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SN 2016gkg, la gloire de Victor

20 septembre 2016. La nuit est tombée, le ciel limpide. Victor pointe au hasard son nouveau télescope de 40 cm de diamètre et observe l’apparition d’un flash lumineux intense. À 04:44 UT, Victor entre dans l’histoire de l’astronomie.

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Il n’est pas exceptionnel qu’un astronome amateur participe à une découverte. Le ciel est si grand que les professionnels ne peuvent regarder partout à la fois.

Comme des milliers d’astronomes amateurs Victor Buso scrute régulièrement la voûte céleste. Et son nouveau « petit » télescope de 40 cm de diamètre est déjà une très belle machine.

Ce 20 septembre 2016, depuis son observatoire de Rosario en Argentine, Victor Buso comprend rapidement qu’il vient de capter l’explosion d’une supernova dès le tout début du phénomène. Jusqu’à présent aucun télescope n’avait observé cette phase. Elle dure peu de temps et se produit à l’improviste.

Il y a bien eu la célèbre SN1987A. Toutefois l’explosion n’avait pu être observée de manière aussi précoce. Il faut que l’événement survienne au moment de l’observation. Statistiquement, c’est comme gagner à la loterie: une chance sur cent millions.

C’est ce qui est arrivé à Victor Buso: l’explosion a eu lieu par hasard sous ses yeux.

 

 

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« Sachant qu’il ne se produit qu’une supernova en moyenne par siècle dans une galaxie, que le flash lumineux initial dure environ une heure, qu’il faut pour l’observer un ciel limpide, on estime que la probabilité pour qu’un astronome amateur la détecte est d’environ une sur cent millions ! »

Victor Buso a donc touché le jackpot. Il le sait. Très rapidement il contacte différents observatoires professionnels. Ceux-ci analysent l’observation de Victor, excellente au demeurant. Enfin ils pouvaient assister à l’ensemble du phénomène. Et la réalité a confirmé le modèle théorique de l’explosion, émise au siècle dernier.

La vidéo ci-dessous résume en deux minutes les deux heures d’observation réalisées par Victor Buso depuis la phase initiale. La puissance du phénomène impressionne. Une supernova peut briller autant qu’un coeur de galaxie.

Le flash survient à 17 secondes. À regarder jusqu’au bout, en particulier pour voir émerger l’étoile à neutron (point blanc final) et le rémanent de la supernova (nuage de matière stellaire expulsée dans l’espace).

Combien d’années d’observation, combien de nuits blanches, pour enfin toucher ce Graal? Je l’ignore. Mais j’imagine la joie de  Victor, ce fou d’amour du ciel.

 

 

 

 

 

 

 

 

Catégories : Univers 4 commentaires

Commentaires

  • Absolument passionnant, merci John!

  • Extraordinaire de voir cet événement ! Je n'aurais jamais imaginé de voir un tel spectacle. En plus je découvre la rapidité du processus que j'imaginais, à cette échelle d'une plus longue durée. Et enfin ... Quelle distanciation de nos petites turpitudes.

  • Ouais... la crèche, l'âne et le boeuf... les rois mages... qu'est-ce que c'est kitch et ça prend un coup de vieux !

  • Le rémanent chargé des éléments lourds formés au cœur de l'étoile se dilue dans le milieu interstellaire, pour reformer d'autres étoiles par agrégation des particules de matière soumises à la force de gravitation... Cycle fascinant, sans fin, du moins à notre niveau...
    Ces processus s'étendant sur des échelles de temps qui nous dépassent nous renvoient à notre insignifiance et rendent évidemment les prochaines élections cantonales bien dérisoires, je rejoins aoki...:))

    Pourtant, la complexité de la physiologie d'une anémone de mer, à fortiori d'un être humain et son équilibre homéostatique, est autrement plus pointue que les forces radiantes et gravitationnelles qui assurent la stabilité d'une étoile durant sa vie.

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