Saga du CO2 (16) : le grand envol du charbon.
Si même Greenpeace est d’accord… L’Allemagne a rouvert tout grand des centrales à charbon, pour remplacer le nucléaire abandonné. Grâce aux Verts, ce pays devient de plus en plus polluant et émetteur de CO2.
Greenpeace le déclare:
« La réouverture de centrales à charbon Outre-Rhin est « amère, mais inévitable. »
Amère, inévitable, une sémantique trompeuse. Car il faudra toujours des centrales à gaz ou charbon pour pallier aux intermittences de l’éolien et du photo-voltaïque. Si l’on ne l’anticipe pas, la société exemplaire et vertueuse pourrait s’effondrer en 6 semaines.
Je ne suis pas fan de collapsologie, pas plus que des prédictions anxiogènes. Mais si nous en arrivons à 100 % d’énergies intermittentes nous serons en grande précarité. Imaginons un méga anticyclone d’hiver, comme il en arrive toujours.
Pendant disons six semaines (une durée plausible) il n’y a plus de vent. De Saint-Malo à Varsovie et de Nottingham à Florence, les modernes moulins à grandes ailes sont à l’arrêt. Leurs pales portent pâle.
Cet anticyclone centré sur l’Angleterre provoque un courant sibérien d’est avec des températures glaciales, jusqu’à - 15° à Orange. Le port de Valence est dans les glaces. Certains installent des braseros dans leur appartement.
À cela s’ajoute naturellement une couche durable de stratus sur la majeure partie de l’Europe, qui rend inopérants les panneaux solaires.
La production électrique chute rapidement et de manière dramatique. Il n’y a qu’une heure de chauffage par jour, des entreprises sont immédiatement en arrêt technique avec interruption des chaines de montage.
Les montagnes de batteries permettant de stocker une partie de la production intermittente sont épuisées en quelques jours, voire quelques heures.
L’électricité est rationnée. Les laboratoires médicaux et autres perdent des recherches en cours depuis des années. Les chaînes du froid sont interrompues et des millions de tonnes de nourriture perdues dès la première semaine des restrictions.
Tout se désorganise, des patients mal suivis et des personnes faibles meurent par brassées. Les services ne répondent plus. Internet, gros poste de consommation, est limité, les transactions en ligne (bancaires et autres) deviennent aléatoires. Les transports, la communication, les divertissements, tout se réduit à peau de chagrin. L’avenir des générations futures pourrait alors être de garder des chèvres au Larzac, de fabriquer des bougies ou d’émigrer en Arabie Saoudite pour dénicher un job sur un chantier.
Pour éviter une telle catastrophe il est indispensable d’anticiper et de mettre en place une infrastructure adéquate. Il faut, en parallèle aux intermittentes, une énergie stable, rapidement réactive et pilotable à souhait, et quantitativement suffisante. Gaz, biogaz, charbon, nucléaire, à voir.
Donc l’exemple allemand, bien qu’en apparence totalement contradictoire avec une société vertueuse, est très intéressant. Il préfigure l’avenir de la plupart des pays. Et je ne parle ici que des pays déjà développés.
Quel devrait être le pourcentage d’énergie non-intermittente pour pallier aux inconvénients prévisibles de l’éolien et du solaire? Aux ingénieurs de le dire. Mais mon exemple de long et puissant anticyclone hivernal montre qu’il ne faut pas sous-estimer le risque de panne « naturelle ».
Dans cette perspective la décision française de diminuer sa production électrique d’origine nucléaire est un non-sens. Grâce à son parc de centrale la France est un pays très peu émetteur de CO2. Elle pouvait exporter de l’énergie et en tirer des revenus.
La pression des écolos-politiques et en arrière-plan l’abandon de la souveraineté nationale poussent les gouvernements à une posture suicidaire. L’urgence climatique est une folie destinée à décérébrer. On ne devrait pas tout changer avec si peu d’anticipation.
Je ne suis pas opposé à une évolution, c’est naturel, il y en a déjà eu tant dont les résultats nous bénéficient collectivement aujourd’hui. De plus la disparition un jour ou l’autre des réserves de gaz et pétrole obligeront à en trouver d’autres.
Mais prenons un peu plus de temps. Je refuse et ne crois pas à l’échéance 2030, supposé point de basculement climatique. Greta Thunberg en avait fait un cheval de bataille:
« Vers 2030, nous serons en situation de déclencher une réaction en chaîne irréversible hors du contrôle humain, qui conduira à la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. »
Sur quels antécédents se fonde-t-elle pour affirmer quelque chose d’aussi improbable? Ce qui a réellement et durablement changé le climat ce sont des événements extrêmes d’une ampleur inégalée, comme la chute d’un météorite il y a 66 millions d’années.
Ou comme la longue éruption des trapps du Deccan vers la même période. Selon Wikipedia:
« Les épisodes éruptifs les plus longs ont pu durer plusieurs années, et se sont succédés de manière répétée pendant une période d’une durée estimée entre 30 000 ans5 et un million d’années pour former les trapps. »
N’ayant pas nous-mêmes ni nos aïeux fait l’expérience d’un basculement sans retour, nous n’en connaissons que les projections théoriques. La possibilité d’irréversibilité du réchauffement me paraît également très discutable.
Je peux me tromper, mais je pense qu’un système complexe doit, pour assurer sa pérennité, disposer de mécanismes de retour. Ce que l’on nomme des rétroactions négatives, qui ramènent une modification à sa norme précédente.
J’ai par exemple déjà mentionné les tempêtes et ouragans, climatiseurs naturels de l’atmosphère. Ils sont utiles, il ne faut pas les craindre mais y adapter nos constructions.
De toutes façons si la théorie de la cause principalement voire exclusivement anthropique du réchauffement est juste (ce qui n’a pas encore emporté mon adhésion), celui-ci continuera et passera les 2 ° dans tous les cas de figure.
Il faut donc prévoir et s’adapter. D’autres avant nous l’ont fait lors des précédents optimums de l’Holocène. Pourquoi le GIEC doute-t-il aujourd’hui des capacités humaines d’adaptation?
Adapter certaines infrastructures comme les digues, adapter la gestion de l’eau, adapter les cultures à plus de chaleur (et peut-être plus de sécheresse), adapter les villes et les constructions, entre autres.
Le climat change comme il a toujours changé et nous devons faire avec. La vie sur Terre n’est pour autant pas en train de s’éteindre, comme l’affirme avec déraison le groupe Extinction Rébellion. Nourris à ce lait amer, les jeunes générations sont emportées dans un maelström étourdissant et angoissant. Et comme ceux qui doutent sont mal vus et dénigrés et que règne un conformisme massif, ils n’écoutent qu’une seule voix.
Le GIEC affirme que le réchauffement va trop vite pour pouvoir s’adapter. Il recommande d’accélérer les procédures de transition vers la décarbonation. Comment le croire, alors que la plupart des prédictions alarmistes ont été démenties?
La banquise arctique n’a pas disparu en 2015 comme l’annonçait Al Gore, devenu millionnaire du climat; les famines annoncées dès les années 1970 n’ont pas lieu plus qu’avant, et pour des causes de conflits plus souvent que de climat; les ouragans ne sont pas plus nombreux ni intenses.
Et puis le réchauffement libère des surfaces cultivables plus haut vers le nord (Sibérie par exemple) et la végétation de la planète augmente grâce au CO2. Entre autres.
Pendant ce temps l’Allemagne « carbonise » l’atmosphère. C’est comme ça, les décisions précipitées.
Notes précédentes sur ce thème ici.
Commentaires
Il faut du courage aujourd'hui pour mettre en doute le catastrophisme des extrémistes du climat. Il faut bien entendu tenir compte du réchauffement et prendre des mesures préventives. Mais je crois aussi aux possibilités d'adaptation de l'humanité. Par contre, je n'ai aucune confiance dans l'écologie qui détruit le nucléaire qui est à la fois capable de fournir une énergie non polluante et suffisamment puissante pour électrifier tous les moyens de transports écolos. Avec l'exemple de l'Allemagne, on voit bien que le choix nucléaire français était la seule solution pour une transition énergétique écologique. Malheureusement, les dirigeants successifs ont saboté cet atout pour des raisons idéologiques et politiques. Une prise de conscience tardive sera-t-elle suffisante pour assurer l'avenir ?
Bonjour Homme Libre,
Vous faites de la collapsologie inversée ! :)
Je n'adhère pas du tout à cette vision du futur, qui est dû à mon sens à une méconnaissance de ce qui est en train de se produire actuellement à vitesse grand V partout sur la planète.
Les investisseurs liquident leurs intérêts actuels et les nouveaux secteurs se développent. Le temps que toute la société ait compris à quel point la transition énergétique vers les ENR promet un retour sur investissement puissant, et alors nous basculerons, Nous allons abandonner l'industrie du pétrole et du charbon pour celle du carbone et des renouvelables.
Nous ne diminuerons pas nos émissions, nous serons NÉGATIFS. Pour l'énergie, rendez-vous compte, avec les technologies actuelles 2% des terres émergées en photovoltaïque suffirait à répondre à 100 % de la consommation totale d'énergie mondiale. Or on est en train de multiplier par 4 l'efficacité du PV dans l'avenir.
On devrait donc pouvoir éviter les scenarios les plus sombres du GIEC grâce à ces ENR que vous vouez aux gémonies...
Non seulement les énergies renouvelables sont en progression exponentielle (on installe plus chaque année aujourd'hui que tout ce qui avait été installé il y a 10 ans et on a installé plus en 2022 qu'en plusieurs années avant et en 2023 on va installer autant que tout ce qui est déjà installé) mais leurs technologies aussi. L'éolien produit presque 3x plus qu'il y a 20 ans et on a des puissances 10x supérieures.
Le photovoltaïque produit aujourd'hui au moins 4x plus qu'il y a 15 ans. Il produit plus tôt, plus tard, mieux avec de l'ombre ou du brouillard, il est moins sensible à la chaleur, sa fabrication nécessite moins d'énergie, etc...
L'hydrolien et le houlomoteur se développent partout, la première centrale osmotique va démarrer en juillet, en 2030 nous allons entrer dans l'ère du solaire spatial, etc... etc...
Et en parallèle de tout ça des nouvelles technologies d'absorption du CO2 et de son utilisation apparaissent tous les jours, on est passés de plusieurs centaines de projets CCUS en 2020 à plusieurs milliers aujourd'hui.
L'Australie envisage 80 % d'ENR en 2030, tandis que l'Autriche ce sera 100 % et les USA 70 %. Ça va très très vite et c'est exponentiel. Dans 10 ans le monde aura radicalement changé et basculé dans la transition écologique. Il ne se vendra pour ainsi dire plus de véhicules thermiques, la courbe de consommation du pétrole sera inversée, le charbon aura reculé drastiquement...
Je vous invite à lire les derniers rapports de RTE et de l'AIE à ce sujet, très explicites.
Si on ajoute à cela que l'influence écologique va progressivement déporter l'utilisation des énergies fossiles vers des représentations de type name&shame, je pense que les points de bascule seront franchis beaucoup plus vite que prévus.
Il y a une rationalité dans le business qui va au-delà de la simple accumulation. Les investisseurs le savent et sont sensibles aussi aux opinions des consommateurs (60% de la population mondiale est inquiète de la dérive climatique).
https://tecsol.blogs.com/mon_weblog/2023/03/les-enr-re%C3%A7oivent-une-attention-nouvelle-partout-dans-le-monde-selon-le-nouveau-rapport-de-ren21.html