Comment prévenir les méga-feux de forêts ?
On ne doit pas être étonné de voir les grands feux ravager tant de surface de forêts ces dernières années. Un article du Matin Dimanche paru ce jour sous la plume de Virginie Lenk, en dit plus et suggère quatre solutions. Quelques extraits ci-dessous.
« … les experts prônent le retour à un mélange de forêts, moins denses, avec davantage de feuillus… »
Commentaire de l’article:
« L’entretien par l’homme des forêts est lui aussi crucial pour en retirer la biomasse, qui sinon favorisera les incendies. À Hawaï, depuis une trentaine d’années, les habitants ont délaissé l’agriculture pour travailler dans le tourisme, laissant en friche d’énormes superficies. Les plantes invasives y ont proliféré et ont servi de combustible aux incendies meurtriers. » (Image 2, Hawaï Lahaine, © Nasa).
Ce que j’écrivais déjà ici.
2. Pratiquer le brûlis
« L’idée de laisser brûler la forêt de manière contrôlée s’est longtemps heurtée au désir d’étouffer les incendies dans l’oeuf. »
La forêt ne brûlant plus, n’étant pas nettoyée et éclaircie, elle accumule une masse inouïe de combustible. C’est ce qui se passe au Canada. En quelque sorte c’était prévisible, et le réchauffement n’en est pas la cause.
« Aux États-Unis, les experts remettent en cause aujourd’hui les campagnes massive du « zéro incendie » et l’extinction des petits feux de forêt au XXe siècle, qui ont fini par créer des forêts pleines d’arbres de toutes tailles et de sous-bois hautement inflammables.(…) Au Canada, on a beaucoup combattu les feux près des agglomérations et on a vieilli artificiellement l forêt. C’est celle-là qui brûle cet été. »
Les forêts se purgent grâce au feu.
On se demande pourquoi suggérer cette prévention. Ne devrait-elle pas être évidente? Eh bien non:
« … neuf incendies sur dix sont d’origine humaine: un mégot, un tesson de bouteille qui fait loupe, un feu de grillade mal éteint, mais aussi une étincelle de chantier, de train ou une ligne électrique défectueuse, sans compter les pyromanes. »
On ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque individu. Il faut insister sur l’éducation, très tôt dans l’enfance. En espérant que cela marche. On n’y est pas encore.
4. Protéger les constructions
« Rendre à l’avenir nos habitations résistantes aux flammes est un enjeu d’urbanisation majeure, au vu de notre désir toujours plus grand d’habiter dans la nature. »
Des espaces dégagés autour des maisons, pas de conifères, la prévention est contraignante.
Mais la dissémination des humains est-elle compatible avec une bonne prévention? Si nous ne faisons rien, c’est la nature qui le fait en purgeant ses forêt par le feu. Mais nous sommes partout nous n’osons plus laisser faire la nature. Pour autant nous ne faisons rien de mieux.
Nous avons voulu supprimer les incendies pour notre sécurité. Résultat: nous héritons de feux encore plus grands et incontrôlables, forcément incontrôlables car imprévus, et imprévus car impensés.
Conclusion d’un chercheur du Service canadien de forêts de l’Alberta: « Il va falloir apprendre à vivre avec le feu ou partir. »
L’essor technologique et l’euphorie consumériste du XXe siècle nous ont fait croire, en occident, que nous étions dans un monde stable, invariable et sécure. Ces feux nous font revenir sur Terre.
Commentaires
Les feux de forêt sont essentiellement d'origine humaine et parfois naturelle (orages), c'est un fait. Le réchauffement climatique n'intervient sans doute que dans l'intensité et dans la fréquence (sécheresse). Mais il est vrai que les médias font, bien souvent, l'amalgame entre les causes initiales et le booster climatique. C'est un raccourci qui profite à ceux qui ont intérêt à faire passer l'idéologie avant la vérité, la peur avant la raison.