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Sortir de l’homosexualité

On ne naît pas homosexuel, on le devient. C’est le thème d’une manifestation qui se déroule à Paris. L’objectif est annoncé: théoriser pourquoi et comment quitter l’univers homo.

 

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Le genre serait une simple construction sociale coupée des racines biologiques. Il ne serait pas le prolongement du sexe biologique. Cette théorie produit immédiatement un changement de paradigme: tout genre serait désormais un choix et non une imprégnation naturelle prédéterminée.

Si c’est un choix et non un «destin subi », on peut en sortir comme on y est entré. Comme un acteur sortirait de son rôle à la fin de la représentation.

La fluidité de genre recommandée par les progressistes états-uniens est souvent présentée comme un mouvement allant de l’hétéro à l’homosexualité. La personne hétérosexuelle doit s’ouvrir au différent et non l’inverse. Le monde homo reste replié sur lui-même: c’est un élément de stratégie homo-normative.

Or si la théorie est valable elle doit fonctionner dans les deux sens. Il ne peut en être autrement: c’est sa logique même. Conséquemment les personnes homosexuelles devraient être encouragées à changer leur orientation sexuelle, ou du moins à la fluidifier et à s’ouvrir à l’hétérosexualité. Donc à devenir inclusifs.

À moins que cette théorie ne soit un moyen de rendre acceptable, pour des personnes récalcitrantes, le fait  de s’ouvrir à une telle expérience pendant la manifestation. Ou une manière d’augmenter la masse des rencontres possibles. Une sorte de drague intello en habit de chaire (d’université). Du moins c’est ce qui se murmure sur les rézos.

Les organisateurs sont décidés à traiter le sujet en brisant les tabous. Pour exemple un atelier sera organisé sur le thème: « Mères dominantes et castratrices ou mères victimes et manipulatrices: pourquoi on devient homosexuel.le. » Un célèbre psychanalyste mettra en évidence cette problématique. 

 

 

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Des témoins hommes et femmes raconteront leur choix de l’homosexualité. Certains diront, pour les hommes, qu’ils ne voulaient surtout pas rencontrer une femme qui ressemble à leur mère. Ils veulent aussi disposer de relations sexuelles nombreuses et rapides, de celles que les femmes n’autorisent habituellement pas ou trop peu.

Pour les femmes elles craignaient de reproduire le modèle maternel avec un homme.

Selon un conférencier invité, l’absence d’un père peut aussi altérer l’identification masculine du garçon ou l’attente de l’homme chez les filles, en particulier dans les familles monoparentales.

On le voit, ce festival répond à nécessité sociale très actuelle: sortir du tunnel identitaire exclusif, libérer les personnes homosexuelles des contraintes normatives et des assignations de leur milieu,  ainsi que de leur histoire personnelle traumatique.

Parmi ces personnes il y a celles, par exemple, qui ne comprennent pas en quoi le fait de défiler dans les gay pride avec un masque de chien sur la tête serait bon pour leur dignité personnelle, même si cela peut être amusant pour la galerie. Des artistes exposeront leurs oeuvres re-pensées sous l’angle de la beauté du désir hétérosexuel et du coït binaire.

L'idée est d’abolir les limites psychologiques qui maintiennent les personnes homosexuelles prisonnières de leur orientation sexuelle exclusive et des injonctions explicites ou tacites de leurs pairs.

Des scientifiques rappelleront que la reproduction est la priorité absolue de toute espèce et que cette reproduction passe d’une manière ou d’une autre par une forme directe ou dérivée de l’hétérosexualité. La grossesse pour autrui en est la démonstration: pas de femelle fécondée sans du sperme mâle.

La presse française s’est émue de cette manifestation à caractère homophobe, commaunautariste de genre, ségrégationniste selon certains, et les féministes prévoient déjà une grande manifestation pour contrer ceux qu’elles nomment des masculinistes. Elles dénoncent la domination blanche patriarcale.

Le Ministre de l’Intérieur prend au sérieux le risque de débordements et de violences urbaines. Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés. Il réfléchit également à d’éventuelles poursuites pénales contre les organisateurs.

Le Premier Ministre a enfin demandé à la mairesse de Paris, madame Hidalgo, de renoncer à octroyer le droit d’utiliser une salle de réunion en plein cœur de la capitale.

 

 

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L’affaire prend donc une ampleur inattendue. La société française bruisse et crisse de fureur. On ne sait quel camp en retirera un bénéfice. D’ailleurs quel serait l’hypothétique bénéfice d’une manifestation qui ne peut récolter qu’indignation, dégoût et révolte.

Sauf que…

 

Sauf que c’est une parodie. J’ai inversé l’information pour la rendre plus frappante. Il y a bien une manifestation (féministe et racialiste) à Paris, mais sur le thème de Sortir de l’hétérosexualité (image 3, clic pour agrandir). Le slogan en est: « On ne naît pas hétérosexuel, on le devient ».

L’hétérosexualité ne serait qu’une invention humaine au service d’un système politique normatif d’oppression. Selon le magazine Les Inrokuptibles, qui recueille les propos des organisatroces:

« L’hétérosexualité est la pierre angulaire de la construction du patriarcat et les féminismes en parlent sans jamais la nommer. Elle est au fondement de la structuration de la binarité des genres et des sexes, de la création des classes mêmes d’hommes et de femmes qu’elle pose en miroir. Elle est aussi en lien étroit avec la construction du capitalisme, puisqu’elle permet de ne pas salarier le travail de reproduction. »

Et aussi:

« … on veut dire aux femmes que ça n’est pas leur destin de faire leur vie avec des hommes et pour les hommes, et qu’il y a des marges de manœuvre à gagner: en devenant lesbienne et en construisant une vie commune avec d’autres femmes… »

Ah bon, il fallait le dire. L’hypothèse du grand raout de drague n’est pas si impertinente. D’ailleurs l’image qui illustre le thème de la manifestation est suggestive (4, extraite du site du magazine). Est-ce un atelier Osez le clitoris?

Les Inrocks ayant visiblement les faveurs des organisatroces, on peut penser que cette image n’est pas choisie au hasard. Elle sert de signal d’appel en vue d’un objectif précis. Grand bien leur fasse.

 

 

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On découvre grâce à l’interview que l’ennemi final n’est pas le méchant patriarcat mais bien plus l’hétérosexualité:

« … on parle beaucoup de genre mais moins de la production des morphologies, des hormones ou du génome, qui sont également conditionnés par des politiques de contrainte des mouvements ou de l’alimentation des femmes, qui produisent au fur et à mesure des années une binarisation des corps. Les corps ne sont pas une donnée mais des archives du sexisme et du patriarcat. »

Quel discours! Serait-ce de la paléo-bio-sociologie? Quelques autres formules édifiantes extraites des Inrocks:

«  … l’hétérosexualité a avant tout une utilité économique, alors elle va forcément s’insérer dans l’économie capitaliste qui est une économie racialisée et coloniale. »

« … la construction de l’hétérosexualité comme mode d’organisation de la vie désirable est infusée par la blanchité: la famille désirable c’est la famille blanche, une descendance blanche, un idéal de pureté et de normalité qui va reléguer toutes les familles non-blanches et des milieux populaires dans une sorte de classe dangereuse… »

« … comment tu en arrives à te rendre compte de l’injonction à l’hétérosexualité qui a pesé sur toi toute ta vie, et pourquoi tu ne l’as pas vue… »

Il serait donc normal de vouloir déconstruire l’hétérosexualité, de culpabiliser la race blanche et de convertir au lesbianisme, mais il serait homophobe et criminel de faire l’inverse. Il paraît que c’est le progrès. Plus c’est gros plus ça passe. À tel point que je n’ai pas vu de vague d’indignation ni de montée au créneau des habituels bateleurs et bateleuses politiques. De toutes manières,

« On ne naît pas hétérosexuel.le, on le devient. Remuer les trous noirs de nos naissances, exciter la gêne, rapprocher les genres, abolir les limites. » Ah, l’abolition des limites prônée de Cohn-Bendit à Dutroux...

Gageons que ce groupe féministe recevra bientôt des subventions publiques, si ce n’est déjà fait.

 

J’aurais aussi pu titrer ce billet: Chronique des ubuesques Gorgones ou Nouvelles fraîches du féminisme avarié.

 

 

 

 

 

Catégories : Féminisme, Politique, société 19 commentaires

Commentaires

  • On vit décidément dans un monde de fous, pardon, de folles...
    Mais c'est quoi "un coït binaire" (je me suis refusé de chercher sur google...) ?

  • Le coït binaire? C'est tout simple: l'accouplement entre une femme et un homme... Je ne crois pas qu'on trouve ça sur Google, je n'ai pas cherché en tous cas.

  • Alors comment désigner un coït homosexuel ? Ce n'est pas binaire ?

  • Dommage que l'on ne puisse expédier ces cinglé(e)s dans une vaste zone inhabitée d'où ils ne pourraient sortir.

    Parce que là, ça serait donnant-donnant...un retour à la normale (hétéro) ou l'extinction pure et simple.

    Les méthodes radicales ont ceci d'intéressant...Elles fonctionnent vite et bien !

  • La binarité est liée à l'hétérosexualité, dans laquelle on ne reconnaît que deux genres, masculin et féminin.

  • Justement non, avec la PMA-GPA, plus d'extinction possible, mais de graves troubles psychologiques, si ce n'est psychiatriques des enfants conçus selon ces méthodes dans un avenir pas si lointain.

  • @ G. Vuillomenet:

    je ne partage pas cet argument. Il ne semble pas confirmé d'après ce que j'ai lu. Et les familles hétéro dysfonctionnelles ne prêchent pas pour le meilleur.

  • Cette caste de bobos parisiens, c'est la Rome Antique en pleine décadence.
    Ces borborygmes sociaux révèlent quelques tentatives de reprendre la main encore une fois, mais la réalité est qu'ils sont juste bon à être livrés aux invasions barbares qu'ils appellent de leurs vœux d'ailleurs.

  • "les familles hétéro dysfonctionnelles ne prêchent pas pour le meilleur."
    Sans doutes, mais encore faut-il déterminer si les dysfonctions sont inhérentes au caractère hétérosexuel ou s'il ne s'agit pas de problèmes sociaux issus d'autres causes ?

  • Non G. Vuilliomenet, pour la pma-gpa il faut des "scientifiques". Ceux-là seraient interdit là-bas.

    Il y aurait de la faune, de la flore et de l'eau, et puis les dingues.

  • Quand le film et e livre "Les nuits fauves" sont sortis, beaucoup de gens ont découvert une face peu connue du monde homosexuel. Ce film a touché beaucoup de gens sans qu'un jugement moral ne soit émis. Le "chacun sa vie" avait déjà gagné du terrain. Il me semble qu'alors, vers les années 1980, l'ambiance était plus détendue. et les relations homos-hétéros moins problématiques. Il me semble.

    Les nuits fauves abordait le début de l'épidémie de sida. Il montrait cette sorte de quête du héros, quête difficile à cerner, et sa fin si triste. Il marquait une longue époque de souffrance et de craintes pour les communautés gay (mais pas seulement). Beaucoup de bêtises et de méchancetés ont été proférées à l'époque, Mais ensuite on s'est placé uniquement sur le terrain médical et c'est tant mieux. Il n'y avait pas besoin d'ajouter à la souffrance, et chacun sa vie.

    Alors ces groupes qui s'acharnent à empoisonner littéralement le climat social me hérissent. Ils sont minoritaires mais ultras et veulent aller au bout de leur objectif, qui est décrit dans ce billet. Ils représentent l'intégrisme.

  • "Alors ces groupes qui s'acharnent à empoisonner littéralement le climat social me hérissent. Ils sont minoritaires mais ultras et veulent aller au bout de leur objectif, qui est décrit dans ce billet. Ils représentent l'intégrisme."

    Exactement ça hommelibre. Lorsque je parle des dingues, je parle de ceux que vous décrivez.

  • Je constate sur une page FB que ce texte suscite des malentendus. Je comprends que ce soit possible et que même des gens qui m'apprécient habituellement puissent ne pas adhérer.

    Pourtant ce texte ne fait que reprendre à l'envers les mots et intentions du groupe parisien, et le second degré est suffisamment signalé pour que l'on comprenne mon intention. Mais je touche peut-être un tabou.

    Je ne veux pas rouvrir un débat sur des points qui ont déjà été assimilés par la collectivité. La place et la reconnaissance de droit des personnes homosexuelles n’est pas en cause. Restent la PMA et GPA mais ce n’est pas l’objet ici.

    Par contre la mouvance radicale en particulier du féminisme lesbien avance des thèses sans fondements, et dont au final on constate une incroyable misandrie.

    Mon texte est en réponse à la provocation. Beaucoup des mots sont ceux qu’on trouve un peu partout, des clichés, utiles à la présentation critique. Certains mots sont en miroir de ceux utilisés pour cette événement.

    Et perso je suis pour que l'on fiche la paix aux homos, même si je reconnais être étonné par leur orientation. Mais ce n'est pas un problème. Par contre, en communauté, nous sommes concernés les uns par les autres, nous pouvons aussi nous complimenter, mais aussi nous critiquer.

    J'ai de la peine avec les groupes idéologiques. Je préfère les personnes individuelles, ou en petits groupe, famille, amis. À ce niveau ce ne sont pas les théories, les croyances, les origines qui priment, mais les caractères, les tempéraments, les opinions politiques, etc.

  • Court extrait d'un article de "Marianne" sur le même sujet;

    "L’hétérosexualité n’a pas seulement gangréné le couple car même celles qui « ne sont pas appropriées dans leur vie privée par un homme » doivent aussi affronter « des patrons, des pères, des voisins, des violeurs »."

    Et:

    "Déjà qu'elles sont victimes, comme l'a expliqué le site Terra femina, de « caca shaming », cette oppression patriarcale de la cuvette des WC - alors que les hommes défèquent à tout moment en public sans aucune gêne - il serait irresponsable de les encourager à faire leur vie avec un monstre masculiniste. Comme jadis l’homosexualité, l’hétérosexualité est donc en passe de devenir la tare dont il faut guérir pour mieux se convertir aux nouvelles normes de sexe et de genre. Et les mêmes qui n'ont pas de mots assez durs pour fustiger ceux qui enjoignent les homos de devenir hétéros valident ainsi l'idée selon laquelle l'orientation sexuelle est un choix."

    https://www.marianne.net/debattons/billets/analysons-les-arguments-du-festival-feministe-sortir-de-l-heterosexualite

  • Le fils d'un ami cher est homo. Il est né en même temps (quasi) que sa soeur. De faux jumeaux. Ils ont grandi ensemble mais lui, assez rapidement, s'est intéressé à la "garde robe" de sa "frangine"...

    Est-il né ainsi ou a-t'il succombé au caractère peut-être plus fort de sa soeur ?

    Je fais partie des gens qui pensent que l'on ne choisit pas sa vie vraiment, que l'on ne fait que réagir face à situations données. Bien, moins bien,tout dépend des défenses dont la nature nous a gratifié me semble-t'il.

    En tout cas ce garçon ne met jamais son homosexualité en avant mais ne la cache pas si on le lui demande. Il exècre le tapage actuel et ne veut pas d'enfant, assumant ainsi sa sexualité et ses conséquences.

  • Si je comprends bien le raisonnement qui sous-tend ce nouveau mouvement anti-hétéro, l'univers homosexuel ne serait que bonheur et tendresse ? Le viol n'existerait donc pas, ni entre homos ni entre lesbiennes (j'avoue avoir de la peine à imaginer un viol lesbien, mais ça doit exister) ? Aucune oppression d'un partenaire sur l'autre? Pas de crime passionnel ? Pas de pervers narcissiques ? Pas de soumissions capitaliste avec des rapports employeur-travailleur ? Elles arrivent donc aussi à éliminer la nécessité de travailler pour gagner sa croûte, fortiche !

    Mais pourquoi ne m'a-t-on rien dit ??? :-D (= gag)

  • Beaucoup d'homo veulent jouer aux originaux, comme d'autres font des crêtes avec le coiffure, pour beaucoup c'est un jeu et ils finissent pas tomber dans leur propre jeu, j'en connais.

  • Dans les années 70 -80 il y eu la mode des sectes, l'ordre du temple solaire, raël et ses extraterrestres etc... aujourd'hui on a une multitude de mouvements communautaires lgbtq ++ qui s'inventent leur propre idéologie faisant fi de toute réalité scientifique et dont les conséquences sur de jeunes esprits fragiles peuvent être désastreuses. Quid de la lutte anti-secte ?

  • Pour appuyer votre texte, l'on peut citer le cas Patrick Dupond, danseur étoile, qui fut vivement critiqué lorsqu'il expliqua avoir changé d'orientation sexuelle passant de l'homosexualité à l'hétérosexualité.

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