(Le clip est en fin de billet)
On a parlé abondamment de ces «chattes en insurrection» (traduction de Pussy Riots). Le quotidien Le Courrier leur a consacré deux pages dans son numéro du 25 août. Avec un titre en grand: «L’insurrection féministe». «Les mésaventures des Pussy Riot auront-elle le mérite de relancer le Girl power?» Quel est donc ce mérite du Girl power, à part de faire vendre et de casser du sucre sur les mecs?
L’article suggère des pistes: aimer les filles, militer pour les LGTB, être insoumise sexuellement, seraient des signes de l’insurrection féministe. Ces idées resucées des années 1980 ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Un correspondant anonyme se réclamant du groupe les Bite’ Boys a pris contact sur mon téléphone rouge juste après qu’E.T. ait raccroché. J’ai pu obtenir une interview fictive ainsi qu’un clip exclusif! Je résume ici quelques passages remarquables. L’affaire des Pussy Riot a eu des effets imprévus. Des ondes rebelles ont traversé le cyberespace.
D’abord le nom du groupe: les Bite’ Boys. Je lui demande s’il travaille dans l’informatique. Il répond que Bite’ est délibérément ambigu, comme pour les «chattes»: il s’agit à la fois de l’organe sexuel des garçons et du langage informatique qu’ils emploient pour diffuser leur musique et leurs revendications sur internet. Son discours, lui, est moins ambigu que le nom du groupe:
- Le Girl power est devenu un enfer pour les garçons. Nous avons décidé de mener une insurrection contre les stéréotypes débiles anti-mecs.
- Dans votre dernier disque, «Révolt», le morceau phare Phallus Impudicus compare le célèbre champignon à une verge célébrant les vierges. Vous chantez: «Elles y passeront tôt ou tard». Que voulez-vous dire?
- Un phallus gonflé, turgescent, est l’un des plus beaux présents qu’un homme puisse faire à une femme. Le refrain d’ailleurs, «Peyotl, Peyotl», compare le phallus au célèbre champignon hallucinogène. C’est pour dire qu’il y a quelque chose d’hallucinant dans le phallus et que les filles devraient apprendre à mieux le connaître. On dirait qu'il n'y a que le clito sur Terre. Et elles connaissent rien à notre plaisir.
- On trouve des sculptures érotiques en Inde à Khajuraho. Votre culte du phallus est-il repris de la culture orientale?
- Non. C’est bien de chez nous. Nous en avons donc assez d’être traités de phallocrates comme si c’était une maladie. A voir toutes les vaginocrates du Girl power nous nous sentons parfaitement le droit de glorifier les verges. La verge est bonne, qu’elle soit dure ou molle, grande ou petite. Les filles nous critiquent: «Vous êtes centrés sur votre engin, vous ne pensez qu’à ça!» Et alors? Où est le blême?
- Vous savez bien, les filles disent que les garçons ne pensent qu’au sexe et ne les respectent pas pour ce qu’elles sont.
- Ah ah ah! Laissez-moi rire! Elles, elles nous respectent pas. Elles veulent tout le temps nous changer. «Tu devrais être plus prévenant, moins penser à ton envie, penser plus à la mienne». On n’est jamais assez bien pour elles. Elles font trop d’histoire pour le cul. Ça fait des millénaires qu’elles ont le pouvoir sur nous avec ça. «T’avances, je recule, et gna gna gna».
- Elles se rattrapent d’avoir été muselées pendant des millénaires.
- Muselées?! Vous sortez d’où? Regardez les filles des années 1950 ou 60: quelle tchatche! Elles prenaient leur place. C’étaient pas des descendantes d’esclaves. Chez moi les filles causent dix fois plus que les hommes. Et chez mes copains c’est pareil. Elles causent, elles font la loi, elles crient. Mes soeurs, ma mère. Et ma grand-mère pareil.
- Mais elles n’étaient pas libres!
- Et les hommes ils étaient libres? Libres de quoi? Libres de se crever au boulot ou de se faire tuer, oui. D’aller à la mine, de se taper les sales boulots, d’obéir aux curés et aux autres. De se faire écraser par un bloc en construisant les pyramides. D’être esclaves. De payer pour sa famille et plus voir ses enfants quand elles se taillent, oui. Quelle liberté! Il faut revenir sur Terre. Il faut arrêter de prendre pour modèles quelques nababs et leurs bourgeoises oisives.
- Mais elles étaient soumises aux hommes.
- Jamais vu ça. Chez moi les femmes choisissaient leurs hommes, tenaient la bourse, faisaient la loi à la maison. C’était chacun son boulot.
- C’est bien ce qu’elles disent: elles étaient enfermées à la maison pendant que les hommes brillaient dehors.
- Vous êtes intoxiqué ma parole! Des hommes dont la virilité consiste à terroriser la femme, il y en a eu. Et des femmes qui commandent tout et devant qui les hommes baissent la tête aussi. D’abord les filles elles allaient aussi dehors. Mais si elles veulent aller se faire tuer à la guerre ou se faire traiter de tous les noms en politique, qu’elles y aillent! Ça les arrangeaient bien que les hommes soient devant pour prendre les coups. «Les femmes et les enfants d’abord», c’est fini.
- C’est normal: pour la survie de l’espèce il fallait plus de femmes que d’hommes.
- Pour la survie de l’espèce, les hommes cherchent les femmes, courent après, les draguent, veulent les baiser, et elles trouvent juste à leur dire que ce sont des cochons ou des violeurs.
- Elles gagnent quand-même 20% ou 30% de moins.
- C’est faux.
- Mais 10% ou 20% sont battues!
- C’est faux. Renseignez-vous.
- Alors vous voulez quoi avec votre insurrection masculine? Un Boy power?
- On veut être nous-mêmes. Etre reconnus comme on est sans qu’elles nous disent qu’on a tort ou qu’on fait tout faux, ou qu’elles sont tellement mieux et qu’on devrait leur obéir. On veut baiser quand ça nous plaît.
- Et si elles veulent pas?
- On laisse tomber. Il y en a d’autres. Pas besoin de forcer. Ce sont des cons qui forcent. Ils sont rares. Les vrais garçons ne sont pas comme ça. Ils poussent, oui, ils cherchent, se prennent des tonnes de râteaux, se font mal voir. Des fois ils disent des conneries, ils sont vulgaires, comme les filles. Mais ce sont les garçons.
- C’est tout?
- Non!!! On veut surtout pas être comme elles. Elles elles font tout comme nous, même injurier et taper. En fait elles sont juste jalouses. Nous on veut être des mecs, forts, solides, des fois trop fragiles aussi. On aime le cul et l’amour, la musique, et des fois la littérature. On fera des bons pères si elles nous laissent de la place. On leur donnera tout, comme d’hab. Mais sur une chose on veut être comme elles: insoumis sexuellement. Elles n’ont pas à nous dire comment on doit être. On fait comme on veut.
- Cela manque un peu de dialogue, non? Ne voulez-vous pas prendre en compte leurs besoins?
- Elles prennent nos besoins en compte, elles? Jamais! Le seul dialogue c’est «Il est trop mignon» et là elles cèdent sans réfléchir, ou alors «Connard!» et elles nous balancent des trucs à la figure, tout ce qui leur tombent sous la main.
- Donc vous lancez l’insurrection masculine et le Boy power?
- Yes. Vous devriez écouter notre disque. Tiens, je vous télécharge un morceau: «Nophallie». Demain en audio on vous enverra un meilleur son. Ok, salut, à plus!
Pfff...
Nophallie. No phallus? Ils ont de l’humour ces Bite’ Boys... Ils occupent leurs samedis de pluie. Tiens, je devrais lui conseiller «Féminista».
(Audio: Nophallie.m4a)
Le clip:
Commentaires
hello Homme libre
whouaouhhh les biiiiite boys dans la place!!!
de l'humour mordant et de l’énergie fascinante ces bites boys,let it beat,
jsuis fan!!!bizzzouxxx!!!
super ce contrepied des mensonges féministes.
Coucou Sarah,
Ravi que cela vous plaise. Je connais vos goûts pointus en musique, et je suis hyper content de vous lire!
Bizzzouxxx!!!
Perso, je préfère les discours plus modérés. Confronter les extrêmes, je n'en vois pas bien l'intérêt. Les féministes extrêmes me cassent les pieds et vos chanteurs sortis tout droit de votre imagination ne m'inspirent que très peu de sympathie. Bien sûr c'est de l'humour HL, mais bon c'est un peu tendancieux cet humour là et puis c'est un peu quand on dit certaines choses sous le coup d'une ivresse. Je le pensais pas j'étais ivre!!!! mouaiii