les enjeux de sexe. Et l'observation des autres est formatrice, surtout si l'on peut en discuter avec un adulte.

    Si l'égalité reste en toile de fond on ne dira quand-même pas la même chose aux filles ou aux garçons.

  • Je viens d'entendre à la télé, par une "journaliste", le dernier terme à la mode pour désigner une femme: c'est désormais "PERSONNE MENSTRUÉE". Les petites filles, les toutes vieilles, les hommes et les garçons, on les désignera donc ainsi: "personnes non menstruées".
    Mais bon, il faudra quand-même trouver un mot quelconque pour désigner les personnes qui ont un "appendice" entre les cuisses (quand il est en sommeil). Idem pour celles dont l'"appendice" se réveillerait à la moindre provocation d'une personne menstruée... ou non menstruée (ça va de soi); ça devient foutrement con_pliqué !

  • Les conditions de travail sont particulièrement difficiles. C'est même souvent un travail à la chaîne. C’est également un travail pénible du fait du poids des obus. Ainsi, comme l’a décrit Marcelle Capy, journaliste féministe qui a travaillé dans les usines d’armement anonymement entre novembre 1917 et janvier 1918 publiée dans le journal La Voix des Femmes : « L'ouvrière, toujours debout, saisit l'obus, le porte sur l'appareil dont elle soulève la partie supérieure. L'engin en place, elle abaisse cette partie, vérifie les dimensions (c'est le but de l'opération), relève la cloche, prend l'obus et le dépose à gauche. Chaque obus pèse 7 kg. En temps de production normale, 2 500 obus passent en 11 heures entre ses mains. Comme elle doit soulever deux fois chaque engin, elle soupèse en un jour 35 000 kg. Au bout de ¾ d'heures, je me suis avouée vaincue. J'ai vu ma compagne toute frêle, toute jeune, toute gentille dans son grand tablier noir, poursuivre sa besogne. Elle est à la cloche depuis un an. 900 000 obus sont passés entre ses doigts. Elle a donc soulevé un fardeau de 7 millions de kilos. Arrivée fraiche et forte à l'usine, elle a perdu ses belles couleurs et n'est plus qu'une mince fillette épuisée. Je la regarde avec stupeur et ces mots résonnent dans ma tête : 35 000 kg »[4],[5]. On

  • Je ne pense pas que les deux guerres mondiales aient montré que les femmes pouvaient faire tourner la machine économique sans les hommes, pendant la première guerre mondiale il y avait les adolescents les hommes de plus de 50 ans et les prisde guerres dans les campagnes malgré cela la production agricole a baissé, en Aveyron la production de fromage de brebis à cessé, dans les usines

  • RTS, Forum du 27 mars, débat sur le sens des mots : drame familial ou « féminicide » ?
    Triste exemple de la domination du féministe de gauche dans nos sociétés : deux femmes hargneuses, coupant la parole et s’efforçant de monopoliser le débat, face à deux hommes timides et trop polis.

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