L’atmosphère fraîchit. Fallait pas entrer dans l’automne! On pouvait rester tranquille, arrêter la chute du soleil, prendre l’apéro en jouant à la pétanque. Ben non. Il reste heureusement Crocodile River.
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L’atmosphère fraîchit. Fallait pas entrer dans l’automne! On pouvait rester tranquille, arrêter la chute du soleil, prendre l’apéro en jouant à la pétanque. Ben non. Il reste heureusement Crocodile River.
Un petit tour par l’Afrique. L’Afrique imaginée, aimée: L’Aigle. Une histoire pour grandes personnes, extraite de mon livre: «Les contes de Crocodile River».
Ce 24 est donc le jour du crocodile. Après les délices du jour de l’orgasme, le 21, voici de quoi s’envoler vers d’autres extases, au son des percussions et de la kora, du balafon ou des voix chaudes qui célèbrent la belle Afrique, dans des histoires philosophiques ou humoristiques, cocasses ou coquines. Je la célèbre à ma manière dans Les contes de Crocodile River qui sort ce jour. Voici un extrait d’une des neuf histoires qui composent ce recueil.
(Une petite fiction pour le jour de l'an.)
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A quatre-vingt-huit ans elle disait en avoir quarante-huit. Quarante ans de retard inexplicables. Ceux qui l’avaient fréquentée dans le passé connaissaient le secret. Mais tous avaient disparu. Il ne restait pas un seul témoin de ce jour du nouvel-an 1973. Célibataire et sans enfants elle n’avait plus d’histoire.
«Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants». Ah, que le rêve est beau. Et ces images qui traversent le temps: la Belle, endormie, peut-être pour toujours - au moins pour cent ans. La méchante reine, vêtue de noir, le visage empli de furie et de haine. Le prince, charmant, forcément charmant, qui vient réveiller la Belle d’un doux baiser fougueux sur les lèvres.
Mais imaginons un instant que l’histoire se passe aujourd’hui, en Suède.
Blanche-Neige revient au cinéma, avec une méchante reine comme on en aimerait plus souvent: Julia Robert herself! Les ti nenfants vont être contents: un vrai film avec des effets spéciaux. Oui, oui, mais... Mais ce n'est pas sympa d'avoir encore une fois laissé Blanche-Neige dans l'ignorance des choses de la vie. C'est vrai quoi, elle s'imagine dans un monde merveilleux comme dans les images de Dysney où tout le monde est gentil, loyal, franc, et où vous êtes est appréciée pour votre personnalité autant que pour vos mensurations. (L'un n'empêche pas l'autre, mais ceci est un autre débat).
Quelle idée d’avoir pris la route alors que le jour déclinait! Il était à peine cinq heures de l’après-midi et déjà le crépuscule brûlait de ses feux pâles quelques collines au loin. C’est par là qu’il allait. Vers l’ouest. Une route peu fréquentée qui monte jusqu'au plateau. La route la plus directe mais la plus improbable.
- Alors, tu te lèves?!
Ses parents grondent, comme à l’habitude. Tous les matins ils grondent. Quel réveil! Lent déteste les réveils. S’il pouvait il ne se réveillerait jamais. Mais il ne peut pas. Alors il se réveille dans le bruit et la fureur d’une mère qui n’aime que crier sur lui et d’un père chanteur d’opéra qui fait ses vocalises comme un coq. Le coq de la maison.
Petit conte d’hiver. Petit conte à l’envers.
Il commence très doucement. A peine audible. On croit n’entendre rien, alors il faut parfois monter le son. Et peu à peu il vient, comme de loin, comme du fond du ciel au-dessus des montagnes, là-bas, là où parfois le ciel rougeoie.
C’est fou comme les génies sont parfois distraits. Ou bien sourd. A moins que celui-ci n’ait un rhume, allez savoir, par les temps qui courent. Une petite erreur de lettre peut avoir de grandes conséquences. La déception est à la hauteur des attentes.
Il était une fois un enfant qui jouait au cerf-volant avec son père. L'enfant tenait le fil dans sa main et regardait dans le ciel le cerf-volant qui montait, montait. A un moment, il lâcha le fil.