Avril 1997. La belle la grande comète a illuminé longuement les soirées douces du printemps. Quelle intense émotion de la voir ainsi nous frôler, nous faire comme un signe, secouer sa longue chevelure devant nos yeux d’enfants.

En souvenir de la comète Hale-Bopp, ces textes trouvés sur le net, et cette vidéo pour faire encore une fois briller nos regards et suspendre le temps.

"HALE BOPP... LORSQUE NOUS NE SERONS PLUS LA...

A Jeanne DUCHÄTEL, ma mère et aux chercheurs d'étoiles. 
A toi...

T'en souviens-tu, lorsque nous regardions, ensemble, les étoiles,  
lorsque l'avenir était la toile, qu'ensemble, nous tissions...  


HALE BOPP,
COMETE MILLENAIRE,
ETOILE AUX CHEVEUX D'ARGENT,
REFLET DU DERISOIRE
DESTIN DES HOMMES TRANSITOIRES,
AUX RÊVES GEANTS ET ILLUSOIRES
D'AMOUR, DE BONHEUR, DE SURVIE ET DE TEMPS,
NUAGES D'ATOMES PROVISOIRES,
BULLES DE PENSEES,
PERDUES DANS LE NEANT,
POUSSIERES EPHEMERES...
HALE BOPP,

Ile perdue dans l'infinitude des mers universelles, 
Etoile avortée, glacée de solitude, 
Trop loin d'un oeil de feu pour enfanter des mondes 
Il y a cinq milliards de nos années fécondes, 
Destin inachevé, spectre tourmenté, 
Comète évadée des banquises du ciel, 
Vision qui nous revient de quatre millénaires 
Comme pour témoigner combien sont éphémères 
Nos plaisirs, nos amours, nos idées, nos projets, 
Traînés par ses cheveux de rêves évaporés ; 
Elle verra de nos temps les restes séculaires, 
Lorsqu'elle reviendra dans quatre millénaires, 
Lorsque nous ne serons plus que ... poussières oubliées,
LORSQUE NOUS NE SERONS PLUS LA... "



"Quelques rencontres avec John Cage sans jamais l'avoir regardé dans les yeux.

C'est la nuit. J'observe la comète Hale-Bopp en écoutant Four3 (1991) (1) de John Cage. Une œuvre pour deux pianos, violon et douze « bâtons de pluie » (rainsticks) basée sur le thème des Vexations d'Érik Satie.

Entre ces deux événements, la comète et Four3, il y a correspondance, réponse, écho de trajectoires. Une image commune les relie pour moi : l'immo­bilité dans ce qu'elle a de plus vertigineux. Paradoxe du mystère.

La comète file à une vitesse folle, à des milliers de kilomètres de nous, de notre centre. Elle effleure à peine notre vision. Il y a là-haut un point fixe, une douce lueur qui scintille au nord-ouest. Le phénomène reviendra dans quelques dizaines d'années. Tout près de la répétition, récurrence astronomique, la comète est un thème qu'on reconnaît, devine. Il offre de multiples variations de tempi, de couleurs, de motifs. C'est une vitesse qui se consume pour nous faire rêver.

Four3 me rappelle cette rencontre entre un thème, Vexations (1893-1895) pour piano d'Érik Satie, et l'auditeur observateur. La comète Vexations revient presque cent ans plus lard sous la forme de Four3, une autre forme, quelque peu altérée, mais dont le vacillement demeure.
Comme Vexations, la comète Hale-Bopp et Four3 nous offrent une expé­rience de contemplation et de méditation, dans le calme et le silence de la nuit."

2009, Année Mondiale de l'Astronomie

En 1997, il n'y avait pas encore de Suisses otages en Libye. Aujourd'hui il y en a deux, depuis 14 mois déjà...