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Revoir l’éducation des garçons (5) : à propos de virilité

Revoir l’éducation des garçons (5) : à propos de virilité.

J’ai lu récemment un commentaire fort intéressant sur la virilité. Elle n’est pas très appréciée en cette période de suprémacisme féminin. Pourtant il s’agit d’un élément de comportement formé de valeurs positives.

 

education,garcons,virilitéVirilité paradoxale

La virilité est associée à la masculinité, et de là aux notions de force, de fermeté, de dureté, voire de violence. Mais aussi à des perceptions très contrastées. On trouve par exemple sur le site de Santé Magazine ce que des femmes pensent d’un homme viril:

Un homme bestial, pas forcément poilu avec de gros muscles, mais animal, qui ne fait pas petite chose. 

Un homme fort, au sens figuré du terme, un homme qui a des épaules et sur qui on peut compter.

Un homme tendre, parce qu’il n’y a rien de plus séduisant qu’un homme qui maîtrise l’art de la caresse : on se dit que s’il ose exprimer sa délicatesse (l’anima chez Jung), c’est justement que sa partie masculine est solide (animus).

Un homme mûr (mature), dont on a le sentiment qu’il a réglé ses problèmes et qu’il sait où il va et où il veut nous amener.

Le premier est la virilité brute, comme le lion rugit face à un adversaire. C’est le guerrier, parfois l’amant passionné. La force est une vertu si elle n’est pas abusive.

Le deuxième reste dans le stéréotype de la force, ici vue en positif. C’est la virilité utilitaire.

Le troisième est intéressant: faire le lien entre une part masculine ancrée et solide, et l’audace de se montrer vulnérable. C’est la virilité paradoxale, celle de l’homme complexe. Mais attention: un homme fait un cadeau en montrant ses vulnérabilité. Il devrait donc le faire avec parcimonie.

Le dernier rassure. C’est la force tranquille, la virilité accomplie.

 

education,garcons,virilitéAspects positifs

La virilité a pour étymologie latine Vir, l’homme. D’autres termes en découlent, dont vertu.

La virilité brute n’en est qu’une facette de l’homme mâle. Si elle peut convenir en cas de guerre ou de joute sportive (avec mesure cependant), elle est en général contre-indiquée dans une relation amoureuse. C’est l’éducation de l’Antiquité: Pour assurer la continuité reproductive les femmes ne faisaient pas la guerre.

« Un homme doit encaisser les coups, mépriser la souffrance. Cette éducation avait pour objectif de créer des soldats. Il fallait donc les endurcir afin de les envoyer se battre sans redouter la mort. »

La virilité utilitaire fait de bons maris.

La virilité paradoxale est la plus intéressante à mes yeux car elle contient les autres. L’homme doit apprendre à équilibrer ces tendances en lui-même, à apprivoiser ses contradictions, entre pulsions et réflexion, entre force et douceur.

Pour cela il doit y être confronté. La virilité brute peut se satisfaire d’une activité physique de compétition bien encadrée. Comme cette virilité brute est la facette la plus réductrice de l’homme, il est souhaitable d’en parler avec lui et de lui suggérer d’autres aspect très positifs.

 

education,garcons,virilitéRésister au désir

On trouve ces autres aspects dans les définitions du mot. Par exemple dans le dictionnaire en ligne CNRTL:

« Ensemble des qualités (fermeté, courage, force, vigueur, etc.) culturellement attribuées à l’homme adulte »

Mais allons plus loin.

Je cite le commentaire mentionné en début de note:

« À propos du mot « viril », rappelons qu’il sert actuellement à indiquer tout ce qui est masculin, et exprime surtout une idée de force, mais de force génératrice. Or, le mot « viril » ne signifie pas seulement « force », il signifie aussi « vertu », la vertu masculine, c’est-à-dire le contraire de la force génératrice : la continence. Mais cette signification du mot s’est altérée et on a confondu « VIR » avec « VIS », (force). Le mot « vertu » du latin « virtus » dérive du mot « vir » (homme), et forme le mot « virilité » qui indique le courage MORAL de l’homme. La base de la vertu, était pour l’homme, la résistance à son instinct ; il faisait acte de courage moral s’il résistait à l’entraînement sexuel ; pour cela il lui fallait mettre en jeu la volonté. De là, courage, volonté, vertu, étaient considérés comme des actions viriles, morales, parce que c’est chez l’homme seulement que les impulsions de l’instinct ont de fatales conséquences. »

 

education,garcons,virilitéPère

La notion de continence et de résistance aux attractions sexuelles ou affectives est ici posée comme constitutive de la virilité paradoxale. C’est le contraire de la virilité brute. Celle-ci est utile au guerrier, qui apprend à ne pas pleurer – pleurer   est souvent un apitoiement sur soi peu productif – pour rester vigilant sur tout danger éventuel menaçant son clan ou sa famille. Mais pleurer ne saurait être un mode de communication trop fréquent.

S’il intègre ses contradictions il peut montrer parfois ses vulnérabilités et sa douceur.

Faire de la boxe ou de la lutte permet d’exprimer la virilité brute (la force) mais ne garantit pas de toucher le Graal de la complexité. Il faut se tromper, essayer, apprendre, avant d’y parvenir.

Une manière d’apprendre est la réciprocité. Je te fais ce que tu me fais. Ainsi nos erreurs nous enseignent le chemin juste.

Dans l’éducation on doit aussi parler, analyser avec le garçon, mettre a profit une lecture, un film, ou le comportement de gens connus. Ou simplement faire des choses ensemble. Il y a toujours des occasions de recadrer sa progéniture. Et je trouve important que le père s’y colle.

 

education,garcons,virilitéGarder la mesure

Plutôt que valoriser l’essaimage sexuel, qui est l’un des apanages supposés de la virilité, le garçon gagne à se retenir, à ne pas suivre toutes ses émotions, tous ses élans, tous ses désirs.

La principale vertu de la virilité à mon sens, est de garder la mesure et le recul face aux situations susceptibles de nous faire sortir de nos gonds. Il y a quelque chose de grand à disposer de la force mais à ne pas l’utiliser sans raison légitime.

 

 

 

Précédentes notes sur le thème.

 

 

 

 

Catégories : Philosophie, Psychologie, société 1 commentaire

Commentaires

  • La virilité est d'abord hormonale et donc innée, son but étant la protection de l'espèce. Il ne sert à rien de vouloir transformer les hommes en femmes. Il suffit d'encadrer les comportements pour vivre en société.

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