Dans le précédent billet sur ce thème, j’abordais la question du tabou qui entoure la violence féminine. Je rappelle que la question n’est pas d’accuser les femmes dans leur ensemble mais de démontrer que les campagnes sur la violence conjugales sont mensongères, biaisées, teintées de misandrie, et in fine que les groupements féministes qui ont depuis des décennies inspiré ce thème ont tout intérêt à ce que rien ne change et à maintenir la population dans le mensonge des chiffres (c’est le volet armé de la guerre faite aux hommes), dans une relecture historique non objective et en évacuant la notion de nature biologique au profit d’une théorie des genres destinée à semer la confusion (volet politique) et la croyance en l’origine essentiellement masculine de la violence (volet idéologique).
Les hommes, fabriqués pour la guerre?
Dire que la violence féminine est un tabou est une chose, encore faut-il le démontrer. Si l’on regarde les sociétés humaines depuis l’antiquité, les hommes, le sexe masculin, ont été historiquement dépositaires de la violence admise ou légale: la guerre. Ils ont été éduqués et programmés pour cela. L’ensemble des composants des groupes humains, hommes et femmes - donc les mères qui sont généralement considérées comme responsables de l’éducation - ont admis cette attribution de la violence légale aux hommes, attribution qui établissait de fait une répartition des rôles entre hommes et femmes.
On peut supposer que l’attribution de la violence aux hommes était fondée sur leur force musculaire plus grande. Cela ne signifie pas que les femmes étaient incapables de violence. Mais l’économie des espèces est d’aller dans le sens d’une relative spécialisation selon les caractères (physiques ou autres) développés. On ne peut non plus rejeter l’idée que la spécialisation des espèces est possiblement déterminée (par nécessité, pas par dessein intelligent ou autre) et non fruit du hasard, et que les hommes ont été fabriqués avec plus de musculature dans le but d’être les combattants de la lutte physique pour la vie. Cette hypothèse vaut bien celle qui nie aux genres des différences possiblement d'origine biologique.
On imagine mal, au temps de Neanderthal, les femmes faire des enfants, les allaiter et aller faire des campagnes guerrières. En terme de survie de l’espèce une telle disposition aurait probablement été contre-productive. Une femme enceinte n’est guère disponible pour monter à l’assaut des hordes ennemies. Les femmes à la guerre, cela n’est concevable à grande échelle et de manière systématique que depuis l’ère de la contraception chimique.
Les hommes étaient éduqués à la violence et encouragés socialement à être forts physiquement pour vaincre les ennemis. Socialement, c’est-à-dire que la culture a soutenu et renforcé le naturel biologique. Il n’y a pas longtemps qu’historiquement le culturel (par exemple le pacifisme) a condamné la guerre et encouragé les hommes à se soustraire à la logique militaire. La chanson de Boris Vian qui fait du déserteur un héros participe à un renversement récent des valeurs, dont on ne sait encore s’il servira à ce que l’humanité franchisse une nouvelle étape de son évolution où s’il mènera à ne plus se défendre contre d’éventuels envahisseurs et serait suicidaire en terme de survie d'un groupe.
La violence des femmes à travers les hommes
La violence légale n'a donc pas été attribuée aux femmes. Elle s’en sont déchargées sur les hommes. Les hommes sont ainsi porteurs des violences masculine et féminine, violence légale dans la guerre, sociale dans les relations dominants-dominés, symbolique dans le pouvoir politique, amoureuse dans les crimes passionnels. C’est à travers les hommes que les femmes se battent et tuent, par exemple en encourageant les soldats.
Dire comme on l’entend à notre époque que la violence est masculine est un peu court. A travers les hommes la violence est masculine et féminine. L’homme est le porte-étendard de la femme. Cette double origine masculine et féminine de la violence incarnée principalement dans un genre se retrouve aussi dans l’éducation, où la femme représente la mère et le père quand c’est principalement elle qui élève les enfants.
Dire aussi que la violence masculine a pour raison ou pour objet une volonté de dominer et de soumettre la femme, comme nombre de féministes le prétendent, est tout simplement délirant. La volonté de domination n’a pas été attribuée à un seul genre et elle est affaire de caractères et non d’une planification de la mise sous tutelle d’un genre par un autre. Quoique l’on peut se demander si aujourd’hui nombre de féministes n’oeuvrent pas à une mise sous tutelle des hommes par exemple par le biais d’une criminalisation débridée ou d’une culpabilisation dès le plus jeune âge en empêchant les petits garçons de faire pipi debout, entre autres facéties misandres modernes.
La répartition des rôles a donc possiblement une série de doubles origines. La fin de la double origine est rendue aujourd’hui possible dans les sociétés d’abondance mondialisées où les risques de la guerre et de la perte du territoire s’éloignent.
Violence féminine physique: trouble dans les chiffres
Si donc les hommes ont été dépositaires des violences masculines et féminines, cela ne signifie pas que les femmes n’ont pas leur violence propre. La violence dans la famille est leur terrain privilégié, semble-t-il. La maltraitance aux enfants est à plus de 50% commise par les mères et à moins de 30% par les pères. Les infanticides sont majoritairement perpétrés par les mères. Les fausses accusations de viol ou d’attouchement sont probablement à plus de 90% commises par des femmes.
Et la violence physique? Les mouvement féministes ont réussi à faire croire que les femmes en sont victimes à 95%, laissant les hommes porter le fardeau et être considérés comme coupables par principe à la moindre accusation - avec les conséquences dramatiques que l’on sait sur leur vie, leur profession et leur santé.
Mais cette proportion est fausse. On le sait depuis les années 80 mais la cécité est durable sur ce sujet. Une sorte de culpabilité collective à l’égard des femmes fait que l’on ignore délibérément certaines réalités, ou que l’on en fait du déni. Les chiffres sont devenus une arme de combat et ils doivent être abordés. Car des chiffres de victimes dépendent les subventions et la mise sous tutelle juridique des hommes. C’est là l’enjeu essentiel: toucher beaucoup d’argent pour les mouvements féministes (au Canada: 500 millions de dollars par année) et obtenir des mesures judiciaires rapides et facilitées contre les hommes. Ceux-ci en arrivent à vivre sous une menace implicite permanente visant à les castrer moralement et socialement. Cela va bien avec l’idéologie qui affirme que la gestion masculine du monde est guerre, conquête et exploitation - comme si les femmes n’y avaient pas eu leur intérêt!
Un livre vient de sortir sur la violence dans le monde depuis 2’000 ans. En particulier ce passage troublant nous intéresse:
«Les hommes donnent plus volontiers des coups de poing, secouent, frappent avec un objet et s'engagent dans une bagarre. Mais les femmes se montrent quant à elles plus enclines à pincer, griffer, ou donner des coups de pied.
Les filles emploient plus souvent l'agression relationnelle, blessant les autres en propageant des rumeurs, ébruitant des mensonges ou exerçant le rejet social.
Concernant les agressions entre partenaires, une monumentale synthèse de la littérature a indiqué que les femmes étaient légèrement plus enclines que les hommes à agresser physiquement leur conjoint. Lorsque les agressions féminines sont graves, une arme est souvent employée (dans 86% des cas contre 26% quand c'est l'homme qui agresse une femme).
Toutefois, les blessures graves ou mortelles sont plus fréquemment commises par des hommes, ce qui peut s'expliquer en partie par les différences de force physique : les hommes ont en moyenne 35 kilos de muscles (contre 23 kilos pour les femmes) et leurs muscles sont jusqu'à 40% plus forts biochimiquement, kilo par kilo.»
(In: « L'Agression humaine », paru récemment chez Dunod. L'auteur, Laurent Bègue est professeur en psychologie sociale à l'université de Grenoble.).
Par ailleurs je rappelle les chiffres de l’Office National de la Délinquance en France: 25% des victimes de violence domestique sont des hommes, et probablement davantage puisque seuls 5% d’entre eux déposent des plaintes. Les statistiques canadiennes officielles articulent des chiffres allant de 40 à 50% de victimes hommes. (Voir ici). Beaucoup d'autres chiffres peuvent être fournis et le seront si besoin. Tous vont dans le même sens. Tous démontent le chiffre de 95% de victimes femmes.
On est donc très loin des femmes victimes à 95%, et les campagnes désignant les hommes comme seuls responsables sont des mensonges délibérés, du sexisme et de la discrimination aux conséquences graves. Les mouvements féministes doivent aujourd’hui, à la suite d’Elisabeth Badinter, faire une autocritique sans concession s’ils souhaitent préserver un minimum de crédibilité.
(A suivre)
Commentaires
"par le biais d’une criminalisation débridée "
à lire de michel schneider "la confusion des sexes " très instructif.
"Selon le regretté Philippe Muray l'envie de pénis a fait place à « l'envie de pénal ». Mais, ajouterais-je, alors que Freud prêtait la première aux seules femmes, la seconde gagne également les hommes. « La source du féminisme réside dans l'illusion généralisée, chez les femmes comme chez les hommes, qu'il existe un pénis féminin, et dans la fixation particulière de certaines femmes et de certains hommes au stade phallique, c'est-à-dire au stade qui précède celui de la pleine génitalitél. » Ces mots, qui lui vaudraient aujourd'hui le lynchage en ligne par les chiennes, hyènes et meutes de garde ou d'avant-garde, sont du grand psychanalyste anglais D.W. Winnicott. Je ne m'excuserai pas de voir avec lui une certaine psychopathologie dans les formes extrêmes du féminisme, celles qui ne revendiquent pas l'égalité sociale entre femmes et hommes mais présupposent consciemment ou inconsciemment une identité psychique entre eux (soit par abolition du féminin : « s'approprier la masculinité », annonce la socio¬logue féministe Marie-Hélène Bourcier), soit par transformation du masculin en féminin.
Quelles que soient les motivations inconscientes qui l'inspirent, on assiste à un accroissement du contrôle social de la sexualité par l'extension des sanctions pénales. Dans un contexte où le délin¬quant est considéré de plus en plus comme un malade qu'il faut soigner, certains comportements sexuels jusqu'alors licites deviennent à la fois péna-lement répréhensibles et médicalement soignables.
C'est là et là seulement que passe une démarcation légère entre droite et gauche, la première veut sévir, la seconde sévir et soigner. Au terme de ce mou¬vement, à mesure que disparaissaient les règles morales et religieuses imposées à la sexualité, s'aggravaient les exigences collectives d'étendre le contenu des deux derniers interdits sexuels dans le Code pénal (non-consentement et minorité du partenaire sexuel). Se construit ainsi sous nos yeux ce que le juriste et psychanalyste Pierre Legendre nomme la moderne « caserne libertaire ».
Harcèlement : punir, disent-elles
Depuis la première loi sur le harcèlement sexuel on a assisté sous la gauche plurielle à une sournoise tendance à pénaliser le désir. Evidemment, personne ne revendiqua une telle visée : la sexualité et sa libération font partie du socle du politiquement correct. Il est donc commode et même inévitable de ne paraître s'en prendre qu'à des formes socialement incorrectes du désir et de son exercice. Ce que firent les socialistes en 2002 par diverses modi¬fications touchant au cadre légal des relations sexuelles, notamment le renforcement de la répres¬sion du harcèlement sexuel2.
Le harcèlement sexuel existe, et constitue dans
1. Propos recueillis par Antoine Spire, Le Monde, 22 octo¬bre 2001.
2. Dans le dernier état du Code pénal, l'auteur du harcè¬lement s'expose à une peine d'emprisonnement d'une durée maximum d'un an. Il peut être également condamné à payer une amende d'un montant maximum de 15 000 euros et à verser des dommages et intérêts.
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injustice. les cas où il est caractérisé une violence et une Celles-ci pouvaient être sanctionnées par d'autres moyens (atteinte à la vie privée, licencie-ment abusif...) qu'une répression spécifique. Mais ce délit, inscrit en 1992 dans le Code pénal par la gauche (qui l'étendit en 1998), a été à nouveau élargi de façon attentatoire aux libertés par le gou-vernement Jospin Sous la pression des féministes et d'une pétition concernant l'Université, est concerné désormais le comportement non seulement des supérieurs hiérarchiques, mais des collègues de travail2.
Cette loi pose d'abord le problème du renversement de la charge de la preuve. Il suffit que le salarié s'estime harcelé et que l'auteur présumé coupable ne puisse prouver que les faits n'ont pas eu lieu pour qu'un juge puisse envoyer en prison le harceleur en prison3. Le contenu du délit fut également modifié. Les faits à incriminer ne sont pas définis par cette
1. Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 modifiant l'article L 122-46 du Code du travail.
2. Article L. 122-46 du Code du travail et article 222-33 du Code pénal.
3. Le collègue ou le salarié concerné ne présente plus des éléments de preuve mais doit les « établir ». Depuis la loi n° 2003-6 du 3 janvier 2003, il appartient à l'employeur de prouver que les agissements ne constituent pas du harcèlement sexuel et que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à tout harcèlement. La parole du salarié (en fait de la salariée) affirmant être harcelée jouit donc d'une présomp¬tion de vérité, comme celle des enfants affirmant avoir été abusés. Outre qu'il est matériellement et logiquement difficile de prouver que quelque chose n'a pas eu lieu, une telle présomption a joué dans le domaine voisin d'un délit beaucoup plus grave. En décembre 2006, le président de l'université Grenoble I, mis en examen pour « proxénétisme et abus de faiblesse », a été conduit à la démission. Il était accusé par une ancienne maîtresse de l'avoir contrainte à se prostituer.
1. Contrairement aux principes régissant les lois pénales : « Nul ne peut être puni pour un crime ou pour un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi » (article 111-3 du Code pénal) et « La loi pénale est d'interprétation stricte » (article 111).
2. Collectif de Lutte Anti-sexiste et Contre le Harcèlement dans l'Enseignement Supérieur.
loi floue!. Dans l'ancienne rédaction, étaient définis précisément les actes de harcèlement sexuel maté-riellement répréhensibles : ordres, menaces, contraintes ou pressions graves. Désormais, des sanctions sont prévues contre les auteurs de mesures discriminatoires, directes ou indirectes, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d'affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de licenciement, de mutation ou de renouvellement de contrat, si le salarié a subi ou refusé de subir des « agissements dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle ». Autrement dit, tous les actes courants de gestion du personnel peuvent être incrimi-nés comme harcèlement s'ils ont été inspirés par un but sexuel. Le danger de cette loi est de laisser au juge la définition du délit. Selon le CLASCHES2, «les comportements suivants relèvent du harcèlement sexuel : commentaires sexuels, questions et confidences intrusives, propositions sexuelles non voulues » - les autres rubriques relèvent déjà du délit d'agression (attouchements, imposition de regarder de la pornographie, violence sexuelle) ou du crime (viol). Sont passibles donc tous les agissements allant de la séduction subtile à la drague lourde, et aucun élément de répétition ou de dommage à la personne ne viennent limiter une possible incrimination. Inviter à prendre un café une collègue sera-t-il un « agissement dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle » ? Qu'est-ce qu'une proposition sexuelle « voulue » préalablement par celle - ou celui - à qui elle s'adresse ? Ainsi, à l'université, le comportement d'un étudiant - ou d'une étudiante - draguant de façon un peu lourde une - ou un - camarade, ou encore d'un - ou d'une -professeur envers un - ou une - collègue, serait désormais passible des rigueurs de la loi. Où passera désormais la limite entre asymétrie désirante et exploitation sexuelle ? Quand le rôle actif de celui qui désire et la position passive de celui qui est désiré deviennent-ils domination et soumission ? Ironie de la vie sexuelle sous le socialisme, la première plainte pour harcèlement modèle 1998 a concerné un élu socialiste. Accusé par un jeune homme qui avait refusé ses avances, le sénateur-maire de Pau, André Labarrère, calma le jeu en faisant son outing quatre mois avant le procès (cela ne l'empêcha pas de se prononcer en 2004 contre le mariage homosexuel au moment où Noël Mamère, député des Verts, célébrait dans sa mairie de Bègles les noces d'un couple d'hommes). L'élu nia les faits reprochés et déclara : « Ce n'est pas moi, c'est lui qui m'a harcelé, qui me faisait des lettres d'amour. » On voit jusqu'où le harcèlement peut aller trop loin.
Même si la loi française ne prend pas en compte le « harcèlement environnementall », et va moins
loin que le texte communautaire ou la loi canadienne qui sanctionne le « quiproquo », il faudra donc se fier au discernement et à la modération des juges pour interpréter la loi et l'appliquer. Si les politiques continuent de suivre certaines surenchères féministes, nul doute que l'étape suivante sera d'étendre un délit, jusqu'ici cantonné au heu de travail, à tous les lieux publics, comme pour le tabagisme. Après les entreprises, les cafés, les restaurants, les rues et les plages seront interdits à la drague. Il s'agit d'hygiéniser les rapports sexuels. Comme d'ordinaire avec notre Big Mother étatique, je vois d'ici l'affichette énonçant l'interdit sous la forme d'une doucereuse incitation : « Vous entrez dans un espace non-désir. »
1. La directive communautaire 2002/73 définit le harcèlement sexuel : « la situation dans laquelle un comportement non désiré lié au sexe d'une personne survient avec pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité d'une personne et de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant humiliant ou offensant ».
"Les filles emploient plus souvent l'agression relationnelle, blessant les autres en propageant des rumeurs, ébruitant des mensonges ou exerçant le rejet social."
exemple les comméres des villages.
ma femme connait un village, quand un nouveau couple s'installe, si la femme n'entre pas dans les bonnes graçes des comméres du village, elles leur rende la vie impossible, si bien que l'année qui suit en général il déménage.
saint-martin la sauveté dans la loire.
"ébruitant des mensonges" c'est bien ce que fonts les féministes par rapport à la violence conjugale mentir éhontement sans sourciller.
c'est ce que j'appelle la mauvaise foi féminine.
suite
"Le désir hors la loi
Chaque société, par son Etat, fixe des limites aux conduites sexuelles en fonction de ses valeurs reli-gieuses, sociales et culturelles. Pas plus qu'aucune liberté, celle de disposer sexuellement de son corps et de celui d'autrui n'est pas absolue. L'accroisse¬ment réel - et non seulement judiciaire ou médiati¬que - du nombre et de la gravité des crimes ou délits sexuels interdit toute complaisance ou indulgence à l'égard de leurs auteurs, et la plupart des démocra¬ties ont dû se doter de lois plus répressives. Mais, dans un domaine où l'inconscient domine les repré¬sentations conscientes (combien de pédophiles par¬ticipèrent naguère à la « marche blanche » en Belgique contre les crimes de Dutroux ?), il faut analyser les motifs d'une telle demande de sanc¬tions et l'on doit s'inquiéter de voir s'allonger la liste des infractions sexuelles. Interrogeons les fon¬dements sociaux et inconscients des interdits. Si les limites apportées par la société et l'Etat à la liberté sexuelle excèdent la répression des actes (viol, pédophilie) pour s'étendre aux opinions, aux fan¬tasmes et aux représentations, le risque est de mettre en place ce que Foucault appelait un « dispositif de pouvoir » et de contrôle social nouveau. L'ancien assignait la sexualité à la reproduction biologique dans le cadre du mariage. Tout ce qui s'en écartait était considéré comme anormal, voire comme une perversion. Aujourd'hui, en dépit d'un discours plus libéral et des transformations de la famille, l'individu qui n'est pas en conformité avec la nouvelle norme d'une sexualité libérée, mais seu¬lement si elle est l'accomplissement de l'amour, devra être considéré comme manquant de discer-nement (la personne prostituée) ou atteint d'un dysfonctionnement psychique (le client).
Que sanctionne-t-on, quand on va au-delà des deux seuls tabous qui justifient les restrictions à la liberté sexuelle : âge du partenaire et consente¬ment ? On me trouvera libéral sûrement, machiste sans doute. Je m'en moque. On ne me fera pas dire que le rapport sexuel est partout et toujours un viol. Ce n'est pas l'absence de consentement psychique qui définit le viol, c'est l'imposition d'une violence objective, qu'on y consente ou non, consciemment ou inconsciemment. De même qu'un homicide ou une mutilation consentis par la victime, ou encore l'acceptation par le salarié de conditions de travail en infraction au Code, ne suppriment pas le crime ou le délit, le viol reste un viol, même si une part de consentement l'accompagne. Si le consentement a des degrés, le viol est l'imposition d'un acte sexuel quel que soit le degré de consentement. Mais les pratiques sadomasochistes ou la prostitution et la pornographie consenties, dans la mesure où elles ne mettent pas en cause l'intégrité physique ou psy¬chique de ceux qui s'y livrent - dans ce cas elles tomberaient sous le coup de la loi -, doivent rester hors du champ de la répression. Confondre le consentement à l'acte et le consentement au désir qui le précède, ramener la violence inhérente à tout acte sexuel au viol qui n'existe que sous certaines conditions qui ne sont pas présumables mais tou¬jours à prouver, c'est penser toute la sexualité sous
le mode du délit ou du crime. Prostitution, harcè-lement, pornographie : tout n'est que viol dans l'inconscient sexuel de certaines féministes et dans les lois qu'elles ont inspirées à la gauche plurielle. Le désir serait-il à mettre hors la loi ou à susciter par des lois, lui qui ne se construit que par et contre la loi ? Le désir serait-il devenu un délit, comme les lois que les socialistes ont fait voter tous les dix ans tendent à le considérer pour certaines de ses formes ? On peut s'interroger sur ce renversement. Celles qui par choix ou par force ont renoncé aux rapports hétérosexuels s'emploient à ce que leur peur ou leur haine des hommes soit relayée par des lois pour que leur asexualité n'apparaisse plus comme un symptôme ou un ratage. Les idéaux sexuels de certaines féministes sont ce que Freud appelle des « théories sexuelles infantiles ». La première théorie sexuelle infantile est liée au fait que sont niées les différences entre les sexes, rappelle-t-il. Mais, alors qu'il définissait cette igno¬rance comme attribuant « à tous les humains, y compris les êtres féminins, un pénis ! », ce déni de la différence prend aujourd'hui la forme inverse : attribuer à toutes les femmes une aversion pour le pénis et recommander pour tous les hommes un comportement amoureux féminin. Il y a toujours quelque danger à ce qu'un fantasme ou un symp-tôme devienne le fondement d'un lien social. Transcrit en rapports juridiques, le déni de la dif-férence des sexes traduit un désir inconscient de désexualisation politique de la société.
1. Sigmund Freud, « Les théories sexuelles infantiles », La Vie sexuelle, Paris, PUF, 1969, p. 19.
"Dire aussi que la violence masculine a pour raison ou pour objet une volonté de dominer et de soumettre la femme"
mon arriére grand-mére (décéde à 83 ans en 1962) disait c'est la femme qui fait où défait une maison.
elle parlait avec un réel bon sens de la vie dans les campagnes d'alors.
et dans un tel propos je vois mal où était la domination patriarcale !!!!!
@ coach handbags on sale
ce que vous avez écrit au-dessus quel est le rapport avec le billet ?