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Égalité salariale : les Suissesses au paradis ?

Égalité salariale : les Suissesses au paradis ?

Hier, journée de la grève féministe, le public prenait connaissance d’une très récente étude réalisée en Suisse. Selon l’article du Blick, « Il n'y aurait pratiquement aucune inégalité salariale entre hommes et femmes en Suisse. »

 

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Ah mais que, cela fait des années que je le dis, et pas que moi! Cette fois l’étude vient de l'Université de St-Gall. Elle a été commandée par l'Union patronale suisse (UPS).

Selon cette étude, basée sur l’analyse de 461 entreprises de plus de 100 salariés, et sur l’analyse de 615 autres entreprises, il n’y a pas d’inégalité systémique. Pas d’effet de genre dans 9 entreprises sur 10 parmi celles soumises à la loi, et globalement 99,3 % respectent la loi sur l’égalité.

« L’Université de Saint-Gall a rassemblé 615 analyses pour les employeurs. Cela correspond à 10% des entreprises soumises à l’obligation d’analyse. Au total, 89% d’entre elles n’ont pas montré d’effet de genre, comme l’a fait savoir l’organisation patronale mardi. Les 3,3% des différences de salaires entre hommes et femmes sont demeurées sans explication. »

Quoi, une étude payée par les patrons? De quoi permettre une remarque d’Églantine Jamet, une féministe professionnelle en débat sur le Forum de la RTS (vidéo en bas de note, le débat commence à 32’22’’ la remarque est à à 50’30’’). Elle conteste évidemment, mais n’apporte aucun élément de preuve, par contre elle perd un de ses fonds de commerce.

Du côté de l’UPS, selon Léman Bleu:

« Sophie Dubuis commente cette enquête: «La méthodologie que nous avons choisie grâce à l’université de St-Gall va faire une différence au sein de l’entreprise. Elle va considérer le parcours des gens, leurs compétences linguistiques, ce qui n’est pas le cas d’autres enquêtes qui sont beaucoup plus empiriques. Elle est beaucoup plus précise et pragmatique» souligne la membre du comité directeur de l'UPS. »

 

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Du côté du collectif de la grève féministe on conteste. Selon Léman Bleu toujours:

« Au-delà de la méthodologie, le collectif de la Grève féministe s’inscrit en faux contre les conclusions de l’étude: «Le problème va bien au-delà de la discrimination salariale non-expliquée, dont fait état cette étude. Le problème c’est plutôt que ce sont les métiers où travaillent une majorité de femmes qui sont très fortement sous-valorisés» martèle Anne Fritz, membre du collectif. »

Attendez: on parle de femmes adultes, libres, ayant choisi elles-mêmes leur métier. Pourquoi choisissent-elles ces métiers? Faut-il les contraindre à être cadres de multinationales pour qu’elles soient considérées par les féministes? Et quid des hommes dans ces mêmes métiers? Ils ne sont pas mieux payés.

3.3% de différence non expliquée? D’autres études en France arrivent quasiment à la même conclusion. Les féministes continueront-elle à nous chambrer sur ce thème? Elles aiment tant se présenter en porte-voix de victimes supposées, ici inexistantes sauf exception au cas par cas.

3,3%: pourquoi quand-même, et même si c’est insignifiant, quelle en est la raison? Oh, les hommes entre eux ont parfois plus de différence pour un même poste, en raison de primes, de productivité individuelle, de régions, de secteur, de type d’entreprise. Alors ces 3,3 % résiduels trouveront une explication, pas de souci.

La bonne nouvelle qu’elle annonce est que dans les entreprises de plus en plus d’hommes jeunes résistent au diktat féministe (à 43’29’’).

Être patron vous rend automatiquement suspect dans les stéréotypes féministes – euh, non, pas féministes, mais socialistes, car cette grève est une grève de gauche comme le suggère le titre du débat. Excluante, clivante, selon le journaliste. J’ajoute: une sorte de colonialisme politique non dissimulé sur un sujet qui n’appartient à personne (inégalité). Une OPA sur la victimisation. Une appropriation culturelle, une écriture gauchie de l’Histoire. Une pseudo-réflexion fermée sur elle-même.

10, 20, 30, 40 % d’inégalité salariale? C’est définitivement hors-sujet.

3,3%, ce sera mon chiffre du jour.

 

 

 

 

 

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Catégories : Féminisme 6 commentaires

Commentaires

  • D'abord, remarquons le biais habituel de Forum : la gauche est presque toujours favorisée dans des débats à trois contre un, voire quatre contre un.
    Ici, la version de l’égalité pour Forum : deux féministes très à gauche contre une féministe modérée de droite.
    "Une écriture gauchie de l'histoire" : en effet , à la fin du débat, Eglantine Jamet, la féministe "non politique" et néanmoins de gauche conclut que pour faire avancer l'égalité, "il faut comprendre le système" donc, sous entendu, être de gauche, cqfd.

  • C'est le journaliste lui-même qui fait allusion au commanditaire de cette étude. Pourquoi ne va-t-il pas plus loin? Il pourrait demander en quoi cela pourrait être objet de suspicion. Au final cette question est bien escamotée, alors qu'elle est un point majeur des revendications féministes.

  • Monsieur Goetelen,
    Pourquoi tout ce verbiage inutile ? Vous l'avez dit; "Attendez: on parle de femmes adultes, libres, ayant choisi elles-mêmes leur métier. Pourquoi choisissent-elles ces métiers? Faut-il les contraindre à être cadres de multinationales pour qu’elles soient considérées par les féministes? Et quid des hommes dans ces mêmes métiers? Ils ne sont pas mieux payés."
    Et la liberté et la responsabilité individuelles ? Pourquoi la gauche veut-elle absolument nous mettre dans un système ?

  • Bonne question. On prétend défendre la plus complète liberté individuelle, mais cette liberté exclut l'espace intellectuel nécessaire pour qu'elle se déploie.

  • Cette étude remet les pendules à l'heure, en particulier sur les choix effectués par les femmes. D'abord, il faut savoir que les filles réussissent mieux que les garçons à l'école. Leurs possibilités professionnelles sont donc plus élevées. D'ailleurs, dans les premières années, elles gagnent en moyenne plus que les hommes. L'inversion des salaires s'effectue avec l'arrivée des enfants (voir l'Insee). La tendance féminine est alors multiple : prendre un temps partiel ; choisir un métier plus en rapport avec la possibilité de voir les enfants et donc aussi éliminer les postes à responsabilités ; travailler dans une entreprise plus proche du domicile même avec un salaire plus bas.
    Donc, inutile de chercher une quelconque discrimination derrière le différentiel salarial. D'ailleurs, si les patrons pouvaient moins payer une femme pour le même boulot, ils n'emploieraient que des femmes, ce qui n'est pas le cas.
    Mais les féministes, bien entendu, refusent de voir la responsabilité féminine quant à l'écart genré des revenus. Après avoir accusé les patrons, elles accusent le patriarcat et ses stéréotypes qui soumettraient les femmes, en les obligeant à prendre les postes les moins rémunérés. Sauf que cette idée est sexiste car elle dévalue les femmes qui sont, autant que les hommes, capables de voir où est leur intérêt. Merci à Homme libre pour avoir fait la lumière sur ces bobards.

  • Là où je travaille, soit une administration publique, il n'y a strictement aucune inégalité salariale, à poste et temps de travail égaux!

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