Trop chère et inutile, l’exploration spatiale? Ou bien sommes-nous déjà blasés du merveilleux? Pourtant la quête du merveilleux n’est pas le seul moteur des fusées. Les retours sur investissement, en brevets et en qualité de vie, justifient largement la poursuite des opérations spatiales.
Suite à mon précédent billet, je propose ce complément. Quelques pays se sont lancés dans l’aventure spatiale: USA, Russie, Europe, Japon, Chine, Inde, et maintenant les Emirats arabes unis.
Pourquoi autant d’acteurs? Ne vaudrait-il pas mieux unir les forces et les ressources dans un domaine si coûteux?
Eh bien non. D’une part la concurrence est bonne pour réaliser des progrès technologiques. D’autre part c’est un domaine où la collaboration entre scientifiques de différents pays crée des ponts et contribue à l’entente internationale.
Une autre raison me semble être l’intérêt pour les ressources minières dont l’univers proche semble regorger. Le défi technologique est énorme mais pas insensé et il aiguise logiquement des appétits.
Enfin l’argent public est redistribué. En effet la filière spatiale (et aéronautique) est créatrice de centaines de milliers d’emplois directs ou indirects dans les pays concernés. Elle oblige à mettre en place des formations performantes et un haut niveau de compétence, ce qui a des retombées positives sur l’ensemble de la société.
Mais à quoi cela sert-il? À comprendre l’univers et notre monde, ce qui n’est pas rien. Mais surtout, c’est un formidable domaine d’émulation. La Nasa a répertorié plus de 2’000 produits dérivés de la recherche spatiale qui ont parfois révolutionné notre quotidien.
Les satellites, fleurons de l’exploration spatiale, ont apporté les connaissances de l’atmosphère précieuses pour la météo et la climatologie. Ils permettent une téléphonie globale et rapide. Ils interviennent dans les études du sous-sol terrestre. Ils renseignent sur les risques venus de l’espace. Entre autres.
Pour voler dans l’habitacle très réduit des véhicules spatiaux des ingénieurs ont mis au point des ordinateurs de plus en plus miniaturisés. Ainsi l’informatique est devenue accessible à tous. Chaque clic sur notre portable ou notre ordinateur est le résultat de la recherche spatiale.
Les technologies médicales sont également enrichies par les applications de la recherche spatiale:
« Quel rapport y a-t-il entre la conquête spatiale et l’imagerie par résonance magnétique, une pompe cardiaque miniaturisée pour les patients en attente d’une greffe du cœur ou encore un traitement contre les tumeurs à l’aide de diodes électroluminescentes? Tout simplement le transfert de technologies.
Cela est trop peu connu du grand public, mais plusieurs grandes innovations en technologies médicales sont issues des technologies inventées dans le cadre de la conquête spatiale ou alors directement des expériences effectuées en apesanteur à 400km au-dessus de nos têtes, ainsi qu’en microgravité. »
Le site Astrosurf résume bien le sujet sur cette page. Par ailleurs la Nasa a conçu un site spécialement dédié aux produits dérivés.
Refuser l’exploration spatiale en raison du coût, et limiter drastiquement les vols en avion, conduirait très sûrement à un appauvrissement des pays concernés et à des pertes inquantifiables en matière d’inventivité et de progrès technologiques. À long terme ce pourrait être régressif socialement et économiquement.
Commentaires
Lu et approuvé ! On retrouve le même problème avec une décroissance écologique qui nous condamnerait à refuser les progrès de la science. Être économe en énergie, oui ! Revivre au Moyen-âge, non !