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140 minutes, et quelques poussières d'étoile

On avance, on avance, c’est fou c’qu’on avance. C’est une évidence.

Et dans un seul sens. Le temps, par exemple, est irréversible. Le déroulement d’un processus, le décompte des minutes qui s’additionnent sur les montres, ne vont que dans un sens. Rien ne revient jamais comme cela a été.

temps,sens,irréversible,ciel,voyager 1,nasa,stardust,éruption solaire,galaxie,terre,soleil,saison,Exemple: un verre tombe et se casse. Il ne se reconstruit pas spontanément, comme dans un film à l’envers. La Terre: elle avance, elle avance, c’est une évidence. 30 kilomètres à la seconde. Elle donne l’illusion que les choses reviennent en l’état antérieur. Par exemple chaque année nous retrouvons les mêmes saisons et la même position autour du soleil. Mais pendant cette années des processus irréversibles se sont déroulés sur Terre et dans l’espace. Des vies sont apparues, d’autres sont mortes, des supernovae ont explosé, ensemençant leur espace d’éléments utiles à la fabrication d’éléments chimiques qui produiront une nouvelle vie à des milliards d’années lumière.

L’irréversibilité des choses est un fait des plus étonnants. Nous ne pouvons pas nous transporter en arrière à la veille d’un accident pour éviter celui-ci, par exemple. Nous devons accepter et apprendre. La mémoire est comme un mécanisme compensatoire à l’irréversibilité. Si la vie était réversible nous referions tout sans avoir besoin d’apprendre. Il est possible d’imaginer que tous les instants de vie se superposent en laissant une trace. On pourrait dès lors imaginer retrouver l’état associé à une de ces traces. Mais cela n’effacerait pas les traces ultérieures.

Donc on avance. Manière de parler. Avancer c’est se déplacer, ou faire évoluer un objectif. La Terre avance par cycles. Les saisons reviennent. Mais elle tourne autour du centre de la galaxie et rencontre des nuages de gaz galactiques différents qui agissent sur l’héliosphère, la compriment, et peuvent influer jusqu’au climat, réchauffer ou refroidir temps,sens,irréversible,ciel,voyager 1,nasa,stardust,éruption solaire,galaxie,terre,soleil,saison,notre planète. La galaxie elle-même se déplace. Elle rencontrera un jour celle d’Andromède et la configuration du ciel ne sera plus jamais la même. Irréversible. L’espèce humaine sera-t-elle encore de ce monde dans quelques millions d’années?

Et puis, quand le soleil aura brûlé tout son combustible (il n’est pas inépuisable) il s’éteindra. C’est aussi irréversible.


Aujourd’hui 23 février, deux mois se sont écoulés depuis Noël. C’est irréversible. Noël 2013 ne sera pas comme celui de 2012. La météo, les gens rencontrés, les événements du monde auront changé. Mais ce qui est sûr pour le moment est que depuis Noël la durée du jour a augmenté de 140 minutes! Deux heures et vingt minutes, soit 1h10’ matin et soir. En ce moment il s’ajoute environ 3 minutes de lumière supplémentaires par jour. Cela va encore s’accélérer. La lumière est de plus en plus forte, malgré ce coup d’hiver dont février a parfois le secret.  Dans un mois c’est le printemps. Dans quatre mois, l'été.

Un petit poème japonais, un hayku de circonstance. de Chiyo-ni, peintre et poétesse japonaise du XVIIIe siècle:


fraîcheur!
le bas de ma robe soulevé par le vent
dans le bosquet de bambous


Et pendant ce temps la sonde Voyager 1 avance aussi. Elle est à cheval sur la frontière de l’espace interstellaire. Ce n’est pas comme une feuille de papier: cette frontière s’étend sur une longue distance. Pour la beauté de l’espace, voici un petit film de 4 minutes, «Stardust» (poussière d'étoile) dans lequel l’auteur, Mischa Rozema, a imaginé Voyager contemplant la fin de notre étoile, vue de loin, en observateur privilégié.

A consommer sans modération!






Et pour les amateurs l’observatoire solaire de la Nasa dans l’espace propose cette superbe éruption solaire filmée en juillet 2012. Des images d’une beauté exceptionnelle, à voir sur le site de la Tribune de Genève:

http://www.tdg.ch/news/standard/Une-eruption-solaire-filmee-par-la-NASA/story/11954359



Catégories : Environnement-Climat, Météo, Philosophie, Poésie, Science, Univers 9 commentaires

Commentaires

  • Billet sympa merci.

    D.J

  • coucou Homme Libre,
    température,heures qui coulent,
    Mercure sous la couverture,voix lactée,
    fusion,poussière d'étoile,
    autant pour moi,c'est irréversible,
    ô temps pis,
    ;)))
    bizzzouxxx!!!

  • Aaaah! Je vois ce qui vous inspire. L'irréversibilité des années qui passent, le poids des ans... Combien déjà?
    52 ou 59 ans?

  • Un status quo serait-il imaginable? Entraînerait-il un pourrissement général?
    Indispensable mouvement...
    Belle journée Homme Libre, pluie-neige sur Mallorca!

  • Bonjour Colette,

    Je crains que non: un état statique ou quasi statique ne semble pas possible. L’irréversibilité est la deuxième loi de la thermodynamique. Toute transformation ne peut que faite croître le désordre. Mais le désordre peut aussi être la condition vers une nouvelle organisation, comme la chenille vers le papillon, ou même comme le bébé vers l’adulte. S’en suit un état relativement stable pendant un temps (apparemment stable, où les fonctions de conservation de l’état sont fortes et où la transformation est faible).

    Un statut quo devrait être fixé quelque part: à l’état bébé? à l’état adulte? Au stade du papillon? Qui en déciderait et comment appliquer la décision? Ce serait une forme de toute-puissance dont la réalité bloquerait des processus indispensables. Si personne ne grandit, si personne ne meurt, et les arbres s’arrêtent aux fleur (c’est si joli les fleurs)...

    Amusant, mais comment noua adapterions-nous à un monde sans transformation, donc sans évolution chimique, dynamique, sociétale? Le simple frottement lié à un mouvement modifie déjà l’état des choses. Marcher brasse de l’air et provoque une dissipation de la température.

    Et quelle psychologie les humains développeraient-ils? L’idée pourrait donner une nouvelle intéressante à cause de toutes les conséquences!

    J’ai lu votre extrait de Duhamel, mais j’ai trouvé l’espagnol plus difficile cette fois... Mais j’avais la tête pleine de mon activité de la journée, j’étais moins disponible.

    Ici, stratus et bise modérée très, très froide...

    Bon dimanche Colette!

  • Bonjour Sarah,

    Vous aussi écrivez des sortes de hayku? Très mimi, décidément vous amenez toujours la part de sourire, sourire malicieux, sourire coquin, sourire poétique... Merci
    :-)

    Bizzzouxxx!!!

  • L'univers de Chiyo-ni est aux antipodes de celui de M. Iacub.

    La légèreté, le dépouillement, la pertinence et une sorte d'autonomie qui étrangement parlent à tous.

    Quelle noblesse et quelle humilité bienfaisantes.

  • Bonjour Calendula,

    Oui, quelle fraîcheur dans ce hayku. Peut-être y reviendrons-nous quand, saturés de ce déballage généralisé de plus en plus agressif, nous aspirerons à un peu plus de paix.

    Bon dimanche!

  • Il y a 3 ans, j'avais un calendrier avec des reproductions d'estampes japonaises accompagnées de haïkus de circonstance.
    Ils sont écrits en vrai japonais calligraphié, puis en japonais transcrit avec notre alphabet et pour terminer, en anglais.
    Ca pourrait être amusant d'essayer de bien les traduire en français.

    En voici un qui irait bien avec votre billet, illustrant janvier 2010 , d'un certain Basho (1644-1694):

    The snow we two once
    looked at together- has it
    fallen again this year?

    En "japonais" :

    futari mishi
    yuki wa kotoshi mo
    furikeru ka

    Je me demande, comment on dit "Bon dimanche à vous aussi !" en japonais :-)

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