Si l’exploration spatiale était une saga de science-fiction la Lune serait déjà une ruche bourdonnante, avec des excavations, des camions, des navettes volant en allers-retours incessants vers la Terre. Dans la vraie vie cela pourrait être moins facile.
La Lune contient d’importantes quantités de fer et de manganèse. La sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) vient de le révéler. Cette sonde analyse en particulier les différentes longueurs d’onde des couleurs de la surface. Chaque minéral ou métal se lit dans une longueur d’onde particulière.
Le titane est une matière très dure et deux fois plus légère que l’acier. Son utilisation industrielle pourrait amener un consortium de pays à exploiter les ressources lunaires et à les rapporter sur notre planète.
Technologiquement, rien n’est vraiment impossible. Quand on voit les prouesses réalisées par l’industrie et l’inventivité humaine depuis deux siècles la Lune n’est qu’un faubourg de la Terre. Cependant ce n’est pas simple, pour plusieurs raisons.
Vivre sur la lune expose à subir des radiations cosmiques très violentes, issues entre autres des éruptions solaires et de la galaxie. Leur violence n’est pas filtrée par le champ magnétique comme sur Terre. Les rayons cosmiques frappent la surface de notre satellite et déclenchent encore plus de rayonnements. Certains de ces rayonnements peuvent traverser tous les blindages connus. Séjourner durablement sur la Lune présente donc un risque majeur pour la santé: celui d’altérer profondément l’ADN cellulaire et de provoquer des cancers, comme lors d’une exposition à des radiations d’origines nucléaires.
Le LRO a pour mission entre autre d’étudier ces rayonnements. Une base permanente sur la Lune devra être protégée, peut-être installée dans le sous-sol lunaire. Les astronautes pourraient être amenés à des rotations fréquentes pour éviter une irradiation prolongée.
La sonde - en fait les sondes car elles sont deux jumelles à faire le travail - étudie également les zones possibles d’atterrissage pour de futures missions. L’analyse des roches vise aussi à découvrir des ressources comme l’oxygène, ressource dont les futurs locataires des bases lunaires auront un grand besoin. Produire ou extraire sur place de quoi satisfaire une partie des besoins allègera les missions.
Les concepteurs les plus audacieux vont jusqu’à imaginer des jardins intérieurs pour contribuer à l’approvisionnement alimentaire.
L’exploitation minière, si elle se fait, sera la plus automatisée possible. Mais l’humain reste indispensable pour nombres d’activités. Toutes les questions liées à la survie des bases lunaires sont donc vitales. Mais une autre question se pose avec acuité: le transport des matières premières. Des cargos spatiaux devront être imaginés pour acheminer la plus grande quantité de matière en un seul voyage. Car les voyages coûteront et l’ensemble de l’exploitation renchérira le prix du titane et autres métaux et minéraux. La plus grande difficulté sera le transport d’une orbite basse vers la surface de la Terre. Le redécollage terrestre est très énergivore. Il faudra penser un système qui évite aux cargos de devoir se poser sur Terre.
On le voit, la possibilité d’exploitation minière sur la lune n’est pas pour demain.
La sonde a récemment modifié son orbite et sa distance du sol lunaire est descendue temporairement à 21 kilomètres. Elle a ainsi pu photographier avec une certaine précision les traces des missions Apollo (vidéo ci-dessous). De quoi donner la nostalgie aux passionnés de l’espace, et au très nombreux amateurs qui ont vibré à l’exploration de la Lune.
Images Nasa.
Site Nasa pour le LRO:
http://www.nasa.gov/mission_pages/LRO/multimedia/index.html
Les zones d’exploration des missions Apollo photographiées par la sonde LRO:
Rappel:
Rendez-vous dimanche 23 octobre à Ferney
L’association d’astronomie M51 à Ferney vous invite dès 17 heures à l’Esplanade du lac à Divonne. Un conte astronomique sera joué par des enfants, suivi d’une conférence de Didier Quéloz, découvreux d’exoplanètes, sur le thème: «Y a-t-il de la vie ailleurs dans l’univers?» (Cliquer sur l’image).
Le club est présidé par notre ami blogueur Anaxagore.
Commentaires
La lune étant souvent voilée, elle accepterait certainement les adeptes de l'idéologie des chiffons?
Nous pourrions créer et envoyer des navettes, sans retour, servant aussitôt l’attérrissage, de logements? Comme le son ne passe pas par manque d'atmosphère, les appels aux prières et aux meurtres ne gêneraient pas les voisins?
Ou bien, pourquoi ne pas y envoyer nos déchets nucléaires mais sur la face cachée, ni vu ni connu?
Récemment j'ai lu dans " le Temps " un article du début du siècle qui a relevé l'exploit d'an aviateur qui avait réussi à traverser le Léman sur sa longueur. Qui aurait imaginé à cette époque qu'environ 50 à 60 ans plus tard on allait pouvoir ( hormis la S-F ) envoyer des hommes dans l'espace sur la lune.
Si la technologie manque pour extraire des minerais sur la Lune, c'est tout simplement parce que l'on avait jamais eu aucun intérêt à le faire. Le jour il sera indispensable de le faire croyez-moi que l'on va vite progresser.
D.J
En effet D.J.
la lune a toujours enflammé l'imaginaire même féminin ,à votre question une effrontée des années 30 aurait répondu,y'a peut-être pas de mine sur la lune mais on connait des lunes avec des mines bien pointues!
peut-être qui sait , la Maison Carandache sut tirer profit d'une phrase qui faisait fureur ,quelle belle mine ,mauvaise mine cette pauvrette , alors une femme née dans les années 30 eut cette réponse :dire qu'il suffit d'une lune pour que toutes les mines soient pointues!
@ Lovsmeralda:
:-))
Qui sait?!
Donc c'était pas une blague de la CIA, Armstrong, tout ça, y a vraiment des traces ? Johann et les complotistes doivent être tout tristes :-))
Pour le reste, en combinant plusieurs projets, comme l'ascenseur sur câble en fibre de carbone menant à une plateforme géostationnaire, on devrait pouvoir arriver à descendre sur Terre des matériaux à un prix décent...
Vive l'Avenir !