Le télescope spatial européen Planck fait des siennes. Et les fait bien. J’ai écrit sur ce bijou technologique lors de son lancement il y a 10 mois. Aujourd'hui il y a du nouveau.
1. La galaxie comme on ne l’a jamais vue
Le télescope spatial Plank est destiné à établir une carte du ciel peu après le Big Bang et de cartographier le Rayonnement Cosmologique Fossile (RCF). Le but de cette quête des origines est de connaître le contenu et la forme de l’univers primordial ainsi que la constitution des premières galaxies. Mais le télescope peut aussi voir des objets plus proches.
Comme le montre la vidéo en fin de billet, Planck filme l’univers dans toutes les directions, dans différentes longueurs d’ondes, en hautes et en basses fréquences. Ce qui lui permet de voir ce qu’aucun autre instrument ne peut voir. La qualité des informations de Planck dépassent ce qui était espéré.
Il a ainsi révélé la structure de la Voie lactée, notre galaxie, et la distribution de poussière froide entre les étoiles qui la composent. Cela donne cette image extraordinaire (ESA et le Consortium HFI, IRAS, cliquer pour agrandir) où l’on voit en bas le plan galactique, et par-dessus cette sorte de folle chevelure dansant dans le vent cosmique et qui remplit l’espace interstellaire: la poussière.
«L'image couvre une portion de ciel d'environ 50 degrés. Cette image composite en trois couleurs a été obtenue à partir des deux fréquences les plus élevés de Planck (les canaux à 557 et 857 GHz de l'instrument HFI, qui correspondent à des longueurs d'onde de 540 et 350 micromètres), et d'une image à plus courte longueur d'onde (100 micromètres), obtenue grâce au satellite IRA (InfraRed Astronomical Satellite). Cette composition permet de situer efficacement la poussière: les tons rougeoyants correspondent à des températures qui peuvent atteindre près de 12 degrés au-dessus du zéro absolu (soit environ -260 degrés Celsius), tandis que les tons à base de blanc correspondent à des régions nettement plus chaudes (des dizaines de degrés au dessus du zéro absolu) où des étoiles massives sont en cours de formation. L'image dans son ensemble révèle l'état de la poussière dans un voisinage d'environ 500 années lumière du soleil.»
2. Planck et la carte de l’univers primordial
Le télescope spatial Planck tourne donc sur lui-même et prend des images lointaines du RCF. Il en a déjà fait un premier relevé. En tout il en fera 4.
«Le premier relevé intégral du ciel par Planck a débuté en août 2009 et est aujourd'hui complet à 98%. La dernière partie de ce relevé ne sera acquise qu'à la fin mai 2010. Planck va ensuite collecter des données jusqu'à la fin 2012, lui permettant d'établir quatre relevés successifs du ciel complet. Un premier ensemble de données astronomiques, appelé 'catalogue initial de sources compactes' sera rendu public en janvier 2011. Les principaux résultats cosmologiques demanderont quant à eux deux années supplémentaires de traitement et d'analyse des données, afin d'arriver à un premier ensemble de données traitées et disponible pour la communauté scientifique mondiale vers fin 2012.»
3. Des hommes en Planck
Il y a des hommes dans le coeur de Planck. Des hommes qui l’ont imaginé, pensé, conçu, planifié, réalisé et qui maintenant en assurent le bon fonctionnement et le recueil des données.
Parmi ces hommes, citons:
- Jean-Loup Puget : Responsable du consortium HFI, IAS (Institut d’Astrophysique Spatiale, Orsay). Lire ici sur le site de l’Académie des Sciences son CV impressionnant.
François Bouchet : Coordinateur scientifique HFI, IAP (Institut d’Astrophysique de Paris). E-mail : bouchet@iap.fr. François Bouchet (également directeur de recherche au CNRS) étudie les grandes structures de l’Univers et le rayonnement cosmique initial. (Voir projet Archeops). http://www.archeops.org/
- ESA - Jan Tauber : Chef de projet scientifique Planck à l'ESA, Research and Scientific Support Department, Directorate of Science and Robotic Exploration, European Space Agency. E-mail : jan.tauber@esa.int.
Plus d’infos ici:
http://public.planck.fr/imagesCiel.php
Voir aussi ici: http://www.curiosphere.tv/blog.cfm?v=108131[/france5]
PS: 20 mois sans voir la chevelure de sa belle: l’otage suisse en Libye Max Göldi apprend la patience et médite sur l’inconséquence des humains.
Commentaires
Bonjour Hommelibre,
Vous avez fait une belle présentation de la mission Planck. Bravo !
Puisse les lectrices et lecteurs de cette note l'appréciée et peut-être là commentée.
J'ai remarqué que vous donnez l'adresse E-Mail de Jean-Loup Puget en bas de page à la place de l'adresse de son CV à l'Académie des Sciences. Il serait peut-être bon de ne pas la désigner ici.
L'adresse de son CV se trouve ci-dessous.
http://www.academie-sciences.fr/Membres/P/Puget_JL_bio.htm
Petit complément d'information, la conférence que Jean-Loup Puget a donnée le 14 décembre 2004 à l'Académie des Sciences de Paris. Vidéo ci-dessous.
http://www.academie-sciences.fr/conferences/seances_publiques/html/defis21_14_12_04.htm
Bonne continuation !
Bonjour Rollmops,
J'ai mis son adresse courriel parce que c'est celle était sur le site de l'HFI.
Je l'enlève et laisse vos liens à la place (j'avais oublié de mettre le lien pour son CV!). Et je corrige les fautes!... (•‿•)
Merci pour l'appréciation. J'ai essayé d'y mettre une touche de poésie et d'humour pour rendre le contenu plus attractif et accessible: "la folle chevelure dansant dans le vent cosmique; le jeu de mot sur Planck et planquer, faire une planque pour observer.
Bien à vous.
Bonne continuation