Hasard des circonstances. Je parlais hier de lui à propos de Lance Armstrong. Aujourd’hui on apprend son décès. Lui, Neil Armstrong. Le premier humain sur la Lune. C’était le 20 juillet 1969. Quelque chose d’inouï se produisait: au travers de ses yeux l’humanité se regardait pour la première fois depuis «l’extérieur». Pour la première fois de l’histoire humaine on quittait la maison terrestre, on passait le jardin atmosphérique, on traversait la route du ciel pour poser le pied sur le trottoir d’en face.

Ç’aurait pu être un autre de l’équipe d’Apollo 11. Ç’aurait pu être Buzz Aldrin, qui a marché en deuxième. C’était lui. Il est devenu un symbole, un héros malgré lui. A travers lui c’est tous les humains qui devenaient des Moonwalker, des marcheurs de Lune. Des Moondancers même.

Nous devenions légers comme lui sur cet astre à la pesanteur réduite.

Nous regardions les plaines et les collines lunaires avec les yeux des grands explorateurs.


Neil Armstrong et ses collègues ont fait confiance aux ingénieurs. Quel vertige! Savoir que l’on y allait, qu’on y marcherait. Puis le départ. Le vol et le vaisseau Apollo qui se rapproche. La descente du LEM et l’atterrissage mouvementé à 7 kilomètre du lieu prévu. Un bug informatique menace d’envoyer l’atterrisseur sur des rochers. Neil Armstrong, passionné d’aéronautique depuis l’enfance, pilote militaire puis pilote d’essai émérite (il a fait voler le X-15 à plus de 60 km de hauteur), homme de sang-froid, rattrape le coup et pose «Eagle», «l’Aigle» (nom du module d’atterrissage) sans casse sur la mer de la Tranquillité, avec seulement 45 seconde de carburant en réserve!

Neil Armstrong prononcera deux phrases pour l’éternité lors de cette mission. La première est celle de l’arrivée:

«Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle s'est posé.»

La seconde est la plus célèbre. Il descend de l’échelle. Il pose le pied sur le sol lunaire. La première empreinte d’une semelle s’imprime dans la poussière. Et là:

«C'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité.»

Une nouvelle légende commençait pour l’humanité. En moins de 10 ans l’Histoire humaine était bousculée comme jamais, et offrait l’un des plus grands symboles: la Terre vue de la Lune.

A tous ceux et toutes celles qui nous ont fait rêver en s’envolant loin de la Terre, à celles et ceux qui ont laissé leur vie dans les deux accidents de navettes, à tous ceux qui sont restés au sol pour assurer les missions, aux ouvriers qui ont construit les vaisseaux, et aussi aux Russes qui ont lancé la conquête spatiale, à Gagarine: merci. Merci pour cette extraordinaire aventure.


Merci au danseur de Lune. Merci d’avoir osé, de l’avoir fait. Merci, et respect. Neil Armstrong s’est éteint. Cela nous arrivera à toutes et à tous. Mais la mémoire de ce genre d’homme continuera à vivre comme un modèle d’audace et de courage.


PS: Sur le net, comme ici, on trouvera de nombreux articles détaillés sur la biographie de Neil Armstrong ou sur les missions Apollo.