Marilyn Monroe continue à nourrir les imaginaires. Lorena Parini, universitaire spécialiste en Etudes Genre, publie dans lesquotidiennes.com un article sur l’actrice américaine selon le prisme du genre.
Ouroboros
Quand une féministe déroule la théorie du genre elle s’empare d’un sujet et en fait un objet démontrant a posteriori sa théorie. La théorie explique l’exemple qui à son tour démontre la théorie. C’est le syndrome d’Ouroboros: le serpent ou dragon qui se mord la queue. Démarche intellectuelle fermée.
Marilyn Monroe est la chose de tous les proxénètes et mères maquerelles de la planète. Tous s’emparent d’elle, qui pour en faire un mythe, qui pour démontrer sa théorie. Pasolini, cité dans l’article, ne fait que parler d’elle à sa place, sans jamais la questionner, sans jamais se mettre en doute. Le cinéaste italien exprime à travers elle son propre pathos en un transfert proposé comme étant la vérité décalée de l’actrice.
«…. ta beauté tu la portais sur toi humblement, mais ton âme de fille de pauvres gens n’a jamais su que tu la possédais. Le monde te l’a enseignée et s’en est approprié. Le monde te l’a enseignée et ta beauté ne fut plus beauté, mais toi tu continuais à être une enfant...»
Par quelle condescendance Pasolini infantilise-t-il l’actrice et la rend-il irresponsable? De quelle autorité la transforme-t-il en objet et ne la voit-il pas comme un sujet libre de ses choix? On reproche au monde d’avoir fait d’elle un produit mais on s’en sert pour alimenter son propre fond de commerce - ici celui des études Genre. Marilyn est celle que tout le monde expose aux yeux voyeurs d’une culture qui ne peut se construire ailleurs que dans le regard. Celle dont tout le monde veut tirer les dividendes. On la plaint de n’avoir été qu’un objet exposé, mais on n’a aucun intérêt à ce qu’il en fût autrement.
Se construire dans le regard de l’autre
L’auteur de l’article insiste sur une phrase à propos de la beauté de l’actrice: « le monde te l’a enseignée », et en tire la sentence suivante: «Marylin a compris les normes de genre, les a jouées et en est morte.»
Voilà Marilyn enrôlée dans le camp féministe et érigée en martyre. «... les a jouées et en est morte.» Ta-tam!!! Musique sombre et intense. La victime est sublime, forcément sublime. En tant que victime elle ne s’appartient plus. Elle appartient désormais à la théorie du genre. Sa mort serait l’acte d’accusation des normes qui différencient les femmes et les hommes. Le procès est d’ailleurs entendu: Marilyn étant morte, c’est forcément un homicide. Il y a donc condamnation. Cette condamnation est prononcée en début le procès. Le reste de l’audience n’est qu’une simple formalité de salon pour justifier la sentence. Le serpent aime se mordre la queue.
C’est ainsi que l’auteur de l’article va démontrer a posteriori sa conclusion: «Petite fille délaissée par son père et ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil pendant que sa mère était internée, elle découvre à son adolescence la puissance de sa beauté, de son corps, de son sourire. Alors que dans son enfance personne ne s’intéressait à elle, elle découvre à 13 ou 14 ans que tout à coup les hommes se retournent sur elle... (...) Pour être dans ce monde il faut leur plaire, il faut être désirée par eux, quitte à se faire mépriser après. (...) C’est le regard des hommes qui a inventé Marylin Monroe. Et c’est ce jeu du genre qu’elle jouera pour se faire remarquer par les grands frères : elle en vivra au sens financier et psychique du terme.»
Elle a en effet su tirer parti de son principal atout: sa plastique et de cette grâce qui l’illuminait. Elle a su transformer le regard des hommes en dollars sonnants et trébuchants. Elle a attisé les désirs pour s’en nourrir - dans tous les sens du terme.
Le code d’alliance de Marilyn
Elle a su attirer les hommes de pouvoir et d’argent et poser ses conditions. Elle est retournée à Hollwood suite à un contrat par lequel elle touchait un cachet plus important. Elle avait dès lors un droit de regard sur les scénarii de ses films, sur les réalisateurs et directeurs de la photographie. Cela signifie qu’elle gérait et calculait son image. C’est elle qui en décidait. Elle a créé son personnage d'actrice, femme superbe et captivante.
Lorena Parini illustre ensuite son article par un feu d’artifice de clichés flamboyants, dont on peut se demander s’ils ne sont pas l’expression d’une jalousie secrète: «L’une des figures de la femme désirable allie la beauté, la simplicité, la naïveté et cette part de petite fille qui demeurait toujours visible chez Marylin. La beauté, principal atout pour plaire aux hommes, la simplicité d’esprit car les femmes trop cultivées ne sont pas désirables, la naïveté car il faut donner l’illusion aux hommes qu’ils vous apprennent la vie et surtout qu’ils peuvent vous initier aux plaisirs sexuels et aux jeux subtils de la soumission consentante.»
Marilyn osait chanter de manière langoureuse au président des Etats-Unis, homme marié et puissant qui était son amant: «Happy Birthday Mr Président». Devant une salle entière. Quelle audace! Quel aplomb! Quel caractère! Personne ne l’a contrainte.
Et puis que connaît l'auteur de l'article aux hommes, à part les romans-photos peut-être? Et si la différenciation des comportements était une stratégie du désir utile et co-décidée, et non une aliénation? Et où, dans quel évangile, est-il écrit que l’on puisse se construire sans le regard des autres? Et quand donc les féministes cesseront-elles de prendre les femmes pour des idiotes? L’Homme est un animal social. Le regard d’un homme, d’une femme, d’une mère ou d’un père, ou d’un groupe, contribue à tous, femmes et hommes, nous former dans une dynamique interactive. Les enfants sauvages n’ont ni culture, ni langage. Oui nous cherchons aussi à plaire. Où est le mal? C’est un code d’alliance: les hommes comme les femmes cherchent à plaire. C’était le code central de Marilyn, celui qui marchait le mieux. C’était son choix. Ce n’est pas une affaire de genre.
Le Genre est une entreprise de destruction de la culture et de refus du réel. Cette théorie réduit un peu plus chaque jour le champ intellectuel dans lequel l’humain peut tenter de s’appréhender. Les maîtresses à penser universitaires veulent conformer le réel à leur théorie. Lorena Parini le confirme.
Comment, comment en arrive-t-on à instrumentaliser à ce point les femmes et à les présenter sans rire comme des victimes universelles? Fabriquer des victimes à la chaîne: triste état d'esprit. C’est un mépris historique des femmes, rendues au stade d’objets par la Feminista.
A ce féminisme, une seule antidote, une seule réponse, drôle, joyeuse et sexy:
Commentaires
Une grande dame cette Marilyn Monroe qui savait garder la dimension érotique (bien que non partisan) de l'art nu.
Rien à voir avec ces poupées gonflables qui se font salement et brutalement prendre dans tous les sens. Beurrrkkk
Rendez nous Marilyn !!!
Peut-on dire et écrire qu'"une femme trop instruite et intelligente n'est pas séduisante pour un homme?" C'est d'un stupide. Ce qui fait l'attrait d'une femme en tant que femme pour un homme c'est sa manière d'être au monde et face à lui. Peu instruite ou docteur en littérature, une femme est séduisante pour un homme tant qu'elle joue de sa féminité et qu'elle écarte tout féminisme agressif et hostile à l'homme sans même savoir qui est cet homme qui discute avec elle ou lui jette un regard...parce qu'il lui trouve quelque chose de séduisant. Marilyn possédait une sorte d'insolence et de fraîcheur qui captivait les hommes sur son passage. Son caractère instable et versatile, son désir permanent de séduire, sont à la source de ses déboires amoureux. Elle reste l'icône tragique et sublime d'une folle et insoutenable liberté féminine dans un monde où tout est codé et moralisé.
".... au président des Etats-Unis, homme marié et puissant qui était son amant:" Robert Kennedy le fut aussi.
" Quelle audace! Quel aplomb! Quel caractère! Personne ne l’a contrainte."
? Elle était attendue même trop... "Lorsqu'elle arriva en coulisses au Madison Square Garden, elle était ivre. Littéralement cousue dans sa robe transparente, elle pouvait à peine bouger." Ce fut au bout de trois annonces de Peter Lawford, et autant de roulement de tambour... espacés si espacés... - que cela en devenait drôle - qu'elle réussit à clore le gala.(sic A.S)
hommelibre, je vous recommande "Les vies secrètes de MARILYN MONROE" de Anthony Summers. Vous seriez bien surpris!
Sa mort brutale m'a bouleversée.
Entre Lorena et Marilyn, il n'y a pas photo!
Cela dit, la genriste, ou genreuse, ou genrėe, aurait été bien inspirée de lire l'une ou l'autre des innombrables bios de MM. Moi je vous recommande Blonde, de Joyce Carol Oates, un chef-d'œuvre d'intelligence et d'empathie. Bonne soirée, John!
Bonjour,
La "théorie" du genre n'existe pas. Renseignez vous.
Une féministe.