Samedi 22 décembre, 12 heures 45
Le groupe de la grotte a sombré dans un sentiment de défaite. Rien ne s’est encore passé. La possibilité de la fin du monde est maintenant nulle, ou presque. Michal s'est endormi malgré la douleur. Termite a réduit en partie la fracture. Sa position est moins inconfortable. Il a accepté un calmant puissant. Hélène dort près de lui.
Il reste quelques briquettes et des bougies. La grotte est froide. Certains marchent en long et en large pour se réchauffer et passer le temps. D'autres méditent sous d'épaisses couvertures. D'autres encore grignotent des biscuits secs trempés dans le filet 'eau qui sourd d'une faille de rocher, à l'opposé de leur camp. Toutes ces ombres forment un étrange ballet dans la faible clarté des bougies. Le plus étrange est le silence. Ils pourraient parler, parler de cette fin qu'ils attendent et redoutent en même temps. Parler de leur vie, partager les derniers rêves, les beautés de leurs mémoires. Parler de leurs blessures. La parole parfois rapproche et rassure. Ici rien ne se passe.