Derrière lui une femme suit ses grandes enjambées à pas rapides et désordonnés. Le souffle court elle reste de longs moments sans rien dire. Son visage est blanc comme la lune. Elle porte un pull noir à manches longues, par-dessus une ample jupe bleue qui virevolte en tous sens quand elle tente de donner des coups de pieds au grand bonhomme. Elle paraît si petite à côté de lui. On dirait un nain et un géant.
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Carnet d’un rêveur (4)
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Carnet d’un rêveur (3)
La piste conduit Marco dans un abîme d’incertitude. Il marche depuis trois heures. Aucun signe de vie. Les traces de l’auto ont disparu. Il avance dans un monde fait pour les désespérés ou pour ceux qui ont perdu la raison. Marco n’est ni l’un ni l’autre. Ou bien il l’ignore. Il est peut-être fou, si secrètement que lui-même ne le sait pas. Quelle impulsion mystérieuse l’a poussé sur la piste? Il faut être un peu fou, au moins un peu. Il n’y a pas de vie de ce côté. C’est l’antichambre de la fin. Après, le monde s’arrête. C’est ce qu’il pense. Une telle piste ne peut être que sans issue. Plus de temps. Plus d’espace. Rien qu’une infinie dilution des limites. Même la végétation a fui. Ni mousse ni lichen. Rien de ce que l’on trouve sous les climats austères. Aucun jus de vie ne pourrait sortir de ces cailloux, de cette misère plus sèche qu’un visage aux larmes épuisées. Ce bout de désert est laissé aux serpents et aux scorpions. Les humains n’y sont pas les bienvenus. Ceux qui par dépit ou crânerie s’aventurent sur ces terres brûlées plongent dans l’égarement.
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Business si, idéologie no!
Le commerce est-il préférable à l’idéologie? J’en doute de moins en moins. Le commerce est facteur de liberté là où l’idéologie est synonyme de répression culturelle. Pas besoin d’être au pouvoir pour pratiquer la répression culturelle: une petite librairie peut être un arrière-poste des maîtres à penser.
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Carnet d’un rêveur (2)
Marco relève les yeux. Ses pieds et sa tête s’interrogent. Le nuage de poussière devient tout petit, comme un ruban clair qui tombe au sol. Doit-il encore attendre, une autre automobile, une caravane? Il n’y a pas de caravane ici. Elles ne viennent plus à son village. Autrefois leur route y passait. Il y a longtemps. Depuis l’abandon des mines la région était entrée en solitude. Le chemin s’était refermé. Les gens aussi. Parfois ils se querellaient. Trop de solitude, trop de dureté, trop de loi, cela en rendait fous. Ils se querellaient pour un coin d’ombre volé par un voisin, ou pour une figue mangée par un chien errant. Il arrivait que les querelles finissent dans le sang. Un mort pour rien, comme une expiation qu’aucun dieu ne demande. Personne ne jugeait le survivant. Aucun homme de loi, aucun chef coutumier. On ne lui reprochait rien. Il s’était défendu: c’est ainsi que le village pensait. Cela évitait les questions. Et puis faire une enquête aurait entraîné un procès, une condamnation à mort - homme pour homme, femme pour femme. Le village n’avait pas assez de bras et de ventres. Un mort ou une morte, c’était déjà bien assez. On en restait là. On ne tuait pas deux fois pour la même cause.
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Parité: les employées lambda ne seront pas conviées au festin
Le nouveau gouvernement français mettra probablement la parité femmes-hommes dans ses intentions législatives. Cette tendance ne concerne d’ailleurs pas que la France. La parité est demandée en général dans les domaines politiques et économiques. Ce dernier concernant essentiellement la présence féminine dans les conseils d’administration et dans les postes de direction.
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Carnet d’un rêveur (1)
Marco est assis sur une grosse pierre au bord de la route déserte. Pas une auto depuis ce matin e des dizaines de kilomètres avant d’apercevoir les toits de la première ville. Il a marché plusieurs heures. Il est fatigué. Ses pieds font mal. Son sac pèse une tonne. Il s’est arrêté sur cette pierre, sans l’ombre d’un arbre. Il n’y a pas d’arbres dans cette région. Rien que cette route, et de vastes étendues désertiques jaunes et grises et au loin des montagnes rouges.
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Socialisme: une nouvelle monarchie
(Suite du billet précédent)
Le risque de la créativité
Je soulève aussi la question de la créativité. L’exemple de Galilée s’opposant à la religion ou de Pasteur au corps médical sont typiques de l’importance de l’individu et de la limite imposée par la collectivité. Si Pasteur avait proposé ses recherches sur le vaccin anti-rabique à une coopérative, elles auraient été refusées. Il n’a pu le faire que seul dans son propre laboratoire (il en avait les moyens), entouré de deux personnes qui croyaient non pas à la valeur du produit mais en lui. Dans le domaine de l’informatique nombre d’inventions viennent d’individus, pas d’entreprises. Par exemples les fenêtres, système créé par Jobs et ses deux collègues de Apple bien avant Microsoft. Maintenant ce système est partout. Ces inventions sont à chaque fois produites par des individus qui se donnent les moyens d’aller au bout de leur idée. -
Le grand retour de la séparation des sexes?
La liberté et l’égalité sont deux notions différentes et parfois opposées. La liberté engage d’abord l’individu: il est libre dans ses actions politiques, économiques ou culturelles, et dans ses opinions. L’égalité, elle, engage la société dans la place donnée aux individus, comme l’égalité devant la loi ou l’égalité des chances indépendamment de notre origine sociale.
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Contre les grincheuses: pour la liberté en publicité
L’affaire de la publicité pour le Jura, qui n’en est pas vraiment une, à peine une averse dans un verre d’eau, sert visiblement des intérêts divergents. Des intérêts antinomiques dont on connaît les uns - faire connaître un produit - mais moins les autres: instaurer une police de la pensée autour de tout ce qui concerne les femmes.
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Heurs et malheurs de la contraception
Si une contraception efficace et généralisée avait existé aux temps de la préhistoire, l’espèce humaine aurait peut-être déjà disparu. Actuellement la natalité des pays industrialisés ne permet pas le renouvellement de l’espèce. C’est un bien ou un mal, selon de quel côté on regarde les choses.
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France: loi sur le génocide censurée
La décision du Conseil Constitutionnel a été communiquée hier: la loi sur le génocide arménien, loi «mémorielle», est retoquée. Nicolas Sarkozy a immédiatement demandé au gouvernement de préparer un nouveau texte en remplacement du texte refusé.
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La liberté est-elle de gauche ou de droite?
En une seconde comment identifier la gauche de la droite? La gauche soutient les plus faibles et la droite promeut la liberté. C’est évidemment trop court pour résumer la question. Mais il y a une trace de vrai: la gauche s’est assigné la mission de donner une part de pouvoir à ceux qui n’en avaient pas. Et la droite de défendre la liberté individuelle.
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Paradoxes de l’amour à la Renaissance et sous l’Ancien Régime
Le Moyen-âge avait inventé le mariage par consentement mutuel. Bien qu’on charge l’église catholique de tous les maux à propos de sexualité, c’est elle qui a valorisé le libre choix des époux et fait régresser le système des mariages arrangés. L’inclination mutuelle gagnait peu à peu du terrain.
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Conversations en terre d’islam (1)
Etre invité dans une famille marocaine est une chance. On prend la température de la société de l’intérieur. Cinq jours c’est court et ne permet pas de percevoir tous les codes en vigueurs. Mais les conversations avec des hommes et des femmes du pays donnent une idée du mode de vie et des valeurs et permettent une réflexion en relation avec le mode de vie européen. Par mon parcours personnel, ma réflexion sur l’évolution européenne et mes précédents voyages au Maghreb, ce que je vois et entends prend rapidement du sens.
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Casser la baraque et plonger dans le ravin
La crise financière et les difficultés de vie de nombreuses personnes créent une tension sociale forte. Dans ces périodes le désir de changer le monde, ou au moins le système, s’exprime sans ménagement. Je lisais il y a quelques jours un commentaire sur un forum, où il était question de pousser le système dans un ravin. On verrait après ce qui se passerait.
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Tête de brocoli!
Gainsbourg avait chanté l’homme à la tête de chou, sans préciser quel chou. Salvador Dali avait d’autres audaces que légumières. Quant aux injures classiques, le brocoli ne semble pas y figurer. Que lui -a-t-il donc pris de traiter un de ses copains de «tête de brocoli»? Et d’être fiché à vie à cause de cela?
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100.- d’amende pour un joint: le début de la sagesse
Les parlementaires fédéraux auront à se prononcer cet automne sur le projet de simplification de la loi portant sur la répression du cannabis - plus précisément de sa consommation. Ce projet propose de punir d’une simple contravention l’adulte pris sur le fait de fumer un joint et possédant au maximum 10 grammes de résine de cannabis ou d’herbe.
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C’est quoi la liberté? (2)
Qu’aurais-je fait à sa place? Je me posais cette question en lisant la déclaration d’une des Amazones de Kadhafi. Il s’agit d’une jeune femme de 19 ans citée par le Figaro: «... elle affirme par ailleurs avoir été forcée à exécuter des insurgés prisonniers, onze en tout. «Ils les ont amenés un par un en me disant : tue-le (...), si tu ne le fais pas c'est nous qui te tuerons».
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C’est quoi la liberté?
La liberté fait partie des piliers de notre société. Le mot est inscrit dans la devise de la France et figure dans le premier article de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Elle semble évidente. Pourtant elle peut être interprétée de différentes manières.
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La fidélité bonne pour la tête?
Combien d’encre (et d’autre chose...) la question de l’infidélité a-t-elle fait, et fait-elle encore couler! Au 19e siècle le théâtre de boulevard traitait invariablement du triangle mari-femme-maîtresse, ou mari-femme-amant. Etait-ce une manière de rire d’une situation répandue mais cachée?