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Sexualité et normalité (4 et fin): accepter son statut

Les mots ont un sens et l’esprit de l’époque, prompt à stigmatiser, ne doit pas conduire à inhiber l’analyse et la critique. Il est permis de mettre en cause ce qui se présente comme un progressisme, alors qu’il s’agit autant d’une déconstruction d’acquis culturels et sociétaux que de libéralisme philosophique.

homosexualité,hétérosexualité,bisexuel,inceste,mariage,minorité,normalité,anormal,maman,papa,sexualité,empathie,discrimination,gender,féminisme,gay,lgbt,homophobie,échangisme,écoleDémocratie ou lobbycratie

La démocratie a été définie récemment à la télévision comme la sauvegarde des droits des minorités. C’est un peu court. La démocratie est d’abord la loi de majorités votantes. Ces majorités ne recoupent pas forcément des communautarismes ou des intérêts spécifiques. Ainsi les hommes ne votent pas que pour des hommes ni que pour des programmes politiques favorisant les hommes.

L’universalité de la démocratie est de faire une place aux minorités et de tempérer la loi du plus fort. Toutefois une minorité reste une minorité. Ne pas l’accepter c'est dénier le réel, pour des raisons qu’il faudrait analyser. Est-ce une mémoire collective douloureuse - c’est par exemple le cas des juifs, des homosexuels, des tziganes en Europe - ou est-ce une angoisse individuelle qui rendrait difficile le fait de s’assumer différent? Les deux causes peuvent être liées.

On peut faire partie d’une majorité normative (je suis homme, blanc et hétérosexuel) et en même temps d’une minorité. Je le sais pour avoir choisi un champ professionnel qui, à mes débuts, était mal reconnu socialement et m’avait valu une inculpation - classée ensuite. A cette époque les homosexuels ne subissaient pas ce genre de menace et ne courraient en Suisse aucun risque d’être emprisonnés ou condamnés pour leur orientation sexuelle comme j'en courais le risque pour mon orientation professionnelle.

Si certaines pratiques sexuelles ont été proscrites socialement dans le passé, et encore aujourd’hui dans certaines régions du monde, ce n’est plus le cas dans la majorité des pays occidentaux. Cela dit il faut remarquer que certaines formes de sexualité sont mieux servies que d’autres. La communauté homosexuelle fait preuve d’un lobbyisme efficacehomosexualité,hétérosexualité,bisexuel,inceste,mariage,minorité,normalité,anormal,maman,papa,sexualité,empathie,discrimination,gender,féminisme,gay,lgbt,homophobie,échangisme,école pour obtenir que certains pays mettent au programme de l’école primaire un cours sur le genre qui fera passer l’homosexualité pour équivalente à l’hétérosexualité en terme de représentation sociale (représentation quantitative ou fonctions reproductive). Ce qui est abusif. On parle d’environ 4 à 5% de la population, et d’une population par nature non vouée à la reproduction. Il n’y a pas d’équivalence de fait avec l’hétérosexualité. Cette exagération, cette surreprésentation volontariste, fait peut-être partie du chemin vers une forme de normalité. Ou d’un plan féministe-LGBT en vue de déconstruire la famille, donc le masculin, et la société dite patriarcale.



La quête de normalité

La normalité désirée n’a cependant rien d’essentiel, d’existant par définition, pas plus que d’autres formes de sexualité tout aussi minoritaires. Selon le sens du mot normal tel que défini précédemment, à savoir habituel, régulier, majoritaire, les minorités sexuelles ne sont ni «normales» ni normatives. J'utilise à dessein les mots normal et normatif. Peu m’importe que les mots fassent peur. On ne transforme pas la peur en lui abandonnant le terrain, ici le terrain sémantique.

Mais ceci doit être clair: l’a-normalité n’est ni une maladie ni un péché. Une personne faisant partie d’une minorité sexuelle n’a pas à être mal jugée, parce que la philosophie libérale, opposée au totalitarisme, reconnaît la liberté individuelle plus que la contrainte du groupe. Si la religion et la morale ont été au pouvoir par le passé (ce qu'elles paient encore aujourd'hui) elles doivent se vivre non plus comme une chose imposée mais un exemple ou une invitation. Aucune raison médicale ne devrait non plus être invoquée pour dénigrer une minorité. Les personnes aux yeux vairons ou les gauchers ne s’estiment pas anormales, même si leur particularité est minoritaire, voire ultra-minoritaire en ce qui concerne les yeux.

homosexualité,hétérosexualité,bisexuel,inceste,mariage,minorité,normalité,anormal,maman,papa,sexualité,empathie,discrimination,gender,féminisme,gay,lgbt,homophobie,échangisme,écoleMais alors est-il encore approprié de parler de normalité? Faut-il abandonner cette question de la normalité? J’en fais état parce qu’elle est et a été soulevée, parce que tout ce qui diffère de la norme majoritaire peut être considéré comme quantitativement a-normal, et parce qu’il faut la dédramatiser. La question de la norme reste d’actualité également parce que l’hétérosexualité reste la norme de référence, ce que conteste le lobby LGBT.

Un des moyens de faire reculer la menace qui planerait sur une minorité est de lui enlever son statut de minorité et de lui donner une place normative par des artifices divers, dont légaux. A l’inverse, certaines tribus africaines ou sud-américaines, ou certaines cultures en France et en Europe, préfèrent affirmer leur différence et leurs particularités. Le lobby marxiste LGBT, a choisi la normalité et la prise du symbole hétérosexuel par excellence, le mariage. Symbole hétérosexuel, oui, car quoiqu’en disent certains, les mariages entre hommes de l’époque romaine ont été rares et réservés à la classe dirigeante. L’empereur fou Caligula avait épousé son cheval: je n’ai pas vu que cela fasse école.



Discriminations entre minorités

Je ne sais pas pourquoi on devient homosexuel. Influence environnante? Biologie? Facilité des contacts sexuels immédiats sans passer par la justification relationnelle et la procédure qu’exige une relation hétérosexuelle? J’ignore surtout comment on peut devenir amoureux d’une personne du même sexe. Cela reste un mystère pour moi tant les femmes m’inspirent et me touchent alors que les hommes me laissent sentimentalement indifférent.

Si le lobby homosexuel bénéficie d’entrées dans les gouvernements, il n’en est pas de homosexualité,hétérosexualité,bisexuel,inceste,mariage,minorité,normalité,anormal,maman,papa,sexualité,empathie,discrimination,gender,féminisme,gay,lgbt,homophobie,échangisme,écolemême pour d’autres catégories caractérisées par une sexualité minoritaire. Je me suis à une époque intéressé à la question de la bisexualité. Refusant de me satisfaire de jugement moraux j’estimais que le plaisir du corps pouvait être recherché avec les deux sexes. La position était philosophiquement tenable. Les bébés ont d’ailleurs cette ambivalence: les contacts physiques (non sexuels) avec les parents des deux sexes sont appréciés et rassurants. La différenciation et les limites viennent autant de l’éducation que de facteurs biologiques.

Je suis étonné de voir la bisexualité associée à l’homosexualité. Le dénominateur commun serait le fait d’appartenir à une minorité sexuelle. C’est insuffisant. Le simple contact sexué ne suffit pas plus. J’ai connu des personnes bisexuelles occasionnelles ou habituelles, aucune ne s’est définie comme possiblement homosexuelle. La bisexualité est d’abord un fun, une expérience ludique destinée à explorer, une transgression. Elle a en partie la même fonction sociale que la simple liberté sexuelle des années 1970.

S’il y a quelques personnes bisexuelles dans le lobby LGBT, c’est probablement par engagement politique plus que par sentiment de discrimination. C’est donc peu relevant et je soupçonne ici la volonté des idéologues du gender de vouloir faire nombre pour tendre vers une normalité par la quantité. Pour ma part si j’avais développé une bisexualité je ne me serais jamais reconnu dans le camp de l’homosexualité, qui est une problématique et une culture très différentes.

Je constate que les exigences sociétales actuelles restent essentiellement homocentrées. Les bisexuels sont laissés de côté, de même que les personnes qui pratiquent l’échangisme ou le triolisme. Au nom de l’égalité on devrait pourtant en parler à l’école dans les cours de gender, et en parler autant que des homosexuels. La bienveillance politique actuelle à l’égard de la communauté homosexuelle (complaisance qui interdit toute critique par peur d’être jugé homophobe alors même que des gays traitent ouvertement les hétéros d’ennemis et critiquent sans retenue leur manière d’occuper le monde), ne se retrouve pas envers les bisexuels, les adeptes du triolisme, les polyamoureux, les échangistes, les polygames, les adultérins. Et encore moins envers l’ultra-ultra minorité des couples adultes incestueux par consentement mutuel. Rester homocentré est somme toute bien conformiste. L’égalité et la non-discrimination ne sont donc pas le moteur des LGBT. Ce moteur est à rechercher du côté d’une volonté d’imposer un marxisme culturel à la société.

homosexualité,hétérosexualité,bisexuel,inceste,mariage,minorité,normalité,anormal,maman,papa,sexualité,empathie,discrimination,gender,féminisme,gay,lgbt,homophobie,échangisme,écoleJe ne doute pas que Najat Vallaud-Belkacem, chantre féministe du gender et des droits des personnes homosexuelles, agira pour mettre fin à cette discrimination à l’encontre des autres minorités sexuelles. Ainsi nos chères têtes blondes auront un plus grand choix de livres pour apprendre la vie en sortant de la maternelle. Non seulement ils auront: «Papa porte une robe», ou «Medhi met du rouge à lèvres», mais encore: «Papa est le frère de maman», «Maman vit avec quatre hommes», «Nos voisins dorment dans le même lit que mes parents», «Maman, maman et papa sont dans un bateau», «Papa est peut-être mon papa mais il n’a pas fait le test ADN», ou celui-ci: «Papa et Maman c'est toute la Terre: ça me fera une sacrée pension quand ils divorceront», entre autres...

La volonté normalisatrice et le refus d’accepter un statut minoritaire devraient donc en bonne logique être accessibles à toutes les sexualités.


Conclusion

Cette volonté normalisatrice reste par ailleurs associée à une différenciation sexuelle nette. Les gay ont davantage de visibilité et de présence sociétale que les lesbiennes. La Cage aux folle, les cabarets spécialisés, mettent en scène des hommes, pas des femmes. L'homosexualité féminine est-elle davantage tabou que la masculine? Et puisque l'on parle tant de l'homosexualité, quelle est la place de l'échangisme dans la communauté gay? Et de l'amour incestueux consenti? Autant de sujets qui restent toujours dans l'ombre, à l'abri des revendications plus policées que sont le mariage et l'adoption, qui se moulent dans le modèle préexistant de la famille mis en place par les couples hétérosexuels depuis des millénaires. La normalité a quand-même un look convenable, pré-normé par l'ennemi...

En conclusion, si les sexualités minoritaires sont a-normales en terme de fréquence et de volume, elles ne sont pas anormales en terme de maladie puisque les personnes qui les pratiquent sont en bonne santé, adultes et libres, responsables et autonomes, et capables d’empathie et de hauteur morale au même titre que tout humain. Mais on ne peut prétendre à une normalité de représentation et l’imposer à la société dont la survie continue à dépendre d’une norme majoritaire hétérosexuelle. Il n’y a pas ici de discrimination car il n’y a pas de jugement de valeur: la norme est hétérosexuelle, et la reproduction et le couple hétérosexuel restent les référents de base. C'est un fait. Il n’y a pas de supériorité à être hétérosexuel, sinon numérique, comme il n’y a pas de gloire nouvelle à être homosexuel ou échangiste. Accepter son statut et sa catégorie, sans y adjoindre de jugement de valeur, me paraît infiniment plus progressiste que toute autre démarche.

Mais peut-être que cette sorte de «conservatisme progressiste» est trop moderne pour notre époque prisonnière de théories dépassées, comme celle de l'égalitarisme absolu.

 

 

Images 1: Une fille, deux garçons (film); 2: Inde du Nord; 3: Paul Avril, 1906, Manuel d'érotologie classique; 5: Mehdi met du rouge à lèvres.



1. Sexualité et normalité (1): la loi laïque

2. Sexualité et normalité (2): tout est norme et catégorie

3. Sexualité et normalité (3): anormal ou immoral?


 

Catégories : Philosophie, Politique, Psychologie, société 1 commentaire

Commentaires

  • Un homme sans testostérone reste une anomalie de la nature, en clair un gay, et il sera toujours mis au ban par les autres normaux. C'est la loi de la nature, c'est tout, c'est normal, c'est pour toutes les anomalies et c'est tant mieux qu'il en soit ainsi. Car ça évite à la société humaine de se déliter en de multiples incapacités mentales et physiques.

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