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L'identité ultime (première partie)

J’écoutais Edwy Plenel chez Ruquier cette nuit. J’écoutais sa critique des institutions et de l’hyperprésidence, cette hyperprésidence qui a été à une époque plébiscitée par les français afin que le pays sorte de l’enlisement parlementaire de la 4e République. Sur la fin je l’écoutais sur le racisme et sur la notion d’identité qui fonde le racisme.

TerreA1.jpgJ’ai une franche distance d’avec Monsieur Plenel. J’observe avec une réticence marquée sa manière de vouloir mettre les gens dans sa poche. J’ai des doutes sur sa capacité à dialoguer. Je le trouve trop dogmatique pour me sentir un espace dans sa pensée. Et le mélange entre le journaliste et le vendeur de journaux (rappels régulier de Mediapart) réduit considérablement l’intérêt de ce qu’il dit. Même l’énergie mise dans ses interventions font au final penser à un vendeur à la criée.

Je n’apprécie guère non plus sa manière de détourner les thèses d’Eric Zemmour et de lui attribuer des intentions qu’il n’a soit jamais eues soit jamais exprimées, ou pas exprimée avec la connotation que M. Plenel laisse entendre. L’honnêteté intellectuelle cède parfois le pas au guerrier, et à la volonté de discréditer un adversaire. L’arme étant une posture et un ton qui laisse croire à l’auditeur que M. Plenel cite une information évidente - alors qu’il ne cite que la déformation qu’il fait de la pensée de son adversaire.

Ceci pour dire que je n’adhère pas à celui qui a la fonction, le profil, le discours et le ton du chef, tout en contestant au Président actuel le fait d’être aussi un chef. Car Monsieur Plenel a tout du chef. De par cette contradiction, et de par les remarques faites plus haut, je reste par prudence très circonspect sur les thèses qu’il développe. Mais je lui reconnais l’intérêt de poser des débats de société qui dépassent le clivage de son camp politique, même s’ils en viennent.
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J’en viens surtout à sa critique du racisme. Il fait référence idéologiquement à la thèse développée par un écrivain né aux Antilles, Edouard Glissant. Celui-ci a fait un parcours intellectuel original, passant du concept identitaire de négritude à celui plus local d’antillanité, puis l’élargissant à nouveau vers le concept de créolisation avant d’en venir au tout-monde ou à la mondialité. Il s’agit ici moins d’une identité purement locale, associée à un ancrage historique dans une terre - une identité-racine - que l’interpénétration de plusieurs cultures, favorisée par les migrations volontaires ou contraintes, et qui ébauchent l’idée d’une mondialité culturelle - une identité-relation. Concept qui a l’avantage d’introduire dans la réflexion la notion de diversité sans qu’elle soit un prêche, et que pour ma part, dans la ligne de la pensée d’Edgar Morin, je définirais comme une complexité active et une interaction dynamique.

L’individu n’appartient plus à un sol, ne se reconnaît plus comme issu d’une terre délimitée. Je questionnais l’idée du nationalisme il y a une semaine. Ce nationalisme aux multiples visages qui va de la défense d’une population contre l’envahissement militaire ou culturel, comme dans des pays africains et arabes, à l’exclusion d’une autre population comme étant trop différente des références qui formatent une identité nationale, comme dans beaucoup de pays du monde, y compris européens. Quelle que soit la face qu’il présente le nationalisme semble être à la fois une protection et un danger. Une protection d’une population qui se reconnaît dans un territoire, avec des droits et des devoirs. Un danger par le risque guerrier qu’il contient et qui a été maintes fois démontré.

Un territoire appartient à une population au nom d’une Histoire et de l’ancienneté de son implantation. Elle y vit, y travaille, et entretient une administration et une armée capable de la protéger et donc de pérenniser l’implantation dans la sécurité et la paix. L’Histoire de ce territoire a du sens pour la population. Le droit de vote vient par exemple de ce que des ancêtres se sont battus et sont morts pour la liberté.

Faire référence à une terre, une nation, et donc une nationalité et une appartenance particulière est naturel. Cela existe partout.

TerreA-4-Chute-mur-berlin.jpgPersonnellement je suis fils d’une famille qui a émigré à deux reprises. Après la guerre en 1948 mon père, fils de paysan ayant un don pour les langues, est parti à New-York comme traducteur pour feu la SDN. Il y avait besoin de forces vives et l’on pouvait changer de catégorie sociale si l’on avait mis en valeur un talent. C’était son cas. Pour des raisons que j’ignore il s’est mis à rechercher d’anciens nazis au sein de l’organisation. Il semble avoir touché trop haut puisqu’il a été mis au placard aux archives de l’ONU naissante à Genève. Et encore il a été préservé d’un licenciement total parce qu’il avait déjà 4 enfants. En deux ans il a émigré par deux fois avec sa famille. Je suis né plus tard, à Genève, mais Belge à l’époque. Je me suis naturalisé Suisse à ma majorité.

Ceci pour dire que fils d’immigré, j’ai mis longtemps à savoir quelle était ma place dans ce pays où j’étais pourtant né. La Belgique, que je ne connaissais que par les vacances d’été, restait une référence. Les poètes et chanteurs belges, les paysages, l’équipe de foot d’Anderlecht, l’accent, l’humour. Aujourd’hui il reste une mémoire de la Belgique, mais je me sens appartenir à la Suisse d’une part, à l’Europe et au monde d’autre part.

Pour arriver à me sentir appartenir au monde j’ai dû passer par l’appartenance locale - suisse - à laquelle je me réfère encore souvent, comme étant le lieu d’où je pars pour accéder au monde. Ce point de départ formate ma vision du monde, avec ses avantages et ses inconvénients. Je ne veux pas faire l’économie d’une appartenance nationale, ni la renier au profit d’un monde où, sans pays et sans passeport, je n’aurais de place nulle part.

Cette identité-racine, associée à un territoire et à une nation, est une étape dans la construction de mon appartenance au monde, donc dans ma construction sociale. Elle contient cependant le danger de devenir un instrument de domination sur d’autres, et de guerre.

L’identité racine, territoriale, partage sur ce point avec l’identité idéologique le même risque de monter des murs, de monter les humains les uns contre les autres. Le socialisme a lui aussi construit des murs entre les humains.


A suivre.

Catégories : Politique 2 commentaires

Commentaires

  • Personne n'était là pour parler du racisme anti-blanc, des viols et de la traite des blanches encore pratiquée ...

  • Edwy Plenel est complétement déconnecté de la réalité, sa seule connaissance de la sois disant discrimination vient d'idéologue partiaux genre SOS racisme, et il nous parle d'un exemple, mais ça ne vaut rien un exemple les idéologues de sa clique rigolent quand on leur donne un exemple en face de leur enquêtes biaisées donts ils connaissent les résultats avant de les avoir faites.

    etd'ailleurs les sois disants discriminés est-ce les aider que de les faire passer pour des victimes de la société, le résultat c'est qu'ils ne fonts aucun effort d'intégration, ils deviennent asociaux, quel employeur a envie d'employer un asocial !!!

    http://www.leprogres.fr/loire/2011/04/15/roanne-150-personnes-pour-denoncer-le-racisme-et-l-antisemitisme

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