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La dysphorie de genre: quand un garçon veut devenir une fille

Dysphorie de genre: c’est le terme médical qui définit le sentiment de n’être pas dans le bon corps et d’en vouloir changer. Bien que ce problème soit présenté comme une forme de normalité, dans laquelle il y aurait ni maladie ni asocialité, la définition même comporte un volet pathologique.

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La dysphorie de genre est décrite comme associée à des symptômes et des morbidités déjà existantes, dans le magazine «Psychologies»:

«- transsexualisme classique (modèle central, en fait le plus rare) ;
- homosexuels masculins très efféminés ou lesbiennes très masculines;
- syndromes psychotiques ;
- personnalités psychopathiques et/ou sociopathiques (chez qui l'affirmation de troubles de l'identité sexuelle n'est pas toujours sincère) ;
- crises réactionnelles ; etc.»

Par rapport à la norme de référence de survie de l’espèce, qui est l’hétérosexualité, cette dysphorie de genre est une anomalie, au sens où elle n’entre pas dans la catégorie habituelle. Est-elle pour autant une maladie? On n’en sait rien. Les milieux transgenre refusent l’idée d’une maladie car elle conduirait à les exclure socialement et à porter à leur encontre un jugement de valeur dénigrant. Or je ne pense pas que ce soit l’éventualité d’une maladie qui exclurait, sinon tous les cardiaques, les cancéreux, les diabétiques, etc, devraient être exclus et dénigrés. La difficulté à intégrer cette dysphorie vient de ce qu’elle touche à la sexualité et que celle-ci est de tous temps un thème difficile.

Il ne s’agit donc pas de porter un jugement de valeur sur les personnes qui se définissent comme différentes de leur sexe physiologique. Mais du point de vue médical on ignore encore ce qui déclenche cela: une anomalie hormonale pendant la grossesse est une des hypothèses. Ce qui laisserait entendre que l’appartenance à un sexe ou un autre et à leurs représentations culturelles appelée genre, serait bien conditionnée en partie par la biologie et non par la seule culture.



La peur de la différence
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Dans le reportage ci-dessous on voit un garçon dans un environnement de fille, et une fille coiffée et habillée en garçon. Preuve s’il en était qu’il y a bien des stéréotypes identitaires par catégorie et que ceux-ci sont nécessaires à la définition de son identité individuelle. Si l’humanité est variée et si l’éventail des expressions sexuées est vaste, il se trouve néanmoins des marqueurs typés pour chaque sexe-genre. Le mot «genre» ne change rien à cela, il est plutôt une sorte de dérivatif pour découpler le corps de la pensée et pour rendre normal socialement les identités ab-normale et très minoritaires. La peur de l’exclusion conduit à supprimer les différences, évitant ainsi d’avoir à assumer sa propre différence.

Il est intéressant de voir dans ce reportage l’importance donnée au look et aux activités dites de genre. Plus classique comme représentation, tu meurs! La ministre française des Droits des femmes (et pas des hommes) doit en manger son chapeau, elle qui veut supprimer tout signe extérieur de différenciation parce que jugé comme négativement discriminant. On se demande qu’est-ce que l’identité au-delà de l’habillement, des manières et des activités. Comme s’il suffisait de changer de garde-robe pour changer de sexe. A ce niveau je me pose la question de la crédibilité de cette dysphorie, qui pourrait peut-être, dans certains cas, n’être qu’une forme de révolte sociale enfantine ou une échappatoire à la manière dont le sexe de base est perçu.

Quoi qu’il en soit on reste génétiquement femme ou homme. On ne change pas les chromosomes comme on change de jupe. L’affirmation de genre différente du sexe physique suppose des subterfuges - hormones ou chirurgie - pour s’affirmer durablement dans le temps. Il se peut aussi que la nature se soit trompée dans certains cas. Ce qui laisse entendre qu’il y aurait bien une forme d’anomalie - mais encore une fois il s’agit d’un constat et non d’une jugement de valeur. Chacun vivant comme il l’entend en système libéral, on n’a rien à redire au choix individuel - s'il s'agit d'un choix - qui de plus ne porte pas de préjudice apparent à la société (mais comme cela est présenté comme un ressenti, ce n'est peut-être pas un choix mais une contrainte impérative, ce qui complique les choses).



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Le changement de sexe dans sa tête et dans son corps porte cependant un certain préjudice à la reproduction, fonction première de toute espèce. Mais la nôtre peut accepter une marge de personnes sexuellement non reproductives: célibataires, curés, homosexuels, par exemple.

Selon le médecin interrogé dans le reportage, la dysphorie de genre toucherait de 2 à 10 garçons pour 100’000, et cinq fois moins de filles. Etrange différence qui mériterait d’être explorée et documentée. Quoi qu’il en soit le fait que de 0,002 à 0,01 % des enfants sont concernés n’en fait pas une normalité. Il s’agit bien d’une exception très marginale dans les normes de l’espèce. A ce titre faut-il en parler dans les écoles comme d’une normalité? Je ne le pense pas. En classe on doit apprendre aux élèves à accepter et respecter leurs différences, mais pas à inventer de nouvelles normes sociétales.

Qu’il y ait des cliniques spécialisée pour la dysphorie de genre renforce l'idée de pathologie ou au moins d'une anomalie. Un suivi médical et une possibilité d’intervention chirurgicale ultérieure montre la force de la médicalisation de ces cas, et tend à valider l’hypothèse qu’il s’agit bien d’une situation exceptionnelle, non normale au sens naturel, qui se rapproche du traitement des pathologies lourdes.

Enfin, faut-il comme les parents du reportage, aller d’emblée dans le sens de l’enfant? J’en doute. Une telle situation demande probablement de parler longuement à l’enfant, de résister en partie à son désir en lui en expliquant les raisons sexuées de référence, en explorant tous les éléments qui pourraient montrer une fuite de soi plus qu’une réelle autre identité fondamentale - qui à leur âge, soit 5 à 10 ans, me paraît difficile à conceptualiser dans leur esprit. Le fait de prendre les marqueurs de look montre que la notion d’identité est encore très embryonnaire et stéréotypée dans la tête des jeunes enfants. De cette confrontation intellectuelle on pourra ensuite en tirer des conséquences. Mais en éducation, le parent n’a pas à suivre l’enfant sans le confronter un minimum.

 

Catégories : Philosophie, Psychologie, société 18 commentaires

Commentaires

  • Pour simplifier et n'offusquer personne disons donc que les malades sont des personnes qui ont une santé différente...

    Et puisque la normalité ne veut plus rien dire, abolissons ce terme. Eradiquons-le de la langue et du dictionnaire.

    Comme-ça tous les normaux différents arrêteront de nous casser les couilles !

  • Encore un excellent article ! Merci pour ces superbes billets écrits sous le signe de la libre pensée.

  • Changer les mots pour effacer les faits: c'est en effet à la mode.

    Une des raisons des études de genre est justement l'existence des transgenres, qui questionneraient la norme hétérosexuelle. On a donc construit une théorie sociale sur une anomalie infinitésimale.

    Et ce serait un progrès. Ma foi, il faudrait redéfinir le progrès.

  • Je ne vois pas vraiment où est le mal dans ce reportage. Et bien qu'étant hétérosexuel, je n'ai pas l'impression d'être "attaqué" de quelque manière que ce soit par son contenu.

    J'ai l'impression que vous faite une fixation sur tous les cas de sexualités qui ne se conformeraient pas à votre vision des choses. Non?

    Alors après, faut-il aller jusqu'à dire que la dysphorie de genre est une chose "normale"? J'en sais rien. Mais il ne me semble pas que ce soit le propos du reportage.

  • @ Rainbow:

    Autour du sujet du reportage il y a une théorie globale dont on ne peut faire l'économie, à mon avis. Le danger n'est pas visible parce que la théorie use d'un discours apparemment inoffensif. Or je pense qu'elle est dangereuse, et qu'elle est un prolongement d'un corpus et d'une guerre qui vient de beaucoup plus loin. Le reportage lui-même n'est en effet pas offensif mais l'attitude des parents participe à ce corpus.

    Un de mes choix de vie depuis quelques années est de contribuer à identifier et démonter cette théorie.

    Je suis bien sûr interrogé par les sexualités différentes, mais j'ai assez défendu la liberté depuis des décennies pour moi-même et pour d'autres pour ne pas vouloir décider de ce qui est bon ou non pour les gens. En même temps il y a des questions qui sont plus générale que la seule liberté individuelle et qui demandent des fondations intellectuelles plus structurées que la seule défense des droits individuels.

    Votre intervention continue diverses discussions et controverses que j'ai hors du net et sur le net. Je pense utile de repréciser globalement ma démarche et je le ferai dans un prochain billet.

  • @ hommelibre

    Justement c'est le reproche que vous faites aux parents que j'ai le plus de mal à comprendre. On voit dans le reportage que les enfants sont accompagnés mais (et c'est encore heureux) on ne leur propose pas de changer de sexe par une opération chirurgicale. Le centre où ils se trouvent ressemble plus à un lieu d'accueil ou d'écoute pour ses enfants qu'autre chose. La seule intervention "médicale" est de retarder leur puberté. Donc je ne trouve pas que les parents soient irresponsable, après ce n'est que mon point de vue.

    Pour le reste, je ne saurais pas répondre car je ne connais rien à ce que vous appelez la "théorie globale". J'attends donc votre prochain billet.

    En tous les cas je vous remercie de votre réponse et de l'attention que vous avez porté à mon commentaire. Je vous souhaite une bonne continuation pour votre blog.

  • La théorie du genre : historique.

    Première étape des LBGT : faire reconnaître leur droit à la différence. Les sociétés permissives leur ont accordé. Au-delà de l'orientation sexuelle, les LGBT sont des êtres humains à part entière.

    Deuxième étape : exiger le droit à la ressemblance : mariage, enfant, égalité partout. Les sociétés permissives leur ont aussi accordés.

    Troisième étape (étape actuelle des études de genre) : nier que l'hétérosexualité soit biologiquement fondée afin qu'il n'y ait plus de discrimination envers eux et imposer leur différence à tous et chacun.

    « La théorie du genre soutient que la notion de sexe est culturelle de part en part. Que la distinction des sexes est sans ancrage biologique, donc arbitraire et modulable. Qu’en outre, le modèle hétérosexuel exerce une violence littéralement innommable sur les modèles sexuels et les genres alternatifs. Qu’il est donc temps, et légitime, de « défaire le genre », (…) en éradiquant toute référence au masculin et au féminin, deux genres parmi une sarabande infinie de variations possibles… trans, queer, drag, butch, garou, dyke, fem, and so and ! » (Propos rapporté par Léon Camus le 3 février 2014 : http://www.geopolintel.fr/article797.html?var_mode=calcul#nb3.)

    Question : Les hétérosexuels devraient-ils initier une campagne de promotion pour faire reconnaître notre droit à la différence, c'est-à-dire le droit d'être hétérosexuel sans qu'on les accuse de sexisme et d'homophobie ???

    Sous prétexte de lutte pour l'égalité et contre l'homophobie, on voudrait faire disparaitre l'hétérosexualité pour que la société se soumette à la minorité (moins de 5 % des gens ont une orientation autre qu'hétérosexuelle). Là, je crois que j'ai le droit de m'objecter (à leurs croyances) sans passer pour un sexiste ou un homophobe car je ne m'oppose pas à leur être ni à leur orientation. Pourquoi s'attaquer à l'orientation de la majorité sinon pour se sentir "normalisé" en niant à la majorité le droit d'être et leur orientation. Paradoxe quand tu nous tiens : cette démarche idéologique part donc de la croyance des LGBT que les LGBT sont "anormaux" puisque différents. En imposant la différence pour chacun, il n'y plus de "normalité".

    Toutefois, l'absence de norme risque de créer encore plus de confusion. Ce ne sera plus qu'un faible pourcentage de personnes (les LGBT) qui se demanderont s'ils sont "normaux", mais bien 100 % de la population. On ajoutera encore plus de confusion dans la tête des gens qui se demandent déjà s'ils sont normaux. N'est-ce pas ce que l'on appelle la tyrannie de la minorité ?

  • Fuyons, fuyons , avant que cela devienne obligatoire comme pratique sexuelle.

  • Et voila maintenant que l'on démissionne par peur, suite au soutien contre le mariage homosexuel.

    http://www.20min.ch/ro/multimedia/stories/story/Le-boss-de-Mozilla-demissionne-18343112

    Cela va trop loin !

  • Excellent Jean d'ormesson:

    "Je suis pleinement favorable au mariage gay, mais seulement entre socialistes. Tout ce qui peut contribuer à leur non-reproduction est un bienfait pour tous !"

  • :-)
    Jean d'Ormesson: l'un des plus jeunes "vieux monsieur" de France.

  • Je suis consternée par vos messages le sujet étant la dysphorie de genre qui n'as rien a voir avec l'homosexualité !! De plus vous ne semblez pas concernée par cela ! Alors écoutez bien MOI je suis née avec une dysphorie de sexuation ne préfère ce terme car dysphorie de genre y'as trop d'amalgame avec cette horrible théorie les deux n'ont rien a voir !! G souffert en France du faite de l'absence de médecine pour enfants dysphorique et je ne suis pas ma seule !! Je précise aussi que cela n'as rien a voir avec la sexualité puisque je suis une femme hétérosexuelle et mariée depuis 2007 !! Nous n'avons rien a voir aussi avec les mil lieu transgenre lgbt ils ne sont pas concerné par la chirurgie génitale !! Oui il s'agit d'une maladie mais une fois opérée c'est le bonheur absolue !! Il ya des personnes dysphorique opérée qui sont bisexuel le homosexuel et majoritairement hétérosexuelle donc l'identité est le sujet central et non la sexualité !! Cordialement

  • Vous êtes pire que des extrémistes de Russie,
    Sans rire, tous vos commantaires de peur je les démontent en trente segonde... On voit bien dans vos messages que vous ne connaissez absolument pas le sujet. C'est d'une stupidité absolue, tant que vous ramènerez le transexualisme aux homosexuelles ou aux transgenres vous ne comprendrez rien.. Regardez, le taux de suicide chez les transexuelles et vous verrez que ce n'est pas une communauté satanique qui veut abattre les hétérosexuels mais qui veut plutôt essayer de survivre dans un monde cruelle avec toutes les minorités..

  • @ Jodie

    holà que de paroles excessives.

    survivre dans un monde cruel avec toutes les minorités !!!

    vous vous foutez de qui là

  • http://www.rhonealpes.fr/ID_DEPARTEMENTS/5/EVA_VILLE_ORGA//ID_DOMAINE_EVENEMENT/0/ID_TYPE_EVENEMENT/0/id//Find/Lancer+la+recherche/ID_AIDESDOMAINEMDL/11/ip/3/op/EVA_DATE_START+asc/cp/94e7c9bb63bfa215d54a/mp/20/615-developpement-durable-egalite-hommes-femmes.htm#p

    alors là on est au top, de l'égalité confondue avec similarité, et en plus la théorie du genre qui se répand cette vaste fumisterie.

  • Ce que je trouve très curieux, c'est que les puristes du genre qui n'arrêtent pas de "déconstruire" les stéréotypes liés à la féminité et à la masculinité classiques, jusqu'au relativisme absolu, semblent penser que la transsexualité va dans leur sens. Or, il me semble que c'est tout le contraire ! Si vraiment des gens se sentent mal dans leur corps qu'ils jugent en décalage avec leur genre, c'est bien que le dit genre a des caractéristiques intrinsèques. Si quelqu'un qui a le corps d'un garçon se sent être au fond de lui une fille, c'est bien qu'être une fille et un garçon, ce n'est fondamentalement pas la même chose.... Cela dit, les défenseurs de la différence entre les sexes font symétriquement la même erreur. je pense qu'il ne faut pas faire de confusion entre les phénomènes de mode niaiseux (les "livres pour enfants " sur le thème " et pourquoi Papa y porterait pas une jupe, d'abord ? "...) et les cas bien réels où des personnes ressentent le besoin impérieux de rapprocher leurs corps du sentiment qu'ils ont d'eux-mêmes.

  • Ceux qui croient en la réincarnation ne sont pas sans savoir qu'en ce cas nous revenons en un autre corps avec traces (goûts, penchants, etc.) de nos vies antérieures ce qui expliquerait qu'une femme en une autre vie ayant été un homme hétéro soit attirée par les femmes tout en l'étant elle-même de même pour les hommes. Toujours concernant la réincarnation une femme ou un homme ayant toujours eu le sentiment d'être femme dans un corps homme ou homme dans un corps de femme pour les mêmes rasons qu'invoquées plus haut ce qui donnerait à penser que ces personnes (qui peuvent être nous demain) sont manipulées par leur passé tout en nous donnant la chance, en fait, de réaliser l'aspect extrêmement transitoire et relatif de l'existence humaine.

  • MOI AUSSI je me suis (TOUJOURS) senti FILLE (+ que Garçon).
    ERIK(A).

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