Violences féminines : malaise dans le genre.
Un récent rapport accuse la virilité masculine. Elle coûterait plus de 9 milliards de francs à la Suisse, 100 milliards d’euros à la France. Ce chiffre est le résultat d’un calcul compliqué.
« Pour obtenir ce chiffre, l’équipe de Rethinking Economics Lausanne a soustrait le pourcentage de femmes prévenues pour chaque crime à celui des hommes, a multiplié ce résultat par le coût des crimes - soit, le coût d’une infraction - puis l’a multiplié au nombre de victimes l’année en question. »
Par quoi la virilité est-elle définie?
« En fait, tout un tas d’attributs physiques et moraux qui s’expriment par des comportements de domination, de violence, de discrimination ou de non-respect des règles et tout ceci au détriment des femmes mais aussi des hommes. »
Et pourquoi cette accusation qui généralise tous les hommes à travers la notion de virilité? Pourquoi réduire la virilité à cette caricature? Les personnes violentes, femmes ou hommes, sont violentes. Pas toujours de la même manière mais pas toujours de manière moins méchante.
On a longtemps dit que la violence physique est causée principalement par des hommes. C’est vrai en partie mais les choses semblent évoluer.
D’abord, pourquoi les hommes se montreraient-ils plus violents que les femmes? Deux facteurs semblent en jeu: la plus grande force physique moyenne des hommes, et leur fonction de guerriers-gardiens qui imprègne encore leur culture.
L’éducation des garçons, faite par les mères plus encore que par les pères, les prépare à utiliser la force. Les mères comptent sur la force de l’homme. De même, dans les familles d’antan la mère assignait au père les tâches de répression que, pour diverses raisons, elle rechignait à tenir.
Elles se battent par procuration, en quelque sorte. Parfois l’homme est le bras armé de la femme.
Cependant certains hommes utilisent leur force dans des buts malintentionnés: voler, frapper, tuer. Les femmes étaient longtemps à l’écart de cela, semble-t-il. Encore aujourd’hui les violences dans le couple sont traitées presque uniquement dans la perspective de la femme victime, jamais de l’homme.
La sociologue féministe canadienne Marianne Chbat en fait le constat en 2019:
« La violence exercée par les femmes demeure une problématique absente de l’espace public et peu documentée sur le plan scientifique . Or, dans les faits, plusieurs études populationnelles ont démontré qu’en contexte conjugal, les hommes pouvaient eux aussi être victimes de violence. À cet effet, des enquêtes récentes au Canada démontrent qu’une proportion similaire de femmes (3,5 %) et d’hommes (4,2 %) ont déclaré avoir été victimes de violence physique ou sexuelle infligée par un conjoint actuel ou ancien entre 2009 et 2014 . »
Toutefois les raisons des unes et des uns diffèrent. L’homme serait violent presque par nature, sa nature supposée dominatrice, alors que la femme le serait en réaction à une situation. De plus, pour éviter une symétrie gênante, la différence reste essentialisée:
« … nous demeurons prudentes pour ne pas tomber dans une lecture symétrique de la violence entre les femmes et les hommes. En effet, bien qu’il soit essentiel de s’arrêter et de réfléchir sur la violence exercée par les femmes, plusieurs études soutiennent également l’idée que cette violence est généralement situationnelle, et que les manifestations d’actes violents chez les femmes ne sont pas ancrés dans un pattern plus important de pouvoir et de contrôle. »
La conclusion est sinistre:
« Ainsi, bien qu’il semble essentiel de ne pas nier la violence exercée par les femmes, il est également fondamental d’analyser cette violence à la lumière des contextes dans lesquels elle est agie et de conserver une lentille qui prend en considération les relations asymétriques de pouvoir entre les hommes et les femmes. »
Cette lecture simpliste est singulièrement réductrice. Il se pourrait que seules l’éducation et/ou l’autopréservation aient longtemps tenu les femmes à l’écart de la violence. Mais aujourd’hui l’affirmation décomplexée de la puissance féminine type girl power semble ouvrir une boîte de Pandore en matière de comportements délictueux. Ou semblent révéler des comportements jusque là cachés.
Quand je pense à Monique Fourniret, en procès actuellement, je vois exactement la prédatrice, la tueuse, qui agit en attribuant à l’homme la responsabilité des méfaits. Mais non, elle n’est pas victime. Elle a aidé, soutenu, facilité – et peut-être désiré – les crimes de son mari. Elle y a contribué de manière décisive.
Selon Coline Cardi et Geneviève Pruvost un certain nombre de femmes commettent des crimes sans que la responsabilité leur soit entièrement attribuée:
« … des violences réalisées en collaboration avec les hommes et/ou sous leur contrôle (infanticide, excision, infibulation, violence des mères sur jeunes enfants et les belles-filles)… »
Pourtant on est gêné à l’évocation de la violence féminine. Voici constat de la sociologue Véronique Le Goaziou:
« Longtemps la violence des adolescentes, des femmes et des mères est demeurée un phénomène improbable et impensé. Le fait d’être de sexe féminin était antinomique à l’emploi de la violence et son usage était réservé aux hommes et aux garçons. »
Ce biais, ce stéréotype, se retrouve dans les infanticides: on est beaucoup plus durs avec un père qui tue son enfant qu’avec une mère, à laquelle on trouvera éventuellement des circonstances pour expliquer son geste.
La tendance change cependant. On commence à en parler plus ouvertement. Un intéressant article creuse un peu plus quelques aspects de la violence féminine. Extrait:
« Je suis une femme mariée, avec des enfants petits, j’ai rencontré mon mari voilà dix ans. Pendant un an et demi, nous avons connu la passion. Puis j’ai commencé à péter les plombs. Lors de certaines disputes, je ne peux m’empêcher de lui sauter dessus, de le taper, le griffer… »
Un autre média mentionne le cas des hommes battus au Maroc:
« La violence physique représente 20 à 25% des cas traités. Bahjaji fait notamment allusion aux coups et blessures. Il cite l’exemple d’un homme qui a eu 7 points de suture après que sa femme et sa belle-mère l’ont battu à coups de bâton sur la tête et expulsé de sa maison. »
Selon Watson ce sont 30% des victimes qui sont des hommes. Une victime sur trois en Suisse.
« En 2021, les hommes représentaient environ 30% des victimes lésées par leur partenaire, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). »
Par ailleurs, dans les suites de l’affaire Fourniret, on ne peut plus guère considérer Monique Olivier comme ayant été sous l’emprise de feu son mari, malgré ses expressions victimaires dont nous ne sommes pas dupes.
Pour Liliane Daligand:
« Parler de la violence féminine provoque toujours un malaise tant il est difficile d’imaginer la femme en criminelle... Lorsque c’est le cas, elle est aussitôt traitée comme un cas unique, voire comme une victime.
Pourtant, la majorité des cas de maltraitance des enfants au sein de la famille est le fait des mères, et la délinquance des adolescentes est en nette progression, y compris pour des actes d’agression à caractère sexuel. Quant aux hommes battus, ils sortent de leur silence. »
En Suisse, selon cet article de la Tribune de Genève, 23% des auteurs de violence familiale étaient des femmes en 2015. Et comme indiqué plus haut, 30% en 2021. 7% de plus en 6 ans. De un quart à un tiers des victimes sont des hommes. Avez-vous entendu parler de campagnes contre la violence faite aux hommes? Je constate qu’il n’en existe pas.
Sur la violence féminine, je suis inquiet de voir des bandes de jeunes filles, adolescentes, se livrer à des actes graves.
À Lyon un groupe de quatre adolescentes vient d’attaquer une jeune fille par vengeance. Elles l’ont rouée de coups, filmée, et ont diffusé la vidéo. Elles ont entre 14 et 16 ans.
Ici en 2019, trois adolescentes brûlent les cheveux d’une autre, filment et diffusent.
Ici, des adolescentes tabassent et filment leurs victimes, violentées juste pour faire du clic selon leurs propos.
Un autre exemple de violence:
« La scène se déroule à quelques pas du lycée Limosin. Une jeune fille, blonde aux cheveux longs se fait traiter de tous les noms par une brune, en jean troué. « Je vais t’en mettre une, tu vas décoller. »
La blonde, lasse du flot d’insultes dont elle est la cible tourne les talons et se fait vite rattraper. La brune met alors sa menace à exécution. « Quand je te dis tu me regardes, tu me regardes. Espèce de grosse p*te ! », lui lance-t-elle, l’agrippant d’une main par les cheveux, lui mettant de grandes baffes de l’autre.
La scène, insupportable, se déroule en quelques secondes devant deux garçons. » (Qui ne bougent pas).
Il y a quelques années un groupe de jeunes filles en avait violé une autre.
Ici, une courte vidéo montre des filles dont la violence n’a rien à envier aux garçons.
Ici, une autre vidéo à Vienne en Autriche: un gang de filles en agressent une autre, et lui parlent sur le ton de la domination totale.
La violence commise par des hommes est plus représentée que celle commise par des femmes. J’admets que les conséquences doivent avoir un coût plus élevé dû au nombre. Mais incriminer globalement la virilité, c’est plonger dans la misandrie.
Il n’y a pas de lien automatique entre virilité et violence, tout dépend de la manière de vivre sa virilité et d’autres facteurs plus intimes.
Il ne suffit pas de répéter un discours stéréotypé sur le patriarcat pour faire sens, d’autant que ledit patriarcat imposait diverses obligations aux hommes quand les milieux féministes n’en parlent que sous l’angle de privilèges masculins.
D’une part la virilité n’est pas une mécanique à faire mal, et les comportements d’une minorité d’hommes ne sauraient engager la totalité d’entre eux. D’autre part les comportements violents ne concernent qu’un faible pourcentage d’hommes (ou de femmes). Y introduire un biais de genre ne me semble pas approprié.
Je suggère que l’important n’est pas le sexe (ou le genre) de la personne auteure du délit, sauf par le fait que les différences physiques femmes-hommes incitent les premières à davantage de prudence que les seconds. Les femmes n’ont pas vocation à être victimes, même si notre siècle en joue à outrance, ni les hommes à être bourreaux.
En allant plus loin, la virilité ne peut être réduite aux comportements guerriers des régimes autoritaires du passé, dont je pense qu’ils ont favorisé la détestation du masculin et, par erreur, celle de la virilité.
L’important? Il est selon moi ce que représente la violence quand elle est activée contre d’autres personnes. Entre autres: sentiment de puissance et de domination, prise exagérée de risques, mépris de l’autre, autant pour les femmes que pour les hommes.
À Genève une association traite le problème de la violence féminine depuis des années: Face à face.
« L’Association a pour but de prévenir et traiter de manière spécifique la violence des femmes, des mères et des adolescentes ayant des comportements violents et d’empêcher leur transmission à travers les générations. »
La virilité n’est pas la cause de la violence, mais les débordements agressifs de certains hommes sont amalgamés avec une sorte d’identité masculine par essence.
Commentaires
Un exemple tout récent de violences féminines :
Une jeune fille de 13 ans de Lyon, en France, a affirmé avoir été agressée sexuellement par une adolescente nommée Yassine. Ses proches lui ont tendu une embuscade et l’ont battue, filmant leur agression brutale.
https://twitter.com/i/status/1735798541413502981
Les autorités ont demandé de cesser de diffuser la vidéo qui a permis quand même d'arrêter quatre délinquantes.
Silence des associations féministes "progressistes" face aux agressions dont se rendent coupables les "racisés"…
Source : causeur.fr
J'ai regardé la vidéo, c'est ahurissant. Elles veulent vraiment faire mal et dominer. Moi ça me retourne.
Je suis d'accord avec le texte d'Homme-libre. J'ajouterais que la virilité est génétique, la violence masculine étant maîtrisée par l'éducation et la société. La force physique supérieure à celle de la femme a aussi pour conséquence de provoquer plus de dégâts, au cours d'une dispute par exemple. Mais il ne faut pas négliger la violence féminine. Violence physique, bien entendu, mais aussi verbale et psychologique. Ces deux derniers types de violence sont particulièrement utilisés par la gent féminine et les conséquences sont parfois dramatiques. Elles peuvent pousser les hommes fragiles à la pire des solutions. La justice ne verra que la gravité de l'acte, ce qui est normal, mais sur la question de la responsabilité, bien souvent, les torts sont partagés.