Un jour pas comme les autres donc, la Saint-Valentin. Même si aujourd’hui est le lendemain. On dit parfois que c’est seulement commercial. Je n’en suis pas sûr. Dans le quotidien la relation peut sembler acquise. Alors c’est une bonne idée de penser à lui dire qu’il-elle est important-e pour nous.
Mais pourquoi ne pas continuer à le lui dire les autres jours? C’est pourquoi aujourd’hui je remets trois poèmes en ligne, comme suite à mon billet d’hier.
 
 Trois textes que je trouve magnifiques, par l’inspiration et la manière à chaque fois si particulière de dire les choses.
 
 Que la poésie est bonne, comme elle fait du bien à la tête.
 
 
 «Adresse
 
 Tu es ma consternation et ma consolation
 Tu es ma colère et mon rire
 Tu appartiens à ton caprice
 Tu appartiens à ta douleur
 L’un chassant l’autre
 Tous deux exorbitants
 Et quand tu jouis tu supportes en jouant
 La rose du salut
 - Ô vulnérable parfois la rosée qui s’évade ! -
 Tu me consoles et me consternes
 - Des fleurs sans toi s’amoindriraient là-bas -
 Tu es mon risque et ma vivacité
 Ma jeune joie de fille surprise qui ruisselle
 Et ma présence étrange debout au bord du large
 Que je ne connais pas
 
 Gabrielle Althen»
 
 
 «De cet amour ardent je reste émerveillée
 
 Je reste émerveillée
 Du clapotis de l’eau
 Des oiseaux gazouilleurs
 Ces bonheurs de la terre
 Je reste émerveillée
 D’un amour
 Invincible
 Toujours présent
 
 Je reste émerveillée
 De cet amour
 Ardent
 Qui ne craint
 Ni le torrent du temps
 Ni l’hécatombe
 Des jours accumulés
 
 Dans mon miroir
 Défraîchi
 Je me souris encore
 Je reste émerveillée
 Rien n’y fait
 L’amour s’est implanté
 Une fois
 Pour toutes.
 De cet amour ardent je reste émerveillée.
 
 Andrée Chedid»
 
 
 
 «Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière
Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière,
 Baise-les longuement, car ils t’auront donné
 Tout ce qui peut tenir d’amour passionné
 Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.
 
 Sous l’immobile éclat du funèbre flambeau,
 Penche vers leur adieu ton triste et beau visage
 Pour que s’imprime et dure en eux la seule image
 Qu’ils garderont dans leur tombeau.
 
 Et que je sente, avant que le cercueil se cloue,
 Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains
 Et que près de mon front sur les pâles coussins,
 Une suprême fois se repose ta joue.
 
 Et qu’après je m’en aille au loin avec mon cœur
 Qui te conservera une flamme si forte
 Que même à travers la terre compacte et morte
 Les autres morts sentiront ton ardeur !
 
 Emile Verhaeren»
 
 
 
Commentaires
Merci pour ces mots d'amour, Hommelibre !!!