Ce livre vient à point pour combler une lacune. On parle beaucoup de sexisme, on le dénonce, avec raison mais aussi avec exagération. Et surtout avec omission: on ne parle presque jamais du deuxième sexisme.
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Ce livre vient à point pour combler une lacune. On parle beaucoup de sexisme, on le dénonce, avec raison mais aussi avec exagération. Et surtout avec omission: on ne parle presque jamais du deuxième sexisme.
Après la domination d’une pensée médiévale presque intemporelle, le temps a saisi l’esprit des hommes et lui a inspiré un nouveau déterminisme, non religieux celui-ci. Pensée médiévale: pourquoi presque intemporelle?
L’humanisme est-il un sentimentalisme ?
A lire le dernier billet de Vincent Strohbach, « Les derniers humanistes », diverses questions me viennent. Qu’est-ce que l’humanisme? Les deux exemples cités sont-ils vraiment des humanistes? Pourquoi ce défaitisme devant le changement de paradigme du monde: était-ce vraiment mieux avant?
Mon précédent billet se terminait ainsi: « Le productivisme présente cette contradiction qu’à la fois il permet la survie de l’espèce dans des conditions inespérées, et la pousse en même temps au bord du précipice de la saturation et de l’insignifiance. » J’en dis un peu plus.
Je parle aujourd’hui d’un autre monde. Il était une fois une époque sans consommation débridée. Une époque où l’on accumulait peu d’objets, où la technologie n’était appliquée qu’à l’essentiel. Où l’humain prévalait sur les distractions, sur l’apparence et sur le spectacle.
Je lis régulièrement des articles de blogs appelant à une nouvelle révolution politique. L’ennemi déclaré est en vrac le capitalisme, les médias, le nouvel ordre mondial, le libéralisme, la classe politique pourrie, les banksters, l’union européenne. Une révolution est-elle réaliste? Quels mécanismes l’alimentent, et de quel éventuel projet de société est-elle porteuse?
Après avoir lu ces constats on se demande ce qu’il reste de cette fameuse Légende noire du Moyen-Âge. Où est ce monde supposé cruel, sans foi ni loi, soumis aux abus habituels des seigneurs et ecclésiastiques? Qu’en est-il de cette humanité décrite comme inculte et vivant dans la terreur?
Quelques mots encore sur la féodalité, système politique en vigueur pendant des siècles à partir du Moyen-Âge central. Le seigneur avait la fonction de rendre la justice et de défendre militairement les habitants. Ils était aidé par ses hommes d’armes, des hommes libres qui faisaient allégeance au seigneur pour le servir: les vassaux. La vassalité impliquait des devoirs et des droits stipulés par un contrat oral connu de tous et établi devant témoins.
Si l’on ajoute au supposé droit de cuissage, qui n’a jamais existé, le droit dit de prélassement autorisant les nobles à éventrer un serf pour réchauffer leurs pieds dans ses entrailles encore tièdes, on a vite fait d’alimenter la fable d’un Moyen-Âge sombre, sans foi ni loi, brutal et barbare.
Je suis troublé, déstabilisé même, à la lecture du livre de Jacques Heers: Le Moyen-Âge, une imposture. Cet historien est spécialiste de cette période de l’Histoire de l’Europe. Il participe aux côtés de plusieurs générations d’historiens depuis le XIXe siècle, à la réhabilitation de notre passé et à la déconstruction des mythes qui ont longtemps prévalu à propos des moeurs médiévaux. Mon trouble est d’autant plus fort que la redécouverte du Moyen-Âge propose une relecture de l’Histoire jusqu’à notre époque actuelle et que certaines idéologies développées aujourd’hui ou au XIXe siècle n’auraient jamais vu le jour sans le coup de force de la Révolution française sur la société d’alors.
Pendant longtemps, avant et surtout après la révolution française, le Moyen-Âge fut présenté comme une longue période obscurantiste et barbare. La féodalité passait pour un esclavagisme et les nobles pour des êtres d’une cruauté rare dont le pouvoir était sans limite.